Rosa May Billinghurst
Rosa May Billinghurst, née le à Lewisham et morte le à Twickenham, est une suffragette et militante pour les droits des femmes.
Biographie
Début de vie
Née en 1875 à Lewisham, Londres, Rosa May est le deuxième des neuf enfants de Henry Farncombe Billinghurst et Rosa Ann (Brinsmead) Billinghurst[1]. . Sa mère vient d'une famille qui fabriquait des pianos et son père était banquier[2]. Atteinte de poliomyélite dans son enfance, elle est dans l'incapacité de pouvoir marcher, s'aidant d'orthèses en fer, de béquilles ou d'un tricycle modifié [2]. Elle devient travailleuse sociale dans un hospice du quartier londonien de Greenwich, enseigne dans une école du dimanche et rejoint le mouvement d'aide aux enfants Band of Hope (en)[3].
Politique et engagement féministe
Membre de la Women's Liberal Association, Billinghurst rejoint en 1907 la Women's Social and Political Union (WSPU), fondée par Emmeline Pankhurst. En 1908, elle accueille chez elle deux militantes françaises, dont Madeleine Pelletier, et participe à une marche vers le Royal Albert Hall organisée par l'organisation suffragiste National Union of Women's Suffrage Societies, militant pour le droit de vote des femmes. Elle prend part à la campagne de la WSPU lors des élections partielles à Haggerston, dans le borough londonien de Hackney. En 1910, elle fonde une branche de la WSPU à Greenwich, dont elle assure la direction[4].
Elle prend part à de multiples manifestations comme celle du Black Friday (1910) (en) à laquelle elle peut participer grâce à un tricycle transformé en chaise roulante. La police essaie de l'écarter des manifestations en démontant les roues de son fauteuil ou en dégonflant les pneus[2] mais finit par l'arrêter, devant son obstination à défendre la cause féministe. Elle est soupçonnée d'avoir été parmi les suffragettes ayant refusé le recensement de 1911 sur un appel à boycott de diverses organisations de suffragettes[4],[5]. Après la manifestation de à Parliament Square, la militante est emprisonnée durant cinq jours pour entrave au travail des policiers. En , elle travaille en partenariat avec Janie Allan (en) à la préparation de la campagne de bris de fenêtres organisée par la WSPU. Lors de cette action, Rosa May avait caché le ravitaillement en pierres sous le plaid qui couvrait ses genoux [6]. Condamnée à un mois de travaux forcés pour avoir brisé une vitre sur Henrietta Street pendant cette campagne, elle séjourne à la prison de Holloway [7]. Soupçonnée d'avoir incendié des boîtes aux lettres (pillar box arson), elle est condamnée à huit mois de prison en 1913 [7],[8]. Pendant son emprisonnement, elle se lie d'amitié avec la plupart des détenues dont Alice Stewart Ker pour qui elle fait passer une lettre à sa fille lorsqu'elle est finalement libérée [2]. Pour atteindre son but, la militante entame une grève de la faim, est nourrie de force, et finalement libérée deux semaines plus tard pour raison de santé sur ordre du secrétaire d'État à l'Intérieur [3]. Cette grève de la faim, son courage et son engagement lui valent la Hunger Strike Medal.
Après avoir récupéré, Rosa May Billinghurst poursuit ses activités militantes. En 1913, elle se joint au cortège funèbre de la militante Emily Davison. L'année suivante, elle s'enchaîne aux grilles du palais de Buckingham durant une manifestation. May Billinghurst soutient Christabel Pankhurst lors des élections générales britanniques de 1918. Par la suite, elle rejoint la Women's Freedom League, fondée par d'anciennes militantes de la WSPU, et le Suffragette Fellowship, fondé par Edith How-Martyn. Elle cesse de militer pour le droit de vote des femmes après que le Parliament (Qualification of Women) Act 1918 (en) donne le droit de vote aux femmes de plus de 21 ans.
Elle assiste aux funérailles d'Emmeline Pankhurst et lui rend hommage, en 1930, lors de la cérémonie d'inauguration du Emmeline and Christabel Pankhurst Memorial (en)[2].
Famille
En 1911, Rosa May vit avec ses parents au 7 Oakhurst Road, Lewisham [9].
