Sidi Lakhdar Ben Khlouf
Sidi Lakhdar Ben Khlouf (en arabe : سيدي الأخضر بن خلوف), de son vrai nom Lakhal Ben Abdellah Ben Khlouf[1], est un poète algérien du XVIe siècle, mort à l'âge de 125 ans et 6 mois. Il est considéré comme l'un des plus populaires poètes algériens du XVIe siècle[1].
Nom de naissance | Lakhal Ben Abdellah Ben Khelouf |
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Alias |
Sidi Lakhdar Ben Khlouf |
Naissance |
fin du xve siècle (vers 1479) Campagne du Dahra |
Décès |
fin du xvie siècle (vers 1585) Sidi Lakhdar |
Activité principale |
Poète et guerrier |
Langue d’écriture | Arabe algérien |
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Genres |
Sidi Lakhdar Ben Khelouf est devenu célèbre grâce à ses poésies sur le prophète Mahomet (ce qui lui vaut le surnom de « louangeur du Prophète »[2]) et l'épopée qu'il consacre à la bataille de Mazagran du contre les Espagnols[2],[3].
Comptant parmi les saints patrons de la région de Mostaganem[1], ses poèmes sont souvent interprétés par les chanteurs de chaâbi[1].
Nom
Le nom complet de Sidi Lakhdar est Belkacem Lakhal Ben Abdellah Ben Khlouf El Maghraoui[4],[5].
Il reçoit à la naissance le prénom de Lakhal (« le noir », couleur censée protéger du mauvais œil) à la suite d'une promesse faite à Dieu par sa mère Koula, lors d'un pèlerinage à Sidi M'hamed Lakhal, de donner le nom du saint homme à son enfant à naître si son vœu d'enfanter était exaucé ; cependant, au cours de sa grossesse, Koula rêve de son fils et le voit paré d'une ceinture verte incrustée de pièces d'or ; elle lui donne alors le prénom de Lakhdar (« le vert », couleur de l'espoir)[2].
Selon une autre version, c'est Sidi Lakhdar Ben Khlouf lui-même qui change son nom de Lakhal à Lakhdar, après en avoir reçu en rêve la demande par le prophète Mahomet[3].
Biographie
Sidi Lakhdar Ben Khlouf est issu d'une famille originaire du nord-ouest du Sahara, qui s'est installée au XIVe siècle sur le territoire des Maghraouas, dans le Dahra[3].
Il naît à la fin du XVe siècle dans les campagnes du Dahra[1]. Ni sa date de naissance ni sa date de décès ne sont formellement connues. On sait qu'il naquit dans une tribu berbère, les Zerrifa[2],[3], mais certains auteurs avancent les dates de 1479 et de 1585[2].
Enfant unique de sa mère, il passe sa jeunesse à Mazagran, où il apprend le Coran. Il perd son père très jeune, en ces temps troubles qui voient Kheïreddine Bacha prendre possession de la région.
L'origine du Malhoun est Algérien. Le poète Lakhdar Ben Khlouf (XVIe siècle), qu’on appelle Sidi (saint) dans la région de Mostaganem en Algérie, a mis en place les jalons essentiels de cette forme poétique[6]. Cette tradition est interprétée par des poètes algériens venant de l'ère zianide comme Tlemcen, Alger, Blida et Constantine
Il participe à la bataille de Mazagran, qui oppose le les troupes musulmanes aux Espagnols, et qui se solde par la défaite de ces derniers, qui comptent 11 000 morts dans leurs rangs, y compris leur chef le Comte d'Alcaudete[4]. Cette victoire musulmane inspirera plus tard à Sidi Lakhdar l'un de ses célèbres poèmes épiques, Qassat Mazagrân[7].
La vie de Ben Khlouf connaît un tournant mystique lorsque, la cinquantaine passée, il effectue un pèlerinage à Tlemcen, au sanctuaire de Sidi Boumédiene, saint patron de la ville ; il s'y imprègne du mouvement spirituel soufi et il se consacre dès lors entièrement au culte, à la dévotion, et surtout à sa nouvelle vocation, qui fera sa célébrité, de poète panégyriste du prophète de l'islam Mahomet[3]. Durant cette seconde partie de sa vie, il écrira ses plus belles œuvres[2].
Mausolée de Sidi Lakhdar
Située dans la commune de Sidi Lakhdar dans la wilaya de Mostaganem en Algérie, la tombe de Sidi Lakhdar Ben Khlouf est devenue un lieu sacré et de pèlerinage. On trouve dans le Mausolée un palmier dont la forme est extraordinaire, ce palmier énigmatique, aurait même résisté par miracle, à ceux qui ont tenté de le brûler ou de le couper, ce qui a amplifié la légende du poète[2].
Célébration
Chaque année, le festival et la waada[1] (fête populaire) de Sidi Lakhdar Benkhlouf sont organisés dans la commune de Sidi Lakhdar ; ce festival est animé par plusieurs troupes locales dont les Aïssaouas. En outre, des soirées artistiques du chant citadin chaabi et de la musique andalouse sont aussi programmées[2].
Bibliographie
- Achour Cheurfi, Écrivains algériens : Dictionnaire bibliographique, Alger, Casbah Éditions, , 415 p. (ISBN 9961-64-398-4, lire en ligne), p. 88.
- (ar) Mohamed El Hadj El Ghaouti Bekhoucha, Diwan Sidi Lakhdar Ben Khlouf, chaiir eddine wal Watan [« ديوان سيدي الأخضر بن خلوف: شاعر الدين والوطن »], Tlemcen, Éditions Ibn Khaldoun, , 198 p. (ISBN 9961-710-79-7, lire en ligne).
- Ahmed-Amine Dellaï, Guide bibliographique du melhoun, L'Harmattan, Paris, 1996.Toutes les références bibliographiques sur Sidi Lakhdar ainsi qu'un bilan des qacidas publiées jusqu'en 1996.
- Lamine Benallou, L'Oranie espagnole : approche sociale et linguistique, Éditions Dar el gharb, (lire en ligne)
Notes et références
- Rosa Chaoui, « Redécouvrir les qasidate de Sidi Lakhdar Benkhlouf », Midi Libre, no 742, , p. 14 (lire en ligne).
- « Vibrant hommage au plus populaire poète mystique algérien du XVIe siècle », Djazairess, (lire en ligne, consulté le )
- Achour Cheurfi 2003.
- « Sidi Lakhdar Ben Khlouf, le poète guerrier », sur Djazairess (consulté le ).
- « Les sept gardiens de Mostaganem : Sidi Lakhdar Benkhlouf », sur REFLEXION (consulté le ).
- Amine Esseghir, « Le chaabi dans les textes », Journal "Les Débats", semaine du 29 mars au 4 avril 2006
- Benallou 2002, p. 182
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