Rue Albert-Lautmann

La rue Albert-Lautmann (en occitan : carrièra Albert Lautmann) est une rue du centre historique de Toulouse, en France.

Rue Albert-Lautmann
(oc) Carrièra Albert Lautmann

La rue Albert-Lautmann et l'entrée de l'université Toulouse I-Capitole.
Situation
Coordonnées 43° 36′ 25″ nord, 1° 26′ 21″ est
Pays France
Région Occitanie
Ville Toulouse
Quartier(s) Arnaud-Bernard
Début no 2 rue des Puits-Creusés et no 12 rue Antoine-Deville
Fin no 7 rue des Salenques et no 43 rue des Lois
Morphologie
Type Rue
Longueur 134 m
Largeur 8 m
Histoire
Anciens noms Rue des Études (XVe siècle)
Rue de l'Université (XIXe siècle)
Rue Albert-Lautmann (1948)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Toulouse

Situation et accès

La rue Albert-Lautmann est une voie publique située dans le centre-ville de Toulouse qui traverse le quartier Arnaud-Bernard, dans le secteur 1 de la ville. Elle appartient au secteur sauvegardé de Toulouse.
Elle naît de la place Anatole-France, au carrefour de la rue des Puits-Creusés et de la rue Antoine-Deville, dans le prolongement de la rue Valade.
Longue de 134 mètres, elle est parfaitement rectiligne, orientée au nord-est, et une largeur régulière de 8 mètres.
Elle reçoit la rue Urbain-Vitry à droite. Elle se termine au carrefour que forme la place du Peyrou avec la rue des Lois et la rue des Salenques. Elle est prolongée à l'est par la rue Émile-Cartailhac qui aboutit à la place Saint-Sernin.

La rue Albert-Lautmann rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

  1. Rue des Puits-Creusés (g)
  2. Rue Antoine-Deville (d)
  3. Rue Urbain-Vitry (d)
  4. Rue des Salenques (g)
  5. Rue des Lois (d)

Origine du nom

Le nom de la rue rend hommage à Albert Lautman (1908-1944), philosophe et résistant français. Né le à Paris, il grandit à Nice. Il étudie ensuite au lycée Condorcet et réussit le concours d'entrée à l’École normale supérieure en 1926. Sous la direction de son professeur, Léon Brunschvicg, il s'intéresse particulièrement à la philosophie des mathématiques. Il réussit l'agrégation et enseigne à la faculté des Lettres de Toulouse où il se fixe avec son épouse, Suzanne Perreau-Detrie. Officier de réserve, il est mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale, mais il est fait prisonnier en . Il s'évade le , gagne la « zone libre » et revient à Toulouse. Il rejoint l'Armée secrète et s'occupe, au sein du réseau Pat O'Leary, puis du réseau Françoise, des filières d'évasion vers l'Espagne. En , il devient avec Albert Carovis un des responsables du secteur I de l'Armée secrète, autour de Grenade. Le , alors qu'il cherche à entrer en contact avec son frère Jules, résistant et incarcéré à la prison Saint-Michel, il est lui-même arrêté. Emprisonné jusqu’au , il fait partie des prisonniers déportés dans le « Train fantôme ». Le , alors que les détenus attendent à Bordeaux, il est conduit avec dix autres personnes au fort du Hâ, puis au camp de Souge, à Martignas-sur-Jalle, où il est fusillé le 1er août par les autorités allemandes[1],[2].

Historique

Au XVe siècle, la rue était connue comme la rue des Études, car elle se trouvait au cœur du quartier universitaire de la ville. Elle était bordée, au sud, par le couvent des Cordeliers, où étaient dispensés des cours de théologie et de droit canonique, et par le collège de Narbonne, qui accueillait des étudiants du diocèse de Narbonne. En 1794, pendant la Révolution, elle fut désignée comme la rue l'Invincible, mais ce nom ne subsista pas. En 1806, après la refondation et la réorganisation de l'université par Napoléon Ier, elle devint la rue de l'Université, nom qu'elle conserva jusqu'en 1948[3]. Il est remarquable cependant que le nom d'Albert Lautman ait été mal orthographié en Lautmann, et que cette erreur ce soit conservée.

Bâtiments remarquables, et lieux de mémoire

  • no  1-3 : emplacement du collège de Narbonne ; immeubles.
    Les immeubles actuels ont été construits, probablement en même temps et pour le même propriétaire, vers 1859, à l'emplacement du collège de Narbonne. Ce collège médiéval occupait un vaste emplacement entre les rues Antoine-Deville (actuels no 8 à 12) et Albert-Lautmann, devenu après le XVIe siècle la propriété des Carmélites, qui l'avaient vendu en 1857. Il est probable qu'une partie des élévations du XVIIIe siècle aient été conservées dans la cour intérieure du bâtiment actuel[4],[5].
  • no  2-4 : emplacement des écoles de droit ; faculté de droit et de lettres ; université Toulouse-I.
    En 1515, le Parlement ordonne aux capitouls de construire six écoles pour l'enseignement du droit, mais les bâtiments actuels ont été élevés en plusieurs phases au cours du XIXe siècle. En 1807, la nouvelle école de droit, qui devient rapidement faculté de droit au sein de l'université réorganisée par Napoléon Ier, s'installe dans les bâtiments dessinés par l'architecte de la ville Jacques-Pascal Virebent. En 1840, de nouveaux travaux sont exécutés par l'architecte Auguste Virebent, qui dessine le plan de reconstruction de l'aile droite, achevé seulement en 1878. En 1886, la faculté des lettres est installée à côté de la faculté de droit, dans un nouveau bâtiment à l'angle de la rue des Salenques. Mais après la scission de l'université de Toulouse en 1969, la faculté des lettres s'installe au Mirail, la nouvelle université de Toulouse-I conservant l'ensemble du site de la rue Lautmann.
    L'université se compose de plusieurs corps de bâtiments entre la rue des Puits-Creusés, la rue Albert-Lautmann et la rue des Salenques. Le bâtiment principal, à un étage, développe une longue façade de 18 travées. Les cinq travées centrales forment le corps central, qui se distingue par des fenêtres en plein cintre et une grande porte[6].

Notes et références

  1. Julien Lucchini, « LAUTMAN Albert », Le Maitron. Dictionnaire biographique. Fusilles, guillotinés, exécutés, massacrés. 1940-1944, sur site de l'université Paris-I (consulté le 30 janvier 2019).
  2. E. Leroy, « Albert Lautman », sur site du Mémorial François Verdier Forain - Libération Sud (consulté le 30 janvier 2019).
  3. Pierre Salies, vol. 2, p. 94.
  4. Louise-Emmanuelle Friquart, Laure Krispin et Annie Noé-Dufour, « Fiche IA31130490 », 2002 et 2008.
  5. Louise-Emmanuelle Friquart, Laure Krispin et Annie Noé-Dufour, « Fiche IA31130491 », 2002 et 2008.
  6. Sonia Moussay et Annie Noé-Dufour, « Fiche IA31130498 », 2002.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).

Articles connexes

Lien externe

  • « Fiches d'information détaillée Patrimoine Architectural », Inventaire général Région Occitanie, Ville de Toulouse, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse (consulté le ).
  • Portail de Toulouse
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