Elle habite dans la maison attenante sur sa propriété "Minikoi", Sunbury, Surrey en compagnie de sa fille adoptive, Beth, qui par la suite, écrit plusieurs livres décrivant les relations avec sa mère. Son frère, Alfred John Billinghurst, est un artiste [10] avec qui elle partage sa vie après 1914 [1].
Hommages et distinctions
Son nom et portrait, ainsi que ceux de 58 autres personnes ayant soutenu le droit de vote des femmes, figurent sur le socle de la Statue of Millicent Fawcett (en) inaugurée en 2018, à Parliament Square, Londres [12],[13],[14].
Voir aussi
Bibliographie
- « [Rosa] May Billinghurst (1975-1953) », dans Elizabeth Crawford, Women's Suffrage Movement. A Reference Guide 1866-1928, Routledge, (ISBN 9780415239264), p. 53-54.
- (en) Iris Dove, Yours in the cause : a brief account of suffragettes in Lewisham, Greenwich and Woolwich, Lewisham Library Service and Greenwich Libraries, , 21 p. (ISBN 978-0-901637-56-7)
- (en) Fran Abrams, Freedom’s Cause : Lives of the Suffragettes, Profile Books, , 283 p. (ISBN 978-1-86197-425-9)
- (es) Tejera, P. (2018) Reinas de la carretera: Pioneras del manillar y del volante, Madrid. Ediciones Casiopea (ISBN 9788494848216) (papier) (ISBN 9788494848223) (digital)
Articles connexes
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Les archives de Rosa May Billinghurst sont conservées à la Women's Library, bibliothèque de l'École d'économie et de sciences politiques de Londres.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Rosa May Billinghurst » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Billinghurst, (Rosa) May (1875–1953), suffragette », sur Oxford Dictionary of National Biography (DOI 10.1093/ref:odnb/9780198614128.001.0001/odnb-9780198614128-e-63834, consulté le )
- (en) « May Billinghurst », sur Spartacus Educational (consulté le )
- « The Suffragettes » Rosa May Billinghurst » (consulté le )
- Liddington, Jill, 1946-, Vanishing for the vote : suffrage, citizenship and the battle for the census, , 403 p. (ISBN 978-1-78170-701-2, 1-78170-701-4 et 978-1-84779-894-7, OCLC 900415080, lire en ligne)
- (en) Jill Liddington et Elizabeth Crawford, « ‘Women do not count, neither shall they be counted’: Suffrage, Citizenship and the Battle for the 1911 Census », History Workshop Journal, vol. 71, no 1, , p. 98–127 (ISSN 1363-3554, DOI 10.1093/hwj/dbq064, lire en ligne, consulté le )
- (en) Jane Robinson,, Hearts and minds : the untold story of the great pilgrimage and how women won the vote, , 400 p. (ISBN 978-0-85752-391-4), p. 118
- (en-GB) The National Archives, « The National Archives - Rosa May Billinghurst: suffragette, campaigner, ‘cripple’ », sur The National Archives blog, (consulté le )
- (en) Liddington, Jill, Vanishing for the vote : suffrage, citizenship and the battle for the census, , 403 p. (ISBN 978-1-78170-701-2), p. 289
- Liddington, Jill, 1946-, Vanishing for the vote : suffrage, citizenship and the battle for the census, , 403 p. (ISBN 978-1-78170-701-2, 1-78170-701-4 et 978-1-84779-894-7, OCLC 900415080, lire en ligne)
- (en) « Alfred John Billinghurst (1880-1965), The Thames at Westminster, c. 1920 | SEPTEMBER NEW WORKS », sur Modern British & French Art Dealer (consulté le )
- Atkinson, Diane,, Rise up, women! : the remarkable lives of the suffragettes, , 688 p. (ISBN 978-1-4088-4404-5, 1-4088-4404-4 et 978-1-4088-4407-6, OCLC 1016848621, lire en ligne)
- (en) « Historic statue of suffragist leader Millicent Fawcett unveiled in Parliament Square », sur GOV.UK (consulté le )
- (en-GB) Alexandra Topping, « First statue of a woman in Parliament Square unveiled », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
- (en) « Millicent Fawcett statue unveiling: the women and men whose names will be on the plinth », sur inews.co.uk (consulté le )
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