Saint-Laurent-de-Trèves

Saint-Laurent-de-Trèves est une ancienne commune française, située dans le département de la Lozère en région Occitanie, devenue, le , une commune déléguée de la commune nouvelle de Cans et Cévennes. Ses habitants sont appelés les Trévilaurentiens.

Pour les articles homonymes, voir Saint-Laurent et Trèves.

Saint-Laurent-de-Trèves

Vue générale de Saint-Laurent-de-Trèves.
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Lozère
Arrondissement Florac
Maire délégué Rémi Noël
Code postal 48400
Code commune 48P07
Démographie
Population 173 hab. (2013)
Densité 7,5 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 16′ 19″ nord, 3° 36′ 12″ est
Altitude Min. 568 m
Max. 1 166 m
Superficie 23,09 km2
Élections
Départementales Le Collet-de-Dèze
Historique
Commune(s) d'intégration Cans et Cévennes
Localisation
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Saint-Laurent-de-Trèves
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Saint-Laurent-de-Trèves
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Saint-Laurent-de-Trèves
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Saint-Laurent-de-Trèves

    Géographie

    Antique site fortifié sur la route de Nîmes à Saint-Flour (aujourd'hui connue comme la Corniche des Cévennes), Saint-Laurent-de-Trèves abrite un patrimoine historique et naturel de grand intérêt.

    Communes limitrophes

    Histoire

    La préhistoire

    Dès la fin du Néolithique, il y a 5 000 ans, les hommes s’installent durablement près des nombreuses sources de la commune et dans des campements plus ou moins fortifiés[réf. nécessaire]. C’est l’époque des « caps barrés », comme le site du « Castellas » occupé aujourd’hui par le chef lieu de la commune, des tumuli, comme au col de Vache sur la can de Tardonnenche, ou des pierres à cupules comme à Artigues ou sur la can de Ferrières.

    L’époque gallo-romaine

    Les Gaulois Volques arécomiques y installent un oppidum qu’ils nomment « Trevidunum »[réf. nécessaire], le dunum (place forte) des trois vallées (Tarn, Tarnon et Mimente, aujourd’hui).

    Ils y vénèrent Tritullo, un dieu guerrier celte, connu grâce à l’inscription trouvée à Saint-Laurent-de-Trèves, où il est appelé « MAR[ti ] TRITVLLO ». D’après Jules César, repris par Tacite, qui ont travaillé à établir des correspondances entre dieux gaulois et romains, cette divinité pourrait être assimilée au dieu romain Mars. Ceci témoigne déjà de l’intérêt militaire qui était porté à ce lieu stratégique, sur une voie de communication reliant le pays nîmois des Volques au pays des Gabales et des Arvernes.

    Le nom de Tritullus peut être interprété comme un dérivé des termes celtiques tris (trois) et tullo (perçant, perforé). Il signifie littéralement perforant trois fois. La stèle conservant cette inscription fut trouvée en 1802 dans une citerne du château, par M. Bancilhon, le notaire local de l’époque. Elle est aujourd’hui conservée au Musée de Mende.

    Tonnance Ferréol, un grand homme oublié

    Ferréol fut le dernier préfet des Gaules de 450 à 453. C’est lui qui sauva la France des Huns en 451, commandés par Attila, sachant convaincre Gaulois et Romains de le combattre ensemble. Il évita le pire aussi par ses mesures judicieuses et sa diplomatie, lors du siège d'Arles par les Wisigoths en 453. Ferréol avait une résidence principale près de Nîmes et une autre secondaire à Trévidon (qui est peut-être Saint-Laurent-de-Trèves). Il s'y retira vers l'an 470, sans doute pour n'être pas obligé de vivre sous la domination des Wisigoths, après que ces derniers eurent réduit sous leur obéissance la province romaine de la « Narbonnaise ».

    Il finit sa vie dans une grande dévotion chrétienne, d'après Sidoine Apollinaire, son ami de toujours, par qui nous savons tout cela. Sidoine Apollinaire était un homme politique gallo-romain, préfet de Rome en 468, nommé évêque de Clermont-Ferrand en 471, pour des raisons politiques. Il a été sanctifié par l’Église qui célèbre sa fête le , pour avoir christianisé l’Auvergne. Dans son œuvre littéraire abondante, il décrit notamment ses voyages dans notre région. Il y conseille le voyageur éventuel : « Tu te rendras à Trévidon, et vers ces montagnes trop voisines hélas des méchants Ruthènes. C’est là, à Trévidon, que tu verras le bienfaiteur et l’appui des Gaules, Ferréolus, dont l’épouse Papianilla partage les soins et les travaux. Tu apercevras le mont Lozère, plus élevé que le Caucase des Scythes, et le Tarnon rapide, qui nourrit dans ses eaux limpides un excellent poisson. Mais évite cette montagne dont la cime est battue par d’éternelles tempêtes... »

