Sailly (Ardennes)
Sailly est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Sailly.
Sailly | |
Sailly, vue du ciel. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Sedan |
Intercommunalité | Communauté de communes des Portes du Luxembourg |
Maire Mandat |
Jérôme Prudhomme 2020-2026 |
Code postal | 08110 |
Code commune | 08376 |
Démographie | |
Population municipale |
252 hab. (2018 ) |
Densité | 20 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 36′ 43″ nord, 5° 10′ 33″ est |
Altitude | Min. 162 m Max. 343 m |
Superficie | 12,8 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Carignan (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Carignan |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Localisation
Sailly est un village entouré d'un territoire agricole et forestier. On peut apercevoir en arrière-plan la ville de Blagny et Carignan. On aperçoit aussi la Chiers et la Nonne.
Elle est entourée de prairies, à 1 km au sud de la Chiers. Sailly se compose du village proprement dit et de quelques écarts, notamment au sud-est : ferme de la Tuilerie, ferme de Blanchampagne, ferme de Presles. Ces deux dernières fermes sont anciennes[1].
Hydrographie
Le village est traversé par le ruisseau des gros Saules qui se jette dans la Nonne, canal creusé au XVIIIe siècle[1]. D'autres ruisseaux traversent le territoire communal, comme les ruisseaux Rigel et de la Valette qui se jettent également dans la Nonne .
Géologie
Le bourg et la partie nord du territoire de la commune, vers la vallée de la Chiers, appartiennent principalement au troisième étage du terrain liasique (190 millions d'années) où dominent les marnes recouvertes par les alluvions de la Chiers. On y trouve aussi des calcaires ferrugineux et argileux. Le reste de la commune, au sud, appartient au premier étage du terrain jurassique (208 Ma). Le sol a été exploité autrefois pour fournir des moellons[1].
Urbanisme
Typologie
Sailly est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carignan, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (73,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (42,1 %), terres arables (31,5 %), forêts (24,2 %), zones urbanisées (2,2 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Le nom de Sailly proviendrait d'un nom d'homme gallo-romain, Salius, et du suffixe -acum[9], latinisation du suffixe gaulois -*acon. Il s'agirait donc probablement d'une propriété rurale d'origine gallo-romaine, ou à la rigueur de l'Antiquité tardive. On trouve Salei en 1173, puis Saliul en 1207[1].
Histoire
Sailly a appartenu au comté de Chiny puis à la prévôté d'Yvois. Le village fut annexé par la France en 1659 avec le reste de la prévôté d'Yvois. En 1662, Sailly fait partie du duché et bailliage de Carignan lequel relève directement du parlement de Metz. Situé à proximité de la frontière du royaume de France, ce territoire fait l'objet de plusieurs passages de bandes armées. Le canal de la Nonne est creusé en 1769 pour évacuer les eaux de la Chiers en période de crue. La ferme et le bois de Blanchampagne a été une propriété de l'abbaye d'Orval jusqu'à la Révolution de 1789[1].
Au moment de la Révolution, la ferme de Blancampagne est vendue comme bien national, et acquise par un notaire de Metz. Elle est rachetée en 1835 par le marquis de Clermont-Tonnerre. Cette famille la revend en 1883[1].
Durant la guerre franco-allemande de 1870, le général Margueritte passe une nuit à Sailly, qui est livré au pillage par les troupes allemandes quelques jours plus tard[1].
Pendant la Première Guerre mondiale, le village est pillé par les troupes allemandes en , puis occupé pendant la durée du conflit. Un combat aérien se déroule dans les airs le , avec l'engagement de sept avions américains[1].
La route reliant Sailly à Blagny est surélevée en 1932/1933, pour maintenir cette liaison routière en période de crue de la Chiers[1].
La Seconde Guerre mondiale commence en 1939 par une période d'attente et d'observation dans cette région, c'est la Drôle de guerre. À la suite de la mobilisation française de 1939, des troupes françaises stationnent en effet à proximité de la frontière, et occupent aussi quelques blockhaus construits au bout de la ligne Maginot (qui s'arrête à l'ouvrage de La Ferté, proche du village), mais ces troupes françaises ne franchissent pas la frontière. Le , au matin, les Allemands attaquent la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Conformément au plan Dyle-Bréda, les troupes françaises et britanniques opèrent un vaste mouvement pour arrêter l'ennemi en Belgique et les divisions de cavalerie légère franchissent enfin la frontière pour opérer cette mission. Mais les Panzerdivisionen, désormais en force, continuent à avancer, pour effectuer une percée à Sedan. Le , la cavalerie française du général Huntziger, la 2e division légère de cavalerie, qui s'était avancée en Belgique et s'était heurtée aux Panzerdivisionen, se replie. Les ponts sur la Chiers sont détruits peu après. Le , les têtes de colonne allemandes atteignent la Meuse dans le secteur de Sedan, comme prévu. Le , la zone de Donchery jusqu’à Bazeilles est la cible de bombardements de l'aviation allemande, en particulier des Stukas, qui touchent le moral des troupes françaises et provoquent une profonde désorganisation[10]. Des éléments de l'infanterie allemande traversent le fleuve de la Meuse. La position française ne tient que quelques heures et le , au soir, elle est percée, une vingtaine de kilomètres au nord de Sailly et de l'ouvrage de la Ferté, entre Wadelincourt et Donchery. Les jours suivants, les troupes allemandes avancent le long de la Chiers, visant notamment l'extrémité de la ligne Maginot[11]. Sailly est détruite à 80 % au cours des combats[1].
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[15].
En 2018, la commune comptait 252 habitants[Note 3], en diminution de 3,82 % par rapport à 2013 (Ardennes : −3,23 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Au lieu-dit les Noires Terres, assez loin du village actuel, lorsque ce terrain était labouré, on trouvait souvent des pierres, des tuiles, des ardoises, et parfois des débris de poteries et des figurines en terre cuite, voire des monnaies. Il pourrait s'agir là, de vestiges gallo-romain, la voie romaine de Reims à Trèves à un peu plus d'un km de là[1].
- L'église de Sailly a été dédiée à l'origine à Maximin d'Aix, archevêque de Trèves, décédé au IVe siècle, puis à saint Bavon[1].
- Une chapelle se tient au bord de la route de Blanchampagne. Elle est dédiée à sainte Barbe[1].
Héraldique
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Les armes de Sailly se blasonnent ainsi : |
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Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Stéphane Gaber, « Sailly », Revue Historique Ardennaise, no XV, , p. 187-194
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Albert Dauzat, Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des Noms de Lieux en France, Librairie Guénégaud, réédition 1984
- Horne 2010, p. 230-231.
- Alistair Horne (trad. de l'anglais), Comment perdre une bataille : France, mai-juin 1940, Paris, Éditions Tallandier, , 477 p. (ISBN 978-2-84734-657-2), p. 181-267
- Conseil général des Ardennes consulté le 23 juin 2008 (fichier au format PDF)
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- http://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=7409
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