Robert Ier (roi des Francs)
Robert Ier (né vers 860 – mort le [1]) est élu roi de Francie occidentale en 922. Fils cadet du comte d'Anjou Robert le Fort (vers 815/30–866) et probablement d'Emma de Bourgogne, fille cadette du comte Conrad Ier et d'Adélaïde d'Alsace, il est le frère d'Eudes et le grand-père d'Hugues Capet.
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Robert Ier | |
Robert Ier représenté dans un arbre généalogique des Robertiens. Détail d'une enluminure, Bibliothèque municipale de Besançon, ms. 854, fo 8, XIVe siècle. | |
Titre | |
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Roi des Francs (Francie occidentale) | |
– (11 mois et 17 jours) |
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Couronnement | en l’abbaye Saint-Remi de Reims |
Prédécesseur | Charles III |
Successeur | Raoul |
Comte de Paris | |
– | |
Monarque | Robert Ier |
Prédécesseur | Eudes |
Successeur | Hugues le Grand |
Biographie | |
Titre complet | Roi de Francie Occidentale Comte de Paris |
Dynastie | Robertiens |
Date de naissance | vers |
Date de décès | |
Lieu de décès | Soissons (France) |
Père | Robert le Fort |
Mère | Adélaïde de Tours |
Fratrie | Eudes |
Conjoint | Béatrice de Vermandois |
Enfants | Emma Hugues le Grand |
Biographie
Son frère Eudes, devenu roi en 888, le nomme à la tête de plusieurs comtés, y compris le comté de Paris et la marche de Neustrie. Robert est également abbé in commendam de plusieurs abbayes. Il ne revendique pas la couronne de France quand son frère meurt en 898, reconnaissant les droits à la succession du roi carolingien, Charles III le Simple, qui, selon Richer de Reims, le confirme « duc de la Gaule celtique » (Neustrie). Il ne semble pas qu'il soit le titulaire du titre de duc des Francs, comme l'est Hugues le Grand en 936. Robert continue à défendre le Nord de la France contre les attaques des Normands. Ainsi le , il participe à la bataille qui libère Chartres, défendue par son évêque Jousseaume, du siège normand. Avec l'aide du marquis de Bourgogne Richard et d'Ebles comte de Poitiers, les Normands sont sévèrement battus[2], ce qui permet au roi de négocier avec Rollon la sédentarisation des Normands autour de Rouen. L'historien Karl Ferdinand Werner[3] souligne l'importance de ce fait d'armes qui stabilise la situation en Neustrie et permet à ses vainqueurs de s'affirmer en défenseurs du royaume.
La paix entre Charles III et Robert se prolonge jusqu'en 921 mais le clergé et les nobles s'irritent contre le roi Charles III, proche du comte Haganon, qu'il comble de faveurs (bien qu'il puisse s'agir d'un prétexte politique[4]).
Avec l'appui des nobles les plus puissants, Robert attaque le roi Charles, qui s'enfuit en Lorraine. Robert est alors couronné roi des Francs à Reims par l'archevêque de Sens, Gautier, le dimanche en la basilique Saint-Remi. Charles rassemble une armée et marche contre Robert qui, le , est tué après moins d'un an de règne par Fulbert (ou Faubert, Foubert)[5] au cours de la bataille de Soissons. Selon certains comme Adalbert, archevêque de Magdebourg, continuateur de la chronique de Réginon de Prüm, Robert périt de la main même de Charles[6].
Grâce au courage et au sang-froid du fils de Robert, Hugues le Grand, la victoire finale revient toutefois au clan des Robertiens, empêchant le roi Charles III de récupérer sa couronne. Les grands du royaume élisent alors Raoul, duc de Bourgogne, beau-fils du roi Robert Ier, comme roi des Francs. Il est sacré le .
Descendance
D'une première épouse nommée Aélis (ou Adèle) du Maine, Robert avait eu :
- Adèle (née avant 898), mariée avant 907 à Herbert II, comte de Vermandois.
Il épouse ensuite Béatrice de Vermandois, fille d'Herbert Ier, comte de Vermandois, arrière-petite-fille de Bernard, roi d'Italie, lui-même petit-fils de Charlemagne. De ce mariage naissent deux enfants :
- Emma, mariée vers 918 avec Raoul, duc de Bourgogne puis roi de Francie ;
- Hugues le Grand, duc des Francs, qui fut le père d'Hugues Capet, premier à recevoir le titre de roi de France.
Tombeau
Robert Ier a été inhumé en l’abbaye Sainte-Colombe fondée par le roi des Francs Clotaire II en 620. Lors de la Révolution, le monastère a été détruit. Sa disparition totale est interrompue en 1842. En 1853, des fouilles entreprises dans la crypte mirent au jour plusieurs sépultures. Aucune d’entre elles ne peut lui être attribuée.
Notes et références
- Généalogie de Robert Ier sur le site Medieval Lands.
- (en) « Robert I | king of France », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- Werner 1992, p. 442.
- Cf. Carlrichard Brühl, Naissance de deux peuples : Français et Allemands, Fayard, 1994, pp. 197-198.
- Selon la chronique d'Adémar de Chabannes, écrite une centaine d'années après cet évènement : Histoire Gallica, image 101 : p. 79, note 3 de bas de page : « Fulbertus Rodbertum regem per medium cerebri dividendo confodit ».
- Auguste Alphonse Étienne-Gallois, historien, bibliothécaire du Luxembourg, La Champagne et les derniers Carlovingiens, 1853, p. 67.
Bibliographie
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale
- Bibliothèque apostolique vaticane
- WorldCat Id
- WorldCat
- Carlrichard Brühl (trad. de l'allemand par Gaston Duchet-Suchaux, édition française établie par Olivier Guyotjeannin), Naissance de deux peuples : Français et Allemands, IXe-XIe siècle [« Deutschland-Frankreich : die Geburt zweier Völker »], Paris, Fayard, , 387 p. (ISBN 2-213-59344-2, présentation en ligne).
- Olivier Guillot (dir.) et Robert Favreau (dir.), Pays de Loire et Aquitaine de Robert le Fort aux premiers Capétiens : actes du colloque scientifique international tenu à Angers en septembre 1997, Poitiers, Société des antiquaires de l'Ouest, coll. « Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers / 5e » (no 4), , 266 p. (présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Stéphane Lecouteux, « Le contexte de rédaction des Annales de Flodoard de Reims (919-966) : Partie 1 : une relecture critique du début des Annales à la lumière de travaux récents », Le Moyen Âge, De Boeck, t. 116, no 1, , p. 51-121 (lire en ligne).
- Stéphane Lecouteux, « Le contexte de rédaction des Annales de Flodoard de Reims (919-966) : Partie 2 : présentation des résultats de la relecture critique du début des Annales », Le Moyen Âge, De Boeck, t. 116, no 2, , p. 283-318 (lire en ligne).
- Karl Ferdinand Werner (sous la direction de Jean Favier), Histoire de France, t. 1 : Les origines : avant l'an mil, Paris, Librairie générale française, coll. « Références » (no 2936), (1re éd. 1984, Fayard), 635 p. (ISBN 2-253-06203-0).
- Karl Ferdinand Werner (trad. de l'allemand par Bruno Saint-Sorny, préf. Olivier Guillot, postface Michel Parisse), Enquêtes sur les premiers temps du principat français (IXe – Xe siècles), Ostfildern, Jan Thorbecke Verlag, coll. « Instrumenta » (no 14), , 336 p. (ISBN 3-7995-7914-1, présentation en ligne, lire en ligne).
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