SM UC-14

Le SM UC-14[Note 1] (ou Unterseeboot UC-14) est un sous-marin allemand (U-Boot) de type UC I mouilleur de mines utilisé par la Kaiserliche Marine pendant la Première Guerre mondiale.

SM UC-14
Unterseeboot UC-14
Type U.Boot de type UC I
Histoire
A servi dans  Kaiserliche Marine
Commanditaire Kaiserliche Marine
Chantier naval AG Vulcan Stettin à Hambourg
N° de coque: 229
Commandé 23 novembre 1914
Quille posée 28 janvier 1915
Lancement
Mise en service
Statut Coulé le 3 octobre 1917 à l'entrée du port de Zeebrugge
Équipage
Équipage 14 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 33,99 m
(Coque pressurisée: 26,92 mètres)
Maître-bau 3,15 m
(Coque pressurisée: 3,15 mètres)
Tirant d'eau 3,04 m
Tirant d'air 3,26 m
Déplacement 168 t (surface), 183 t (plongée)
Propulsion Transmission par 1 arbre
1 × moteur diesel 6 cylindres, 90 ch (67 kW)
1 × moteur électrique Siemens-Schuckert, 175 ch (130 kW)
Puissance 90 ch (surface)
175 ch (plongée)
Vitesse 6,2 nœuds (11,48 km/h) en surface
5,22 nœuds (9,66 km/h) en plongée
Profondeur 50 m
Caractéristiques militaires
Armement 12 mines dans 6 tubes internes de 1 m
1 mitrailleuse de pont (150 coups)
Rayon d'action 750 milles nautiques à 5 nœuds (1 390 km à 9,26 km/h) en surface
750 milles nautiques à 5 nœuds (1 390 km à 9,26 km/h) en surface
Localisation
Coordonnées 51° 32′ 00″ nord, 3° 08′ 45″ est
Géolocalisation sur la carte : Pays-Bas
SM UC-14
Unterseeboot UC-14
Géolocalisation sur la carte : mer du Nord
SM UC-14
Unterseeboot UC-14

Les mines posées par l'UC-14 au cours de ses 38 patrouilles ont permis de couler 20 navires, dont le pré-dreadnought italien Regina Margherita[1] qui, avec un déplacement de 13 427 tonnes, était l'un des plus grands navires coulés par les sous-marins allemands pendant la guerre[2].

Conception

Sous-marin allemand de type UC I, le SM UC-14 a un déplacement de 168 tonnes en surface et de 183 tonnes en immersion. Il avait une longueur totale de 33,99 m, une largeur de 3,15 m, et un tirant d'eau de 3,04 m. Le sous-marin était propulsé par un moteur diesel Daimler-Motoren-Gesellschaft à six cylindres et quatre temps, produisant 90 chevaux-vapeur (66 kW), un moteur électrique produisant 175 chevaux-vapeur (129 kW) et un arbre d'hélice. Il était capable de fonctionner à une profondeur de 50 mètres[3].

Le sous-marin avait une vitesse maximale en surface de 6,20 nœuds (11,48 km/h) et une vitesse maximale en immersion de 5,22 nœuds (9,67 km/h). Lorsqu'il est immergé, il peut parcourir 50 miles nautiques (93 km) à 4 nœuds (7,4 km/h) ; lorsqu'il fait surface, il peut parcourir 780 miles nautiques (1 440 km) à 5 nœuds (9,3 km/h). Le SM UC-14 était équipé de six tubes de mines de 100 centimètres, douze mines UC 120 et une mitrailleuse de 8 millimètres. Son équipage était composé de quatorze à dix-neuf membres[3].

Le SM UC-14 a été commandé le comme le treizième d'une série de 15 navires de type UC I (numéro de projet 35a, attribué par l'Inspection des navires sous-marins), dans le cadre du programme de guerre d'expansion de la flotte. Les cinq derniers navires de ce type, dont l'UC-14, ont été construits dans le chantier naval A.G. Weser à Brême. Le chantier naval a estimé la durée de construction du navire à 5-6 mois.

