Second triumvirat (Argentine)

Le second triumvirat (en esp. Segundo Triumvirato) est l’organe exécutif qui, succédant au premier triumvirat le , conduisit les destinées des Provinces Unies du Río de la Plata jusqu’au , date à laquelle il fut supplanté à son tour par le Directoire.

Composition du second triumvirat

Le second triumvirat se composait à l’origine d'Antonio Álvarez Jonte, Juan José Paso et Nicolás Rodríguez Peña. Cependant, Paso fut remplacé par José Julián Pérez en , et Álvarez Jonte par Gervasio Posadas en août de la meme année. Enfin, en novembre, Juan Larrea vint prendre la place de Pérez.

Origine

Un soulèvement révolutionnaire, survenu en , exigea la constitution d’un nouveau triumvirat. À partir du mois de en effet, avec l’arrivée depuis l’Europe de José de San Martín et d’autres patriotes, l’élan révolutionnaire qui avait animé la révolution de Mai 1810 avait repris de la vigueur. Le , San Martín et Francisco Ortiz de Ocampo rassemblèrent leurs troupes sur la place principale de Buenos Aires et forcèrent la convocation d’un cabildo ouvert en vue de l’élection d’un second triumvirat.

Le scrutin devant désigner les membres de ce triumvirat donna le résultat suivant :

  • Juan José Paso (96 voix pour - 87 contre)
  • Nicolás Rodríguez Peña (172 voix pour - 12 contre)
  • Antonio Álvarez Jonte (147 voix pour - 35 contre)

Actes de gouvernement

  • Par décision du Cabildo du , les triumvirs ordonnèrent l’arrestation de Bernardino Rivadavia et son éloignement hors de la capitale. De même, Juan Martín de Pueyrredón reçut l’ordre de se retirer vers San Luis, tandis que le journaliste Vicente Pazos Silva (rival de Bernardo de Monteagudo) fut également détenu et banni. Rivadavia y Pueyrredón devaient être jugés après que l’Assemblée générale aurait été constituée.
  • Le fut établie une commission chargée de rédiger la Constitution.
  • Le fut instituée à Buenos Aires l’Assemblée générale constituante, mieux connue en Argentine sous la dénomination d’Assemblée de l'an XIII[1].
  • Le fut fondée la faculté de médecine sous la direction de Cosme Argerich.
  • Le fut créée la province de Cuyo (englobant le territoire des actuelles provinces de Mendoza, de San Juan et de San Luis).

Crise finale et avènement du Directoire

Dès le début, des dissensions s’étaient fait jour au sein du second triumvirat, en particulier entre, d’une part, Paso, de tendance modérée, et de l’autre, Peña et Jonte, qui se trouvaient sous l’obédience de la loge lautarienne, et par le biais desquels cette société secrète parvenait à influer sur la plupart des décisions prises par le gouvernement.

L’Assemblée générale, une fois installée, garda la supériorité politique sur l’exécutif, mais dès la fin 1813, elle cessa presque totalement de se réunir, laissant ainsi toute l’intitiative aux mains du gouvernement. Avec le temps, et bien que les débuts se présentaient sous de favorables auspices, les difficultés finirent par se manifester : Ferdinand VII s’étant ressaisi de la couronne, les menaces d’une offensive royaliste se renforcèrent.

La tension due aux problèmes accumulés fut à son comble à la suite des défaites de Manuel Belgrano dans les batailles de Vilcapugio et de Ayohuma. En réaction, Carlos María de Alvear, avec l’appui de la loge lautarienne, pressa à la désignation d’un pouvoir exécutif unipersonnel. La crise culmina avec la dissolution du triumvirat et l’élection du premier Directeur suprême des Provinces Unies du Río de la Plata, Gervasio Antonio de Posadas.

Notes et références

  1. À noter que l’an XIII correspond tout simplement à l’année 1813, et non à la treizième année suivant le moment fondateur de la république d’Argentine, la révolution de mai 1810. Il n’y a donc pas d’analogie avec le calendrier républicain français.

Bibliographie

  • Segreti, Carlos S. A., La aurora de la Independencia. Memorial de la Patria, tome II, éd. La Bastilla, Buenos Aires, 1980.
  • Ternavasio, Marcela, Gobernar la Revolución, éd. Siglo Veintiuno, Buenos Aires, 2007.
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