Ruggero Zangrandi

Ruggero Zangrandi (Milan, 1915 – Rome, 1970) était un journaliste, écrivain et historien Italien.

Ruggero Zangrandi
Naissance
Milan, Italie
Décès
Rome, Italie
Activité principale
Distinctions
prix Viareggio pour l'essai, 1951
Auteur
Langue d’écriture italien
Genres
roman autobiographique, témoignage, ouvrage d’histoire, article de presse

Œuvres principales

  • le Long Voyage à travers le fascisme, 1948
  • le Convoi du Brenner, 1956
  • l'Italia tradita. 8 settembre 1943, 1971

Biographie

Un journaliste précoce

Durant son adolescence, il est le condisciple à Rome et l'ami de Vittorio Mussolini, le fils aîné du Duce. À ce titre, il aura souvent l'occasion, dès la fin des années 1920, de rencontrer le chef de l'État à son domicile privé de la Villa Torlonia. À l'âge de quatorze ans seulement, il devient rédacteur en chef d'un périodique lycéen et estudiantin de Rome. Son talent journalistique ayant été remarqué, il va commencer à écrire de brefs articles dans le quotidien officiel du régime, Il Popolo d' Italia, dès 1933[1].

Un militant de la « gauche fasciste »

Zangrandi fait partie des jeunes fascistes des années 1930 qui souhaitent un retour au fascisme des origines, celui des Sansepolcristi, par référence à l'assemblée des Faisceaux tenue à Milan sur la place du San Sepolcro en . Ces jeunes penchent pour un « fascisme de gauche », représenté aussi par des personnalités comme Ugo Spirito (1896-1979) ou Giuseppe Bottai, pétri de socialisme et de syndicalisme, fortement anticapitaliste, et même partisan du suffrage féminin. Leur vision du corporatisme passe par le transfert du contrôle du capital de l'entreprise des actionnaires aux travailleurs. Pour eux, toute l'Italie doit devenir une « nation de producteurs »[1].

À partir du milieu des années 1930, il évolue vers une position d'opposition interne, tentant de faire changer le fascisme de l'intérieur. Fin 1939, il fonde clandestinement un Parti socialiste révolutionnaire, qui fusionnera après la guerre avec le Parti communiste italien[1].

Pendant la guerre, en , il fut arrêté et incarcéré dans la prison romaine de Regina Cœli ; les événements qui suivirent le 25 juillet 1943 n’entraînèrent toutefois pas son élargissement. À la suite de la proclamation du 8 septembre, il fut déporté et enfermé à la prison de l’Alexanderplatz et de Charlottenburg à Berlin, en Allemagne. L’ouvrage qu’il écrira en 1956, le Convoi du Brenner, évoque cette expérience de la déportation à Berlin et du retour en Italie.

Après la guerre

La guerre terminée, il reprit son activité de journaliste, contribuant à des quotidiens de gauche, principalement Paese Sera (it). Il relata sa trajectoire humaine et politique dans son livre Lungo viaggio attraverso il fascismo (titre de la traduction française Le long voyage à travers le fascisme), publié d’abord en 1948, puis dans une édition revue et augmentée en 1962.

Dans quelques ouvrages, spécialement dans L'Italia tradita, il aborda le sujet de la fuite du roi et de la défense manquée de Rome, ce qui lui vaudra plusieurs procès en diffamation, dont il sortira cependant blanchi ; ces procès permirent d’approfondir les circonstances historiques en cause et portèrent les autorités, en rapport avec une plainte déposée devant le tribunal de Varèse, à lever en 1965 le secret d’État sur quelques-unes des matières concernées.

Il se suicida en 1970.

Œuvre

  • Il comunismo nel conflitto spagnolo, éd. Le Monnier, Florence 1939.
  • Il lungo viaggio. Contributo alla storia di una generazione, éd. Einaudi, Turin 1948.
  • Dizionario della paura, en collaboration avec Marcello Venturoli, éd. Nistri-Lischi, Pise 1951.
  • Le Convoi du Brenner, éd. Robert Laffont, Paris 1962 (traduction par Jean Anglade du roman autobiographique La tradotta del Brennero, éd. Feltrinelli, Milan 1956).
  • Le long voyage à travers le fascisme, éd. Robert Laffont, Paris 1963 (traduction par H. et M.-M. Le Breton-Grandmaison de Il lungo viaggio attraverso il fascismo. Contributo alla storia di una generazione, éd. Feltrinelli, Milan 1962).
  • 1943: 25 luglio-8 settembre, éd. Feltrinelli, Milan 1964.
  • Mussolini, Compagnia Edizioni Internazionali, Milan 1966.
  • 1943: l'8 settembre, éd. Feltrinelli, Milan 1967.
  • Perché la rivolta degli studenti, éd. Feltrinelli, Milan 1968.
  • Inchiesta sul SIFAR, Editori Riuniti, Rome 1970.
  • L'aspro cammino della verità, Edizioni del Teatro stabile di Genova, Gênes 1971.
  • L'Italia tradita. 8 settembre 1943, éd. Mursia, Milan 1971.

Notes et références

  1. Philippe Baillet, Le parti de la vie — Clercs et guerriers d'Europe et d'Asie, Saint-Genis-Laval, Akribeia, , 244 p. (ISBN 2-913612-57-1), p. 63-67

Bibliographie

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