Saint-Pierre-Azif
Saint-Pierre-Azif est une commune française située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 163 habitants[Note 1].
Pour les articles homonymes, voir Saint-Pierre.
Saint-Pierre-Azif | |
La mairie. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Lisieux |
Intercommunalité | Communauté de communes Cœur Côte Fleurie |
Maire Mandat |
Françoise Lefranc 2020-2026 |
Code postal | 14950 |
Code commune | 14645 |
Démographie | |
Population municipale |
163 hab. (2018 ) |
Densité | 26 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 17′ 45″ nord, 0° 02′ 35″ est |
Altitude | Min. 40 m Max. 139 m |
Superficie | 6,17 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Trouville-sur-Mer (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Pont-l'Évêque |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Beaumont-en-A. », sur la commune de Beaumont-en-Auge, mise en service en 1997[7] et qui se trouve à 5 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11 °C et la hauteur de précipitations de 962 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Deauville », sur la commune de Deauville, mise en service en 1973 et à 7 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,3 °C pour la période 1971-2000[11] à 10,7 °C pour 1981-2010[12], puis à 11 °C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Saint-Pierre-Azif est une commune rurale[Note 6],[14]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Trouville-sur-Mer, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 35 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (80,4 %), zones agricoles hétérogènes (7,2 %), terres arables (6,5 %), forêts (5,9 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes de Ivis en 1061 et 1070[21], S. Petrus vers 1161 et Saint Pierre Azif en 1392[22].
Il s'agirait d'une fausse graphie pour Saint Pierre as ifs, d'une forme ancienne signifiant « aux ifs »[23]. En effet, l’alliance de Saint-Pierre et des ifs, des conifères très fréquents en Normandie autrefois, paraît vraisemblable et, en outre, onze villages en Calvados se dénomment Saint-Pierre adjoint d'un complément (-de Mailloc, -sur Dives, -du Fresne…). En outre, des communes s'appellent Saint-Pierre-des-Ifs (l’une en Calvados et l’autre dans l’Eure), et deux se dénomment Ifs (Calvados) et Les Ifs (Seine-Maritime). Signalons aussi Condé-sur-Ifs (Calvados, fusion de Condé-sur-Laizon et d'Ifs-sur-Laizon) ou Tourville-les-Ifs (Seine-Maritime).
Tant les Celtes, que les Saxons, que les Vikings danois qui ont envahi la région au fil du Ier millénaire attribuaient une force sacrée aux ifs. Ces conifères d’une durée de vie pouvant être plus que millénaire symbolisaient l’immortalité. On va ainsi trouver des ifs systématiquement dans les cimetières d'Écosse, d'Irlande, d'Angleterre, de Normandie et de Bretagne. Ce qu'on peut encore aujourd'hui constater fréquemment en Normandie.
Lors de la christianisation à l’orée du IIe millénaire, l'église catholique va récupérer ce symbole dans les contrées où on vénérait cet arbre : « La tradition chrétienne a planté près de ces ifs, d'autres arbres : les croix… La foi chrétienne propose de greffer sur les ifs une espérance folle : Jésus, mort et ressuscité[24] ».
D’où cette association vraisemblable de saint Pierre, premier évêque de Rome, et des Ifs, Saint-Pierre « aux Ifs » devenant au fil des temps « Azif[25] ». Remarquons particulièrement cet if planté au XVIe siècle qui se trouve au centre du cloître de l'abbaye normande de Jumièges. Ou ces deux « ifs-chapelles » (deux oratoires installés dans leur tronc) à La Haye-de-Routot (Eure), plantés vers le VIe siècle, sous l'Empire romain, auprès duquel on construisit au XIIIe siècle l'église et le cimetière. Ou encore l’if du cimetière du Troncq (Eure), de 500 à 700 ans, où on installa une statue en pierre de la Vierge au XVIe siècle.
