Robert Burns

Robert Burns né le à Alloway (maintenant Ayr), Ayrshire, et mort le à Dumfries (Dumfries and Galloway). Il est également appelé Rabbie, ou Robbie, Burns et surnommé « Scotland's favourite son » (le « fils préféré de l'Écosse »), « the Bard of Ayrshire » (« le barde de l'Ayrshire ») ou, tout simplement, « the Bard ») est un poète écossais, symbole de l'Écosse.

Pour les articles homonymes, voir Robert Burns (homonymie) et Burns.

Robert Burns
Robert Burns.
Portrait par Alexander Nasmyth (1787)
Alias
« Le Barde de l'Ayrshire »
Naissance
Alloway, Ayrshire, Écosse,
 Grande-Bretagne
Décès
Dumfries, Écosse,
 Grande-Bretagne
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Anglais, scots
Mouvement Romantisme
Genres

Œuvres principales

Il est le plus connu des poètes qui ont écrit en scots, bien que la plus grande partie de son œuvre soit en anglais et en light scots (écossais allégé), un dialecte plus accessible à un public non écossais.

Ses écrits en anglais, de nature généralement politique, sont souvent plus rugueux.

Biographie

Né en 1759[1],[2], fils de William Burnes (avec un "e" ; son fils Robert a volontairement enlevé le "e" de son nom), jardinier et paysan, Robert ne reçut qu'une instruction élémentaire et travailla la terre une grande partie de sa vie, sans grand succès.

À Édimbourg, où il s'installa en 1786, il fut considéré par les milieux intellectuels et bourgeois comme poète-paysan. Ce statut ambigu n'alla pas sans un sentiment de malaise chez le poète, et certains poèmes en portent la marque[3]. Grâce à l'éditeur James Johnson furent publiés entre 1787 et 1803 The Scots Musical Museum, plus de 150 chansons populaires écossaises d'origines diverses qu'il avait retravaillées.

Entre 1793 et 1818 furent édités dans la Thomson's Collection les six volumes de A Select Collection Of Scottish Airs for the Voice, 114 autres chansons populaires.

En 1786 il publie Poems, Chiefly in the Scottish Dialect, premier recueil de poèmes en écossais. Le succès de l'ouvrage et la mort de sa fiancée Mary Campbell le dissuadent d'émigrer à la Jamaïque. Il part à Édimbourg. Le , il est adoubé chevalier à la tour de Clackmannan par Lady Catherine Bruce, vieille dame de 91 ans et descendante directe du roi d'Écosse Robert Bruce[4]. De retour à Mauchline (South Ayrshire), en 1788, il épouse une fille du pays, Jean Armour, qui lui donnera neuf enfants, et emménage en juin dans une ferme à Ellisland, près de Dumfries. En 1791, après ses échecs dans l'agriculture, il s'installe à Dumfries pour occuper un emploi dans l'administration des impôts. Il s'enthousiasme au début pour la Révolution française, mais se rétracte en 1793 devant les abus.

Il est un critique acide de l'Église presbytérienne et de l'aristocratie, ce qui lui vaut de grandes inimitiés.

Robert Burns est initié en franc-maçonnerie le , à la loge maçonnique Saint David. En 1782, la loge fait scission et, avec quelques frères, il recrée une ancienne loge, la loge Saint James dont il est le vénérable maître par députation. Les procès-verbaux des tenues de loge sont signés de sa main jusqu'en 1788. Deux poèmes sont dédiés aux loges auxquelles il appartient, L'Adieu et Le chant maçonnique, et plusieurs de ses compositions sont empreintes de symboliques maçonniques. Il fait la connaissance de son principal mécène en la personne de lord Glencairn au sein de la loge Canongate Kilwinning à Édimbourg. Ce dernier lance la Caledonian Hunt, une souscription en faveur de Burns et de la seconde édition de son œuvre. Il est reçu maître maçon de l'Arche royale au sein du chapitre d'Eyemouth le [5].

Carrière littéraire

Monument au square Dorchester, Montréal, Québec.