    Le Moyen Âge

    Il semble que l’élevage ovin y était important au Moyen Âge, puisque le bélier figurant au centre du blason des seigneurs de Saint-Laurent, l’évoque en position d’honneur. Le langage héraldique décrivant ces armoiries est précis : « Écartelé: aux 1 et 4, de sable, à la croix engrêlée d'or, cantonnée de dix-huit billettes du mesme, 5 à chaque canton du chef, et 4 à chaque canton de la pointe aux 2 et 3, d'argent, à deux fasces de gueules (de Barre). Sur le tout: d'azur, au bélier d'argent, accorné et onglé d'or, acc. en chef d'une étoile d'or. Traduction... « Blason en 4 parties avec en coins, une croix d’or entourée de billettes d’or, sur fond noir (les armes de la famille de Taulignan), et deux traits rouges sur fond d’argent (les armes de la famille de Blégiers, armes des seigneurs de Barre des Cévennes). Au centre sur fond bleu, un bélier d’argent à cornes et sabots d’or, avec une étoile d’or au-dessus de la tête »

    La Réforme

    Les Taulignan adoptent dès le milieu du XVIe siècle les idées réformatrices de Calvin. Ils installent à Saint-Laurent, Jean Fornier, premier pasteur de la région[réf. nécessaire], qui occupe en 1568 la ferme du col du Rey. Son successeur en 1581, Jean de Ulmo choisit pour résidence le moulin de Grattegals. Les guerres de religions faisaient alors rage en France. En 1580, le château de Saint-Laurent fut assiégé par les catholiques, mais résista. La paix ne revint qu’en 1598 avec l’Édit de Nantes de Henri IV. À sa mort, les troubles reprendront, et la fronde protestante ne prit fin qu’à la paix d’Alès en 1629, où Richelieu imposa le démantèlement de places fortes protestantes, dont le château de Saint-Laurent-de-Trèves.

    La guerre des Camisards

    Le dimanche , à la foire de Barre, des Cévenols exaspérés par les persécutions religieuses décident de délivrer des coreligionnaires emprisonnés par l’abbé du Chaila au Pont-de-Montvert. C’est dans la maison Atger au Bosc à Saint-Laurent-de-Trèves qu’ils arrêtent les détails de l’opération.

    Ils se retrouveront le lendemain aux Trois Fayards dans le Bougès avec d’autres familles alertées, pour aller au Pont-de-Montvert et obtenir la libération de leurs prisonniers. Ces événements tragiques aboutiront à l’exécution par les insurgés de l’abbé du Chaila, ce qui entraîna ensuite la guerre des Camisards.

    À cette époque, la plupart des habitants de Saint-Laurent-de-Trèves sont qualifiés par les autorités catholiques « d’attroupés très dangereux fanatiques »[réf. nécessaire].

    Héraldique

    Blason
    Écartelé: aux 1 et 4, de sable, à la croix engrêlée d'or, cantonnée de dix-huit billettes du mesme, 5 à chaque canton du chef, et 4 à chaque canton de la pointe aux 2 et 3, d'argent, à deux fasces de gueules (de Barre). Sur le tout: d'azur, au bélier d'argent, accorné et onglé d'or, acc. en chef d'une étoile d'or.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Politique et administration

    Liste des maires de Saint-Laurent-de-Trèves
    Période Identité Étiquette Qualité
    avant 1981  ? Roger-Lucien Fraissinet PS  
    avant 1995 septembre 2008[2] Paul Pascual PS Agriculteur
    2008 2014      
    19 août 2014 En cours Rémi Noël PS Cadre administratif retraité (Environnement)
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[3]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[4],[Note 1].

    En 2013, la commune comptait 173 habitants, en diminution de −5,46 % par rapport à 2008 (Lozère : −1,05 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

               Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    444416408442531492521502551
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    504493432393375373373352350
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    353326302247238202182167153
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2013
    137122119111107136170178173
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[5] puis Insee à partir de 2006[6].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Monuments et lieux touristiques

    Empreintes de dinosaures remarquablement conservées (Grallator minusculus), à l'air libre. Explications fournies, par des panneaux sur place, vue extraordinaire sur la vallée du Tarnon.

    Notes et références

    Notes

    1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

    Références

    1. Carte IGN sous Géoportail
    2. Décès accidentel
    3. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
    4. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
    5. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    6. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .

    Voir aussi

    Article connexe

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