Au XIXe siècle, le botaniste Henri Gadeau de Kerville[26] explique bien que les ifs et les chênes dominent la campagne normande[27]. L'association entre l’église et l’if tient aussi à la proximité immédiate des cimetières, très fréquente comme à Saint-Pierre-Azif : on surnommait d’ailleurs ce conifère « l’if funéraire[28] ». On trouve souvent des ifs près des églises normandes, comme pour signifier que la mort n’a pas le dernier mot. En outre, on pensait que l’if, très toxique, faisait éloigner le bétail des cimetières, tout comme les bêtes sauvages susceptibles de déterrer les cadavres.
Si l'on se réfère au catalogue établi par Henri Gadeau de Kerville à la fin du XIXe siècle, vingt-cinq des ifs qu'il a étudiés auraient actuellement atteint ou dépassé le millénaire. Le plus ancien se trouve au Ménil-Ciboult (Manche), vieux de 1 500 à 1 600 ans, presque contemporain de ceux d'Estry (Calvados), de La Bloutière (Manche), de La Lande-Patry (Orne), de La Haye-de-Routot (Eure).
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[32].
En 2018, la commune comptait 163 habitants[Note 8], en diminution de 8,43 % par rapport à 2013 (Calvados : +0,6 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Saint-Pierre :
- tour lombarde avec une large porche orné d'une statue de la Vierge,
- la nef et sa voûte sont en bois,
- on trouve une statue de pierre de saint Jean Baptiste, un cierge pascal en bois, un chemin de croix en relief, très expressif, et une collection de tableaux de l'École flamande, en particulier un triptyque de Lucas de Leyde.
Personnalités liées à la commune
« Etienne Labbey, seigneur d'Escots près Saint-Pierre-sus-Dive et d'Héricourt, acquit le 22 octobre 1453 la seigneurie de Benerville sur la mer, près le Pont l’Évêque, de Jean de Grente, Seigneur de Saint-Pierre-Azif, Villerville &c »[35]. Autre figure connue, Jean-Pierre Le Chanteur, né à Saint-Pierre-Azif le , secrétaire de l'intendant de Marine du Havre, puis commis de Marine à Cherbourg en 1781, fut nommé par Napoléon commissaire de la Marine à Anvers de 1803 à 1814. Il fit expédier à l'église de Saint-Pierre-Azif par Honfleur une collection de neuf tableaux flamands en hommage à sa commune. On trouve ainsi dans l'église des œuvres de Rubens, Jordaens, Lucas de Leyde, Van Helmont, Van Clef, Van Dyck[36].
- Louis Lépecq de La Clôture (né à Caen le et retiré à Saint-Pierre-Azif où il décède le ), chirurgien et médecin épidémiologiste français.
Saint-Pierre-Azif et la littérature
Le conte de George Sand Les Ailes de courage, paru en 1873 dans la première partie des Contes d'une grand-mère, se déroule dans la région de Saint-Pierre-Azif.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2018.
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : Saint-Pierre-Azif sur le site de l'Institut géographique national (archive Wikiwix).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Beaumont-en-A. - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Saint-Pierre-Azif et Beaumont-en-Auge », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Beaumont-en-A. - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Saint-Pierre-Azif et Deauville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Deauville - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Deauville - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Deauville - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse,
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 3 : Formations dialectales (suite) et françaises, Genève, (lire en ligne), p. 1570
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 237
- (http://catholique-coutances.cef.fr)
- Une carte de 1695 consultable aux archives départementales indique S.Pierre aux Ifs ; une autre datée de 1716 désigne, elle, S.Pierre azifs.
- Henri Gadeau de Kerville, Les Vieux Arbres de la Normandie : étude botanico-historique, 2 volumes, J.B. Baillière, Paris, 1890-1932.
- Henri Gadeau de Kerville, Les vieux arbres de la Normandie
- (cf. Un Arbre millénaire : l'if : ce Normand méconnu, par Aline Renault, Bayeux, Heimdal, 1995, )
- « Saint-Pierre-Azif (14950) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- Réélection 2020 : « Municipales à Saint-Pierre-Azif. Françoise Lefranc réélue pour un second mandat », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Texte original extrait du dictionnaire de la Noblesse, page 343, de 1774, par M. de La Chenaye-Desbois
- bulletin de la société historique de Lisieux, T.XVIII 1910, notice Abbé Brunet
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