Affectations

Commandement

Patrouilles

Le SM UC-14 a réalisé 38 patrouilles pendant son service actif.

Les mines posées par le SM UC-14 ont coulé 14 navires marchands pour un total de 8 182 tonneaux et 2 navires de guerre pour un total de 14 107 tonnes au cours des 38 patrouilles qu'il effectua.

Date Nom Nationalité Tonnage[Note 2] Destin[4]
Intrepido  Regia Marina 680 Coulé
Re Umberto Royaume d'Italie 2 952 Coulé
Citta Di Palermo  Regia Marina 3 415 Coulé
HMD Freuchny  Royal Navy 84 Coulé
HMD Morning Star  Royal Navy 97 Coulé
HMD Gavenwood  Royal Navy 88 Coulé
Ginette  Marine nationale 272 Coulé
HMD Finross  Royal Navy 78 Coulé
HMD Michaelmas Daisy  Royal Navy 99 Coulé
Regina Margherita  Regia Marina 13 427 Coulé
HMT Christopher  Royal Navy 316 Coulé
HMT Orthos  Royal Navy 218 Coulé
HMT Tettenhall  Royal Navy 227 Coulé
HMT Loch Ard  Royal Navy 225 Coulé
Willing Boys Royaume-Uni 51 Coulé
Reliance Royaume-Uni 60 Coulé

Destin

1915

Après sa mise en service, le sous-marin SM UC-14 a été transporté par sections par chemin de fer jusqu'à la base austro-hongroise de Pola sur l'Adriatique, où il a été réassemblé[5],[6]. L'UC-14 a été incorporé à la flottille allemande Pola (U-Flottille Pola), opérant depuis Pola et Cattaro[7],[8]. Le navire a été nominalement incorporé à la Marine austro-hongroise (kaiserliche und königliche Kriegsmarine ou K.u.K. Kriegsmarine) sous le nom de U-18, mais l'équipage est resté allemand [9].

Du au , l'UC-14 était basé à Constantinople et opérait en mer Égée[10]. Le premier succès a été obtenu le , lorsque deux navires italiens sont entrés dans le champ de mines réaalisé par l'UC-14: le destroyer italien Intrepido construit en 1912 (680 tonnes), qui a coulé près de Valona avec la perte de 4 marins[11],[12],[13] et le navire à passagers Re Umberto de 1892 (2 953 tonneaux), avec le décès de 53 personnes près du cap Linguetta [14].

1916

Le , trois unités ont été coulées sur des champs de mines érigés par l'UC-14 près de Brindisi: le navire de transport italien Citta Di Palermo construit en 1910. (3 415 tonneaux), qui a coulé avec 84 personnes[15],[16] ; le cotre britannique HMD Freuchny (84 tonnes), sur lequel 8 membres d'équipage sont morts[17] et le HMD Morning Star (97 tonnes), construit en 1907, sur lequel 9 marins sont morts[18].

Le , le navire reçoit un nouveau commandant, qui est l'Oberleutnant zur See Franz Becker. Le , le cotre HMD Gavenwood (88 tonnes), construit en 1914, coule par des mines érigées par l'UC-14 près de Brindisi, sur lequel 11 membres d'équipage meurent[19].

Le , sur la route de Cattaro à Corfou, le sous'marin UC-16 est attaqué par des torpilles tirées par un sous-marin ennemi : l'une passe juste derrière la poupe et l'autre touche le milieu du navire, mais n'explose pas[20]. Le , après avoir pénétré dans le champ de mines posé par l'UC-14 près de l'île de Corfou, un chalutier armé français de 1913, le Ginette (272 tonnes), coule[21].

