Sisiku Julius Ayuk Tabe

Sisiku Julius Ayuk Tabe, né le à Manyu[réf. souhaitée] au Cameroun, est un chef séparatiste ambazonien et ancien premier président de la République d'Ambazonie non reconnue[1].

Pour les articles homonymes, voir Tabe (homonymie).

Biographie

Enfance et débuts

Sisuku est ingénieur de formation[réf. souhaitée].

Président de la république autoproclamée d'Ambazonie

Sa présidence débute avec la déclaration unilatérale d'indépendance d'Ambazonie le , avec le Front uni du Consortium Ambazonia du Sud-Cameroun (SCACUF) formant le gouvernement intérimaire d'Ambazonie [1] et Tabe - président du SCACUF - en tant que président. Au moment de cette déclaration, une guerre séparatiste opposant les milices ambazoniennes aux forces de sécurité camerounaises faisait rage depuis trois semaines. Au début, Tabe et le gouvernement provisoire rejètent l’idée d’une lutte armée, préférant se concentrer sur la désobéissance civile et sur une campagne diplomatique visant à obtenir une reconnaissance internationale[2].

La présidence de Tabe prend fin lorsqu'il est arrêté avec d'autres dirigeants ambazoniens au Nigeria, et extradés vers le Cameroun en . Samuel Ikome Sako est alors annoncé président par intérim un mois plus tard[3].

Détention et jugement

Après l’arrestation, Ayuk Tabe et les autres dirigeants séparatistes ont passé 10 mois dans un quartier général de gendarmerie avant d’être transférés dans une prison de sécurité maximale de Yaoundé[4]. Leur affaire a débuté le devant le tribunal militaire de Yaoundé. Lorsque son nom et sa nationalité ont été lus, il a rejeté sa nationalité camerounaise et d'autres dirigeants séparatistes lui ont emboîté le pas[5]. Le rejet de la nationalité camerounaise a conduit à reporter l'affaire[6].

En , l'avocat de Tabe a déclaré que son client était prêt à négocier directement avec le président camerounais Paul Biya, à condition que les négociations se déroulent hors du Cameroun. Trois conditions préalables ont été posées : un cessez-le-feu, la libération de toutes les personnes arrêtées et une amnistie générale[7].

En , un tribunal nigérian a déclaré son arrestation et son expulsion illégales et a ordonné que lui et 68 autres soient renvoyés au Nigeria et indemnisés[8]. À la suite de cette décision, Tabe et les autres dirigeants ambazoniens ont publié une déclaration commune intitulée « Protocole relatif à la liberté d'Ambazonia », dans laquelle ils ont pris neuf engagements, notamment en matière d'égalité entre tribus, d'égalité pour les femmes, de partage équitable des richesses du pays, être solidaire des autres peuples qui se trouvent dans une situation similaire et se battre pour l’indépendance[9]. Le , Tabe et les neuf autres chefs ambazoniens accusés ont annoncé qu'ils commenceraient à boycotter les audiences[10], insistant pour attendre que la Cour d'appel de la région du Centre ait décidé s'ils devaient ou non être renvoyés au Nigeria[11]. En , Sisuku Ayuk Tabe[12] refuse de comparaître à un procès[13].

Le , un document controversé signé par Ayuk Tabe déclare que le cabinet intérimaire dirigé par Samuel Ikome Sako avait été dissous et que son propre cabinet préalable à l'arrestation avait été restauré. Le document exprimait son appréciation du travail accompli par le cabinet dirigé par Sako depuis , mais soulignait que les conflits internes l'avaient rendu inapte à continuer[14].

Le au matin, le tribunal militaire de Yaoundé condamne Julius Ayuk Tabe et neuf autres de ses partisans à la réclusion criminelle à perpétuité[15].

Références

  1. Cameroon Anglophone crisis: Major incidents over a deadly year (1), AfricaNews, Oct 1, 2018. Accessed Jan 13, 2019.
  2. Cameroon: Anglophone Crisis - Dialogue Remains the Only Viable Solution, AllAfrica, Dec 7, 2017. Accessed Mar 9, 2019.
  3. Just In-Dr Samuel Ikome Sako Is New Acting Interim President of The ‘Federal Republic of Ambazonia’, Cameroon News Agency, Feb 4, 2018. Accessed Apr 19, 2018.
  4. Cameroon: Ambazonia leaders appear before judge at military tribunal, Journal du Cameroun, Nov 28, 2018. Accessed Jan 13, 2019.
  5. Detained Ambazonia leaders reject Cameroonian nationality in court, Journal du Cameroun, Dec 6, 2018. Accessed Jan 13, 2019.
  6. Controversy Over Nationality Of Ambazonia Leaders Forces Case To Be Adjourned, The National Times, Jan 12, 1019. Accessed Jan 13, 2019.
  7. Sisiku’s Lawyer Says Ambazonia Leader Is Ready To Negotiate With Biya, The National Times, Jan 13, 1019. Accessed Jan 13, 2019.
  8. Cameroon: Nigerian Court orders return of Ambazonia leaders, Journal du Cameroun, Mar 1, 2019. Accessed Mar 1, 2019.
  9. Separatists’ Leaders ‘Release’ ‘Ambazonia’ Freedom Protocol’ From Kondengui Prison, The National Times, Mar 5, 2019. Accessed Mar 5, 2019.
  10. Cameroon: Detained Ambazonia leaders to boycott court sessions till further notice, Journal du Cameroun, Apr 27, 2019. Accessed Apr 27, 2019.
  11. Cameroon: Ambazonia leaders ‘pressured’ to appear before Appeal court, Journal du Cameroun, May 16, 2019. Accessed May 17, 2019.
  12. « Cameroun : Julius Sisiku Ayuk Tabe leader séparatiste déjà déchu ? », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  13. « Crise anglophone au Cameroun : pourquoi les leaders séparatistes boycottent leur procès », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  14. Detained Sisiku Auk Tabe Dissolves Interim Government As Infighting Bedevils ‘Ambazonia’, The National Times, May 2, 2019. Accessed May 2, 2019.
  15. « Cameroun: le dirigeant des séparatistes anglophones Julius Ayuk Tabe condamné à la prison à vie (avocats) », sur RFI, (consulté le )
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