Rugby à XV féminin

Le rugby à XV féminin, raccourci utilisé pour désigner le rugby à XV lorsqu'il est pratiqué par les femmes, possède une histoire propre en raison des tentatives masculines pour exclure les femmes du jeu. Aujourd'hui, le rugby à XV féminin est loin de posséder la même considération que son homologue masculin.

Histoire

Le rugby à XV féminin suit exactement les mêmes règles que le rugby à XV pratiqué par les hommes.

Équipe féminine de Cardiff en 1917.
Une équipe féminine galloise composée de travailleuses d'une usine de munitions en 1918.
Une équipe féminine australienne dans les années 1930, en Nouvelle-Galles du Sud.

À la suite du renouveau du rugby à XV féminin qui débute dans les années 1980, cette discipline peut organiser des compétitions calquées sur le modèle masculin avec des championnats nationaux, des épreuves internationales, régionales et mondiales d'équipes nationales. En Europe, ce mouvement est encadré par les fédérations nationales tandis qu'aux États-Unis, c'est le sport scolaire et universitaire qui rend possible cette évolution. Disposant d'une base de joueuses considérable de plusieurs milliers de pratiquantes, il est logique de voir émerger une équipe nationale américaine de premier plan qui remporte la première Coupe du monde en 1991 (non officielle). Il faut attendre la troisième Coupe du monde en 1998 pour qu'elle soit reconnue par l'International Rugby Board.

L'Europe et l'Australasie ne restent pas inactives, mais décident d'appliquer les mêmes schémas que ceux suivis par les pratiquants masculins. Les fédérations mettent ainsi en place des compétitions nationales dont le niveau s'élève progressivement, puis intègrent à leurs sélections nationales une composante féminine. L'Angleterre, vainqueur des Coupes du monde 1994 et 2014, championne d'Europe avec onze Grands Chelems en Tournoi des Six Nations, et plus encore la Nouvelle-Zélande, cinq fois championne du monde, dominent le rugby à XV féminin de cette dernière décennie. Le Canada en Amérique du Nord, ou la France en Europe, font bonne figure.

Au niveau des clubs, les championnats nationaux manquent de moyens et il n'existe pas de compétition supra-nationale comme le Super 14 ou la Coupe d'Europe.

Les règles

La pratique féminine du rugby à XV féminin suit les mêmes règles que celui pratiqué par les hommes.

Nombre de clubs de rugby féminin en France et dans le monde

Compétitions

Coupe du monde

La première édition de la Coupe du monde féminine a lieu en 1991 à Cardiff, malgré une certaine opposition des instances fédératives qui ne la reconnaissent pas. Les États-Unis deviennent la première nation championne du monde, suivie par l'Angleterre en 1994.

La Coupe du monde 1998 est la première à être officiellement reconnue par la Fédération internationale de rugby (IRB). Elle s'est déroulée à Amsterdam, aux Pays-Bas. La compétition est jusqu'ici dominée par une équipe, la Nouvelle-Zélande, quintuple championne du monde en titre.

Pays organisateurs et finales des éditions de la Coupe du monde féminine
Édition Organisateur Vainqueur Finaliste Score Lieu
1991 Pays de Galles États-UnisAngleterre 19 - 614 avril à Cardiff
1994 Écosse AngleterreÉtats-Unis 38 - 2324 avril à Édimbourg
1998 Pays-Bas Nouvelle-ZélandeÉtats-Unis 44 - 1216 mai à Amsterdam
2002 Espagne Nouvelle-ZélandeAngleterre 19 - 925 mai à Barcelone
2006 Canada Nouvelle-ZélandeAngleterre 25 - 1717 septembre à Edmonton
2010 Angleterre Nouvelle-ZélandeAngleterre 13 - 105 septembre à Twickenham
2014 France AngleterreCanada 21 - 917 août à Paris
2017 Irlande Nouvelle-ZélandeAngleterre 41 - 3226 août à Belfast
Bilan des sélections nationales féminines
Sélection 1991 1994 1998 2002 2006 2010 2014 2017
Nouvelle-Zélande 3e1re1re1re1re5e1re
Angleterre 2e1re3e2e2e2e1re2e
France 3e3e8e3e3e4e3e3e
Australie 5e5e7e3e7e6e
États-Unis 1re2e2e7e5e5e6e4e
Canada 2e de poule6e4e4e4e6e2e5e
Irlande 7e10e13e8e7e4e8e
Écosse 5e6e6e6e8e
Galles 3e de poule4e11e10e9e8e7e
Kazakhstan 9e9e11e11e11e12e
Suède 2e de poule10e15e12e
Espagne 2e de poule7e8e9e9e10e
Italie 3e de poule12e12e9e
Pays-Bas 2e de poule13e15e
Allemagne 14e16e
URSS / Russie[Note 1] 3e de poule11e16e
Afrique du Sud 12e10e10e
Samoa 9e10e11e
Japon 3e de poule8e14e11e
Étudiantes écossaises[Note 2] 12e
Hong Kong 12e