Son œuvre, inspirée de la vie à la campagne, de la nature et de culture populaire est aussi nourrie de nombreuses références à la poésie classique et contemporaine. Son audace naturelle l'amena à refuser les normes critiques de son époque[6]. Sa poésie, d'une grande sensibilité, a contribué à l'éclosion du romantisme[7]. Il inspira la production de littérature dialectale dans d'autres pays de l'Europe.

Il est souvent considéré comme un pionnier du romantisme[6] et, après sa mort, devient source d'inspiration aussi bien pour les fondateurs du libéralisme que du socialisme. Il est une icône de la culture de l'Écosse et de la diaspora écossaise ; sa vie et son œuvre sont devenus l'objet d'un véritable culte au cours des XIXe siècle et XXe siècle, son influence a longtemps marqué la littérature écossaise.

En plus de ses compositions originales, Burns a recueilli des chansons populaires provenant de toute l'Écosse, en les adaptant ou les réécrivant souvent. Son poème (et chant) Auld Lang Syne est souvent entonné lors de Hogmanay (le dernier jour de l'année) et Scots Wha Hae servit longtemps d'hymne national officieux du pays.

Les autres poèmes et chansons de Burns qui restent les plus connus sont, entre autres, Comin' Thro' the Rye, A Red, Red Rose, A Man's A Man for A' That, To a Louse, To a Mouse, The Battle of Sherramuir, Tam o' Shanter et Ae Fond Kiss.

Musique

Plusieurs de ses poèmes ont été mis en musique, entre autres par le compositeur allemand Robert Schumann. Jonathan E. Spilman a mis en musique en 1837 Sweet Afton, poème de 1791, sous le titre Flow Gently Sweet Afton[8]. Le compositeur estonien Arvo Pärt a mis en musique My Heart's in the Highlands (2000).

Bibliographie non exhaustive

Burns est en effigie l'hôte permanent du château de Cherveux édifié en Poitou vers 1470 par un autre Écossais, Robert de Cunningham ou Conningham, proche du roi de France et capitaine de sa garde du corps écossaise.


Notes et références

  1. (en) « Robert Burns | Biography & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. Écosse La ceremonie du haggis le souper de Robert Burns Traditions, coutumes, attraits touristiques et gastronomiques en Europe.
  3. Yann Tholoniat, « Doing nothing : Robert Burns et l’ambiguïté de la skholê », RANAM, n° 39, 2006 : 91-103.
  4. (en) Gilbert Burns, The works of Robert Burns : with an account of his life, and a criticism on his writing. To which are prefixed, some observations on the character and condition of the Scottish peasantry, Londres, T. Cadell and W. Davies, , 8e éd. (lire en ligne), p. 170-171
    « A visit to Mrs. Bruce, of Clackmannan, a lady above ninety, […] interested his feelings more powerfully. This venerable dame, with characteristical dignity, informed me, on my observing, that I believed she was descended from the family of Robert Bruce, that Robert Bruce was sprung from her family. […] She was in possession of the hero's helmet and two-handed sword, with which she conferred on Burns and myself the honour of knighthood, remarking, that she had a better right to confer that title than some people. You will of course conclude that the old lady's political tenets were as Jacobitical as the poet's […]. »
  5. Cécile Révauger, « Burns, Robert », dans Éric Saunier (sous la dir.), Encyclopédie de la franc-maçonnerie, Le Livre de poche (LGP), coll. « La Pochothèque », (réimpr. mai 2008) (1re éd. mars 2000), 982 p. (ISBN 978-2-253-13032-1), p. 144-145.
  6. Yann Tholoniat, « Robert Burns nomothète », RANAM, n° 40, 2007 : 79-94.
  7. Yann Tholoniat, Robert Burns et les Romantiques ; ou, le poète et ses ménades, RANAM, n° 43, 2010 : 137-155.
  8. Cette chanson joue un rôle dans le film Orgueil et Préjugés où elle est chantée par Mary Bennet

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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