Sarov

Sarov (en russe : Саров) est une ville fermée de l'oblast de Nijni Novgorod, en Russie. Elle reprit son nom d'origine en 1995, après s'être appelée Kremliov (Кремлёв) de 1991 à 1995. De longue date lieu saint de la religion chrétienne orthodoxe, elle abrite depuis 1946, sous le nom de code Arzamas-16 (russe : Арзамас-16), un site de recherche secret sur les armes nucléaires. Sa population était de 93 428 habitants lors du recensement de 2013.

Sarov
(ru) Саров

Héraldique
Administration
Pays Russie
Région économique Volga-Viatka
District fédéral Volga
Sujet fédéral Oblast de Nijni Novgorod
Maire Valeri Dimitrov
Code OKATO 22 503
Indicatif (+7) 83130
Démographie
Population 93 428 hab. (2013)
Géographie
Coordonnées 54° 56′ nord, 43° 19′ est
Fuseau horaire UTC+04:00
Divers
Fondation 1939
Statut Ville
Ancien(s) nom(s) Arzamas-16
Kremliov
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Russie
Sarov
Géolocalisation sur la carte : Oblast de Nijni Novgorod
Sarov
Géolocalisation sur la carte : Russie européenne
Sarov
Géolocalisation sur la carte : Russie européenne
Sarov
Liens
Site web www.adm.sarov.ru
Sources

    Géographie

    Sarov se trouve à 61 km au sud-ouest d'Arzamas, à 161 km au sud-sud-ouest de Nijni Novgorod et à 373 km à l'est-sud-est de Moscou[1].

    Histoire

    La plus ancienne implantation humaine connue à Sarov est celle de populations mordves qui se sont installées sur ce site aux XIIeXIIIe siècles. En 1298, la ville fut prise par les Tatars.

    La statue de saint Séraphin à Sarov.

    Le monastère de Sarova, créé au confluent des rivières Sarovka et Satys, dont les eaux passaient pour avoir un pouvoir de guérison, a donné son nom à la ville. En 1664, le moine Theodosius s'installa sur la montagne de Sarov. La première église de Sarov fut fondée en 1706. Le père Séraphin (Prokhore Isidorovitch Mochnine), devenu saint Séraphin de Sarov, vécut au monastère de 1778 à 1833. En 1903, la famille du Tsar visita la ville. À cette époque, elle possédait neuf églises, dont une souterraine, et 320 moines environ vivaient dans le monastère, qui avait pris le nom de Saint-Séraphin de Sarov.

    Le tsar et sa famille visitèrent Sarov, lors de la canonisation de saint Séraphin, le tsar lui-même fut un porteur des restes de saint Séraphin lors de leur translation dans la cathédrale. La tsarine avait eu quatre filles, mais pas d'héritier mâle. Elle alla se baigner dans la source miraculeuse de l'oratoire de Saint-Séraphin situé à quelque distance du monastère. Neuf mois après, le tsarévitch naissait.

    En 1923, le monastère fut complètement fermé, à la suite de la répression bolchevique sur les moines, dont un nombre important fut exécuté. Durant la Seconde Guerre mondiale, les bâtiments du monastère furent utilisés comme usines de fabrication des roquettes destinées aux lanceurs Katioucha, dits aussi « orgues de Staline ».

    Le monastère et ses églises ont été rendus au culte en 2006.

    Le Centre de recherches nucléaires

    En 1946, un ensemble de nouveaux bâtiments fut construit sur les terrains environnant l'ancien monastère, pour accueillir le centre de développement des armes nucléaires, connu en Occident par son acronyme VNIIEF, et dans lequel ont travaillé notamment Igor Kourtchatov, fondateur de la science et de la technologie nucléaires en Union soviétique, et Andreï Sakharov, père de la bombe H soviétique, Sakharov qui, dans ses Mémoires, appelle cette ville « l'Installation ». La ville se vit attribuer le nom de code de KB11 (Bureau de construction N°11) puis d'Arzamas-60 car la ville est située à 60 km de la ville d'Arzamas, l'indication de « 60 » ayant été jugée trop indicative, le nom fut transformé en « Arzamas-16 » et disparut de toutes les cartes et de toutes les statistiques. L'existence même de la ville restera secrète jusqu'en 1989, date à laquelle les Soviétiques publièrent des statistiques sur les quantités d'ordures ménagères produites par villes de l'URSS ; la quantité d'ordures ménagères correspondait à une ville de 80 000 habitants alors que les cartes ne mentionnaient qu'un monastère.

    La Tsar Bomba présentée au Musée de la bombe atomique.

    Cette nouvelle ville, construite en grande partie par des prisonniers de guerre allemands, héberge en outre un « Musée de la bombe atomique », où sont présentées un certain nombre d'armes nucléaires de l'ère soviétique (vidées de leur contenu) et des photos des personnels ayant participé à leur production. C'est ce musée qui est présenté lors des visites des étrangers. Un second musée existe, montrant tous les détails technologiques, mais celui-ci n'est accessible qu'aux scientifiques russes agréés.

    La ville est entourée de barrières surveillées par des patrouilles militaires. Les étrangers, et même les Russes qui ne vivent pas à Sarov, ne sont pas autorisés à y entrer sans permission. Les étrangers qui s'y rendent pour affaires doivent déposer leurs passeports, téléphones portables, appareils photos et caméras au poste de sécurité ; cependant, quelques réalisateurs de documentaires ont pu filmer des séquences à l'intérieur de la ville. La plupart des visiteurs accèdent à Sarov par le train ; celui-ci ne peut pénétrer dans la ville qu'après un arrêt destiné aux contrôles de sécurité des voyageurs et des bagages. Le petit aéroport n'étant généralement accessible qu'aux visiteurs officiels, les visiteurs arrivant par avion débarquent habituellement à l'aéroport de Nijni Novgorod, situé à trois heures de voiture de Sarov.

    En 1992, les deux directeurs du Laboratoire national de Los Alamos et du Lawrence Livermore National Laboratory furent invités à visiter le VNIIEF. Pour cette visite, tous les expérimentateurs devant présenter des laboratoires avaient été remplacés par des membres des services spéciaux. Mais il fut tout de même possible de faire passer discrètement à ces deux directeurs un message écrit soulignant la grande détresse économique des habitants de la ville ainsi que le danger quant à la prolifération qui pouvait résulter de l'expatriation des scientifiques à l'étranger. À la suite de cette visite, il fut décidé de créer l'ISTC[2], destiné à aider à la reconversion les scientifiques proliférants et à les fixer dans leurs laboratoires.

    En 1993, la ville fut jumelée à Los Alamos, site du Laboratoire national de Los Alamos, laboratoire de recherche sur les armes nucléaires des États-Unis. La similitude de fonctions des laboratoires russe et américain avait d'ailleurs amené les scientifiques russes à appeler de façon humoristique leur propre laboratoire « Los Arzamas ».

    À la demande de ses habitants, la ville se vit rendre son nom originel de Sarov par Boris Eltsine, en août 1995.

    Population

    Recensements (*) ou estimations de la population[3]

    Évolution démographique
    2002 2006 2010 2012 2013
    87 65287 75592 04792 99693 428

    Notes et références

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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