Roquemartine

Roquemartine est le nom d'un ancien castrum situé sur la commune d'Eyguières (Bouches-du-Rhône). Son château en ruine, appelé « castellas de Roquemartine » ou « château de la Reine Jeanne[1] », date des XIIe et XIIIe siècles. Il appartenait à la famille d'Albe ou d'Aube. D'aspect extérieur, le château de Roquemartine rappelle le château des Baux. Il se dresse au sommet de hautes falaises dénudées dont les pentes herbeuses sont fréquentées par des troupeaux de moutons[2]. En contrebas du château se trouve l'église Saint-Sauveur, qui fut autrefois l'église paroissiale du bourg de Roquemartine et qui fut rattachée à la commune d'Eyguières en 1805[1].

Roquemartine

La ruine de Castellas de Roquemartine
Période ou style Médiéval
Type château-fort
Début construction XIIe siècle
Fin construction XIIIe siècle
Propriétaire actuel Particulier Mr Gilles de B.....
Protection  Inscrit MH (1926)
Coordonnées 43° 42′ 55″ nord, 5° 01′ 58″ est
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département
Bouches-du-Rhône
Commune Eyguières
Géolocalisation sur la carte : France

L'ensemble que constituent le château et l'église forme un paysage original perché sur un éperon qui domine la plaine de Roquemartine. Le site a été inscrit aux monuments historiques en 1926[3].

Lors de la crise ouverte par la mort de la reine Jeanne Ire, la communauté de Roquemartine adhère à l’Union d'Aix (1382-1387), soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Elle fait même partie des plus fidèles et maintient son soutien même après la reddition d’Aix[4].

Église Saint-Sauveur

L'église Saint-Sauveur de Roquemartine ne remonte qu'au XIVe siècle, mais un lieu de culte est attesté sur place à la fin du XIe siècle[1]. Deux portes cintrées, l'une au nord, l'autre au sud, permettent d'y entrer. L'ensemble se compose d'une nef à deux travées et d'une abside semi-circulaire[1]. La toiture est faite de dalles et les murs en moellons.

Historique

Le castrum de Roca Martina apparaît dans les textes à la fin du XIe siècle (vers 1096) lorsque ses seigneurs — Raimond, Gérald et Pons — vendent leur part de dîme à l’abbaye Saint-Victor de Marseille, pour financer leur participation à la première croisade.

Au milieu du XIIe siècle (entre 1147 et 1162) Raimond Catel cède Roquemartine à Hugues Sacristain. La petite-fille de ce dernier — Porceleta — au début du XIIIe siècle, l’apporte en dot à Peire de Lambesc. À son décès (1221), ses enfants et petits-enfants héritent de la place. L’année suivante, les armées de Raimond Bérenger V, en pleine reconquête du comté de Provence détruisent le castrum. La place et son péage (Roquemartine contrôlait l’un des principaux passages entre la vallée de la Durance et le sud des Alpilles) sont confiés à un fidèle du comte : Albe (ou Albeta) de Tarascon. Ses droits lui seront confirmés en . C’est à cette famille que l’on doit le château que nous connaissons aujourd’hui (milieu du XIIIe siècle pour J.P. Nibodeau, milieu XIVe siècle pour D. Dieltiens et seconde moitié du XVe siècle pour J. Mesqui).

En juillet 1384, les Tuchins d’Étienne Augier dit Ferrugat prennent, sans difficulté, le château. Cinq ans plus tard, Raimond Roger de Beaufort, vicomte de Turenne) en conflit avec la papauté avignonnaise et le comté de Provence s’empare des Baux et de Roquemartine (après l’avoir incendié). Malgré plusieurs sièges et tentatives de reprise par les milices des États Pontificaux, c’est le maréchal Boucicaut en 1399 qui libère la place en achetant ses défenseurs. Le château fortement endommagé fait l’objet de campagnes de restauration et de modernisation : chapelle construite au XVe siècle, fenêtre à meneaux à la fin du XVe, cheminée du logis ouest, canonnière du bâtiment sud.

Au début du XVIIe siècle le castellas est abandonné au profit du nouveau château de Roquemartine, bâti en plaine.

Élevé en marquisat en 1672, ce domaine appartient aux descendants qui occupent la demeure seigneuriale dans la plaine.

Galerie

Notes et références

  1. « L'architecture religieuse médiévale et moderne », in Les Alpilles, encyclopédie d'une montagne provençale, G. Barruol, éd. Les Alpes de Lumière, Forcalquier, 2009, p. 210.
  2. « Les paysages et les sites naturels », in Les Alpilles..., N. Dautier, op. cit., p. 30.
  3. Notice no PA00081252, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, no 162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, cartes p. 417-418 et p. 419.
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