Sainte-Chapelle de Châteaudun


La Sainte-Chapelle de Châteaudun est une chapelle classée monument historique, édifiée dans le château de Châteaudun en Eure-et-Loir, au tournant du XVe siècle[1]. Elle est l'une des sept saintes chapelles (sur les dix d'origine, outre celle de Paris) qui subsistent en France. Elle était desservie par des chanoines.

Pour les articles homonymes, voir Sainte-Chapelle (homonymie).

Historique

La nef de la chapelle basse
Voûte de la chapelle haute.

Jean, bâtard d'Orléans et compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, reçoit en 1439 le comté de Dunois et la vicomté de Châteaudun de son demi-frère, Charles d'Orléans qui est libéré de sa prison anglaise en 1440. Après ses victoires, Charles VII l'a nommé grand chambellan de France en 1439. Bien qu'il n'ait pas été formellement reconnu, il est considéré comme un prince du sang à partir de cette date. En 1465, chargé par Louis XI de présider la commission de réformation du royaume, il obtient d'enlever de son blason la barre symbolisant sa bâtardise.

Il va entamer la reconstruction du château en 1451. Dunois va considérer qu'il peut construire une Sainte-Chapelle car il était le petit-fils de Charles V. Une Sainte-Chapelle relevait directement de l'autorité pontificale et était considéré comme une prérogative de personnages de sang royal.

Comme toutes les saintes chapelles princières avaient aussi un but de commémoration dynastique. C'est ce qu'il déclare en 1467 pour la fondation de la chapelle qu'il a construite pour le salut des âmes de son aïeul Charles V, de son cousin Charles VII, de son père Louis d'Orléans, de son demi-frère Charles d'Orléans, de la sienne et de celle de son épouse, Marie d'Harcourt.

En 1492, le roi Charles VIII obtient du pape Alexandre VI que soient accordés à la chapelle du château de Châteaudun les mêmes privilèges que ceux d'une Sainte-Chapelle.

Les Saintes-Chapelles avaient aussi une vocation funéraire. Les membres de la famille de Dunois, qui ont porté après le bâtard d'Orléans le titre d'Orléans-Longueville, étaient inhumés dans l'église Notre-Dame de Cléry, seuls leur cœur étaient déposés dans le caveau de la Sainte-Chapelle de Châteaudun.

La Sainte-Chapelle de Châteaudun a été élevée en trois campagnes. Dunois obtient en 1451 de l'évêque de Chartres l'autorisation de démolir la vieille chapelle du château. La chapelle a deux niveaux. Elle est dédiée à la Vierge et à saint Jean-Baptiste, patrons de l'épouse et de Dunois. La chapelle haute était réservée aux domestiques et était dite de saint Vincent.

  • Entre 1451 et 1454, la première campagne a consisté à construire le chœur de la chapelle basse et la chapelle haute, plus petite. Comme il ne subsiste aucun élément de cette première construction sur le mur nord de la chapelle, on peut supposer que la chapelle était construite contre un bâtiment qui a été démoli ultérieurement et dont il subsisterait par des caves. Une quittance est donnée en 1454 au maçon Martin Brait « pour avoir blanchi la basse et haulte chapelle ».
  • Une seconde campagne est entreprise entre 1460 et 1464. Les parties construites, la nef et la salle qui la surmonte, le mur nord du chœur, la sacristie et la voûte de l'oratoire sud, se caractérisent avec un appareil à double parement en pierre de taille. Une clé de voûte de la sacristie porte les armes de Marie d'Harcourt, une autre porte le blason originel de Dunois, donc posée avant 1465.
  • Une troisième campagne de construction est réalisée à partir de 1493 par Agnès de Savoie (1445–1508), veuve de François Ier d'Orléans-Longueville. Le clocher est construit par le maçon Colas Picault, l'oratoire nord, le mur est de l'oratoire sud. Les oratoires ont été consacrés aux saints patrons de François d'Orléans-Longueville et d'Agnès de Savoie.

La chapelle est consacrée en 1465 bien qu'elle ne soit pas achevée. Les oratoires ont été consacrés en 1494.

Le chapitre est supprimé en 1792. Le château a été racheté par l'État en 1938 et confié au Centre des monuments nationaux.

La Sainte-Chapelle est classée monument historique le [1].

Décor et mobilier

Le Jugement dernier.

La chapelle est décorée de douze statues représentant les patrons de la chapelle, la Vierge et saint Jean-Baptiste, et dix saints et saintes choisis par Dunois : saint Jean l'Évangéliste, sainte Madeleine, sainte Catherine d'Alexandrie, sainte Marguerite, sainte Geneviève, sainte Apolline, sainte Barbe, sainte Marie l'Égyptienne, sainte Élisabeth de Hongrie et sainte Radegonde. En 1494 ont été ajoutés les statues de saint François et sainte Agnès.

La tradition veut qu'une petite statue de la nef représente Dunois.

Une peinture à la détrempe représentant le Jugement dernier orne le mur sud de l'oratoire Saint-François, probablement réalisée avant la consécration des oratoires.

Les vitraux ont été détruits par les Prussiens en 1815.

La chapelle possédait parmi ses reliques un fragment de la Vraie Croix déposé dans un reliquaire d'or.

Propriétés, revenus

Entre le et le un accord est passé devant maître Oudin Costé notaire de Châteaudun, entre les religieuses bénédictines de l'abbaye Saint-Avit-les-Guêpières et les chanoines de la Sainte-Chapelle de Châteaudun pour des héritages au Genêt, en la paroisse de Saint-Denis-lès-Châteaudun[17]

Notes et références

Notes

    Références

    1. « Château et ses abords », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    2. « Statue : Vierge à l'Enfant », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    3. « Statue : saint Jean-Baptiste », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    4. « Statue : saint Jean l'Évangéliste », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    5. « Statue : sainte Madeleine », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    6. « Statue : sainte Catherine d'Alexandrie », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    7. « Statue : sainte Marguerite », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    8. « Statue : sainte Geneviève », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    9. « Statue : sainte Apolline », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    10. « Statue : sainte Barbe », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    11. « Statue : sainte Marie l'Égyptienne », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    12. « Statue : sainte Élisabeth de Hongrie », notice no PM28000982, base Palissy, ministère français de la Culture.
    13. « Statue : sainte Radegonde », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    14. « Statue : portrait présumé de Jean Dunois », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    15. « Statue : saint François d'Assise », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    16. « Statue : sainte Agnès », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    17. Archives départementales d'Eure-et-Loir, no E.2789, texte en ligne,

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Claudine Billot, Les Saintes-Chapelles royales et princières, Paris, Éditions du Patrimoine, , 76 p. (ISBN 978-2858222476)
    • Jean-Marie Pérouse de Montclos, Le guide du patrimoine. Centre Val de Loire, p. 291-293, Hachette, Paris, 1992 (ISBN 2-01-018538-2) ; p. 711
    • Ruth Wessel, "Die Sainte-Chapelle in Frankreich. Genese, Funktion und Wandel eines sakralen Raumtys", Dissertation Düsseldorf 2003 (online)

    Articles connexes

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