Tournoi des Six Nations

Le Tournoi des Six Nations féminin débute par un Tournoi britannique seulement en 1996, opposant l'Angleterre, l'Écosse, l'Irlande et le pays de Galles. Ces équipes sont rejointes en 1999 par la France, puis en 2000 par l'Espagne tandis que l'Irlande fait une pause de deux années. Le tournoi passe à six nations en 2002 avec son retour. Le tournoi prend sa composition actuelle en 2007 avec le remplacement de l'Espagne par l'Italie et joue depuis les mêmes adversaires aux mêmes dates que les équipes masculines.

Chaque équipe affronte une fois chacune des autres, celle qui gagne le plus grand nombre de matches remporte le Tournoi. Si une équipe remporte tous ses matches, elle réalise un « Grand Chelem ». Ce titre, bien qu'honorifique, est beaucoup plus recherché qu'une simple victoire dans le Tournoi.

Joueuses emblématiques d'hier et d'aujourd'hui

Sue Day.

Classement mondial

Ci-dessous est donné une partie du classement établi au , qui prend en compte les résultats du tournoi des 6 Nations 2017. Sont signalées les nations qui ont déjà participé à la Coupe du monde (°), celles qui ont atteint les quarts de finale de cette compétition (*) et ses vainqueurs (**).

Classement publié le [1]
Rang
actuel
Pays Points Variation
+/-
Année
d'entrée
1 Nouvelle-Zélande**94,710 avant 2003
2 Angleterre**92,100 avant 2003
3 Canada*86,13+1 avant 2003
4 France*86,00-1 avant 2003
5 États-Unis**80,090 avant 2003
6 Italie°79,17+1 avant 2003
7 Australie*78,68-1 avant 2003
8 Galles*75,290 avant 2003
9 Espagne*73,18+1 avant 2003
10 Irlande*72,44-1 avant 2003
11 Afrique du Sud°67,980 2004
12 Écosse°66,430 avant 2003
13 Samoa°65,720 avant 2003
14 Pays-Bas°64,540 avant 2003
15 Portugal64,000 avant 2003
16 Japon*62,990 avant 2003
17 Kazakhstan°62,220 avant 2003
18 Suède°59,730 avant 2003
19 Allemagne°59,080 avant 2003
20 Russie°58,470 avant 2003
21 Trinité-et-Tobago52,450 2003
22 Belgique52,270 avant 2003
23 Hong Kong°51,440 avant 2003
24 Fidji48,060 2006
25 Chine46,710 2006
26 Danemark46,680 2003
27 Jamaique46,520 2003
28 Guyana45,630 2006
29 Roumanie44,950 2007
30 Norvège44,860 2003
31 Kenya44,350 2006
32 Bosnie-Herzégovine44,000 2005
33 Singapour42,480 2006
34 Thaïlande42,350 2005
35 Ouzbekistan41,400 2008
36 Tonga41,100 2006
37 Îles Caïmans40,950 2004
38 Zimbabwe40,700 2017
39 Namibie40,000 2017
Suisse0 2011
41 Ouganda39,650 2006
42 Botswana39,300 2017
43 Luxembourg38,830 2007
44 Brésil38,000 2008
45 Papouasie-Nouvelle-Guinée37,840 2016
46 Serbie37,790 2007
47 Inde37,28+1 2018
48 Finlande36,33-1 2007
49 Barbade36,060 2009
50 Saint-Vincent-et-les-Grenadines34,710 2009
51 Bahamas33,670 2010
52 République tchèque32,10+1 2013
53 Philippines31,92-1 2012

Notes et références

Notes

  1. L'équipe d'URSS a participé à l'édition 1991, l'équipe de Russie lui succédant pour les éditions 1994 et 1998.
  2. Une sélection d’étudiantes écossaises est invitée à participer à la compétition pour pallier le forfait de l'équipe d'Espagne et obtenir le nombre de douze formations.

Références

  1. « Women's Rankings », sur worldrugby.org, (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Bernard Chubilleau, La grande histoire du rugby au Féminin, Périgueux, La Lauze, , 239 p. (ISBN 978-2-35249-018-0)
  • Jacques Cortie et Yaneth Pinilla, Des filles en ovalie : 40 ans d'histoire, Atlantica, (ISBN 978-2-84394-904-3)

Articles connexes

Liens externes

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