Le 1er juillet, le commandement du navire est repris par l'Oberleutnant zur See Marcus Alfred Klatt. Le , l'UC-14 a terminé son service dans la Flottille Pola et est ensuite transporté par sections[22] vers la mer du Nord. Cependant, les mines qu'il avait posé auparavant ont été la cause de l'extermination de trois autres unités: le , le cotre britannique HMD Finross (78 tonnes) a coulé près de Gallipoli et, dans les mêmes eaux, près de Santa Maria di Leuca, le cotre HMD Michaelmas Daisy (99 tonnes), qui sombre avec tout son équipage de 12 personnes; le , près de Valona, le pré-dreadnought italien Regina Margherita de 13 427 tonnes de déplacement a coulé, 675 membres d'équipage sont morts dans la catastrophe[23],[24].

1917

Le , le navire est incorporé à la flottille des Flandres (U-Flottille Flandern) et son nouveau commandant est l'Oberleutnant zur See Ulrich Pilzecker. Pour le premier succès sous son commandement, l'équipage du navire a dû attendre le , lorsque le chalutier armé britannique HMT Christopher (316 tonnes) a coulé au sud-est de Lowestoft à la position géographique de 52° 26′ N, 1° 48′ E - 5 membres d'équipage sombrent en même temps que le navire[25]. Le , son sort est partagé par un chalutier armé HMT Orthos (218 tonnes) construit en 1913, qui a coulé avec la perte d'un marin à la position géographique de 52° 23′ N, 1° 52′ E [26]. Le , un autre chalutier armé, le HMT Tettenhall (227 tonnes), a coulé à l'est de Lowestoft à la position géographique de 52° 30′ N, 1° 54′ E , sur laquelle 6 personnes sont mortes[27].

Le , le nouveau commandant de l'UC-14 est nommé: l'Oberleutnant zur See Helmut Lorenz. Son exploit est le naufrage, le , d'un chalutier armé HMT Loch Ard (225 tonnes) construit en 1912, dans laquelle 5 personnes meurent à la position géographique de 52° 30′ N, 1° 53′ E [28].

Le , le commandement du navire est repris par l'Oberleutnant zur See Adolf Feddersen. Le , le bateau de pêche Willing Boys (51 tonneaux) coulé en mer du Nord, sur le champ de mines construit par l'UC-14, avec la perte de 5 marins[29], et le , son sort est partagé par le bateau de pêche Reliance (60 tonneaux), sur lequel 10 pêcheurs sont morts[30].

La nouvelle de ces succès n'est jamais parvenue à l'équipage de l'UC-14, puisque le , le navire a coulé dans un champ de mines britannique au nord de Zeebrugge, à la position géographique de 51° 32′ 00″ N, 3° 08′ 45″ E avec tout son équipage[31].

Notes et références

Notes

  1. "SM" pour "Seiner Majestät" (français : Sa Majesté) et combiné avec le U pour Unterseeboot peut être traduit comme Sous-marin de Sa Majesté.
  2. Le tonnage des navires marchands sont en Tonneaux. Les navires militaires sont désignés par le tonnage de leur déplacement.

Références

  1. Helgason, Guðmundur. Ships hit during WWI: "Regina Margherita". German and Austrian U-boats of World War I - Kaiserliche Marine - Uboat.net.
  2. Helgason, Guðmundur. Ships hit during WWI: Largest Ships sunk or damaged. German and Austrian U-boats of World War I - Kaiserliche Marine - Uboat.net.
  3. Gröner 1991, p. 30-31.
  4. https://uboat.net/wwi/boats/successes/uc14.html
  5. Eberhard Rössler: The U-Boat: The Evolution And Technical History Of German Submarines. Annapolis: 1989, s. 44.
  6. R.H. Gibson, Maurice Prendergast: Niemiecka wojna podwodna 1914-1918. Oświęcim: 2014, s. 70.
  7. Guðmundur Helgason: UC 14. uboat.net
  8. Andrzej Perepeczko: U-booty I wojny światowej. Varsovie: 2000, s. 177.
  9. J. Gozdawa-Gołębiowski, T. Wywerka Prekurat: Pierwsza wojna światowa na morzu. Varsovie: 1994, s. 529.
  10. Andriej Gonczarow, Władymir Zabłocki: U-booty Kajzera na Morzu Czarnym cz. 1. www.ops.mil.pl, 2012-08-28. s. 2
  11. Guðmundur Helgason: Intrepido. W: Ships hit during WWI[on-line]. u-boat.net.
  12. Andrzej Perepeczko: U-booty I wojny światowej. Varsovie: 2000, s. 184.
  13. J. Gozdawa-Gołębiowski, T. Wywerka Prekurat: Pierwsza wojna światowa na morzu. Varsovie: 1994, s. 253.
  14. Guðmundur Helgason: ""Re Umberto. W: Ships hit during WWI"" [on-line]. u-boat.net
  15. Guðmundur Helgason: Citta Di Palermo: Ships hit during WWI [on-line]. u-boat.net.
  16. Andrzej Perepeczko: U-booty I wojny światowej. Varsovie: 2000, s. 220
  17. Guðmundur Helgason: HMD Freuchny Ships hit during WWI [on-line]. u-boat.net.
  18. Guðmundur Helgason: HMD Morning Star Ships hit during WWI [on-line]. u-boat.net.
  19. Guðmundur Helgason: HMD Gavenwood: Ships hit during WWI [on-line]. u-boat.net.
  20. Andrzej Perepeczko: U-booty I wojny światowej. Varsovie: 2000, s. 220
  21. Guðmundur Helgason: Ginette: Ships hit during WWI [on-line]. u-boat.net.
  22. R.H. Gibson, Maurice Prendergast: Niemiecka wojna podwodna 1914-1918. Oświęcim: 2014, s. 193.
  23. Guðmundur Helgason: Regina Margherita: Ships hit during WWI [on-line]. u-boat.net.
  24. J. Gozdawa-Gołębiowski, T. Wywerka Prekurat: Pierwsza wojna światowa na morzu. Varsovie: 1994, s. 322.
  25. Guðmundur Helgason: Christopher: Ships hit during WWI [on-line]. u-boat.net
  26. Guðmundur Helgason: HMT Orthos: Ships hit during WWI [on-line]. u-boat.net.
  27. Guðmundur Helgason: Tettenhall: Ships hit during WWI [on-line]. u-boat.net.
  28. Guðmundur Helgason: Loch Ard: Ships hit during WWI [on-line]. u-boat.net
  29. Guðmundur Helgason: Willing Boys: Ships hit during WWI [on-line]. u-boat.net.
  30. Guðmundur Helgason: Reliance: Ships hit during WWI [on-line]. u-boat.net.
  31. Andrzej Perepeczko: U-booty I wojny światowej. Varsovie: 2000, s. 221.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (de) Bendert, Harald (2001). Die UC-Boote der Kaiserlichen Marine 1914-1918. Minenkrieg mit U-Booten. Hamburg, Berlin, Bonn: Mittler. (ISBN 3-8132-0758-7).
  • (en) Gröner, Erich; Jung, Dieter; Maass, Martin (1991). U-boats and Mine Warfare Vessels. German Warships 1815–1945. 2. Translated by Thomas, Keith; Magowan, Rachel. London: Conway Maritime Press. (ISBN 0-85177-593-4).
  • (en) Gardiner, Robert, ed. (1985). Conway's All the World's Fighting Ships, 1906–1921. Annapolis, Maryland: Naval Institute Press. (ISBN 978-0-87021-907-8). (OCLC 12119866).
  • (en) Tarrant, V. E. (1989). The U-Boat Offensive: 1914–1945. Annapolis, Maryland: Naval Institute Press. (ISBN 978-0-87021-764-7). (OCLC 20338385).
  • (en) Messimer, Dwight R. (2002). Verschollen: World War I U-boat Losses. Naval Institute Press. (ISBN 1-55750-475-X).

Liens externes

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