Robert Abdesselam

Robert Abdesselam, né le à El Biar (Algérie)[1] et mort le à Paris, était un joueur de tennis, un avocat et un homme politique français.

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Robert Abdesselam
Fonctions
Député
1958 - 1962
Gouvernement Ve République
Groupe politique Unité de la République
Biographie
Nom de naissance Robert Saadi Abdesselam
Date de naissance
Lieu de naissance El-Biar, Algérie
Date de décès
Lieu de décès Paris 16e, France
Résidence Alger

Il fut vice-président de la Fédération française de tennis de 1968 à 1974 puis de la Fédération internationale de tennis de 1975 à 1976 et joua un rôle important au moment de la fusion des circuits professionnels et amateurs.

Biographie

Robert Abdesselam
Nationalité France
Naissance
El-Biar, Algérie
Décès
Paris 16e, France
Taille 1,70 m (5 7)
Palmarès
Meilleurs résultats en Grand Chelem
Aust. R-G. Wim. US.
Simple - 1/4 1/8 1/8

Robert Abdesselam est né d'un père kabyle, Mehana Abdesselam, avocat à la cour d'appel de Paris, et d'une mère française, Marguerite Tedeschi[2],[3], peintre renommé issu de la bourgeoisie parisienne[4]. Il grandit à El-Biar et découvre le tennis qui va devenir sa passion.

Il fait ses études secondaires au lycée d’Alger et au Lycée Janson-de-Sailly à Paris. Il suit ensuite des cours à Sciences Po et obtient une licence en droit à la faculté de droit de Paris. Il continue parallèlement le tennis et devient l'un des meilleurs joueurs français. Il est champion de France junior à deux reprises en 1937 et 1938, puis champion du monde universitaire en 1939.

Durant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il atteint son meilleur niveau, il rejoint Alger en 1942 après le débarquement allié en Afrique du Nord. Il participe à la campagne d'Italie au sein du Corps expéditionnaire français du maréchal Juin. Il est cité plusieurs fois et obtient la croix de guerre 1939-1945 et la Bronze Star Medal américaine.

Lorsque la guerre se termine, sa carrière internationale de joueur peut reprendre. Il reste longtemps deuxième meilleur joueur français et est sélectionné quatorze fois en Coupe Davis de 1947 à 1953. Il atteint les huitièmes de finale en 1938 et 1947, puis les quarts de finale en 1949 des Internationaux de France (Roland Garros). En 1947 il est huitième de finaliste au Tournoi de Wimbledon. De 1946 à 1963, il est également avocat à la cour d’appel d’Alger.

En 1956, il décide de mettre un terme à sa carrière sportive et de se consacrer à la politique. Il est élu député d'Alger en 1958. Il milite alors pour le maintien d'une Algérie française, ce qui le coupe du gaullisme, et pour l'intégration, ce qui le coupe de l'OAS.

Le , considéré par les indépendantistes algériens comme un traitre, il est victime d'une tentative d'assassinat par arme à feu, Rue de la Faisanderie à Paris. Le tueur, Larbi Lamraoui, est un militant du FLN. Le gardien de la paix chargé de sa protection, Jean Parachay, 24 ans, est assassiné[5].

Le , Robert Abdesselam est l'un des 80 parlementaires qui votent « l'amendement Salan ». En , il qualifie les accords d'Évian d'« inhumains, de déshonorants et d'indignes de notre pays ». La même année, il est cité comme témoin aux procès d’Edmond Jouhaud et de Raoul Salan.

Après l'indépendance de l'Algérie en 1962, Robert Abdesselam abandonne la politique pour se consacrer à sa profession d'avocat international. Il participe notamment au développement de la société Lacoste à l'étranger.

De 1968 à 1974, il est vice-président de la Fédération française de tennis puis, de 1975 à 1976, de la Fédération internationale de tennis. Il fut également président du Racing Club de France de 1959 à 1992 et président de l’International Lawn Tennis Club de 1993 à 2004.

En 1998, il témoigne au procès de Maurice Papon qu'il avait rencontré au Maroc en 1948 lors d'un tournoi.

Il meurt à Paris le et ses obsèques ont lieu en la chapelle de l’École militaire.

Dans sa biographie de Robert Abdesselam, Michel Dreyfus décrit sa vie comme « plus captivante qu’un roman ».

Distinctions

Fondation Robert Abdesselam

En mémoire de Robert Abdesselam, la Fondation Robert Abdesselam a été créée, sous l'égide de la Fondation de France, le . Elle a notamment pour objet[7] d'aider les anciens champions de tennis dans leur projet de reconversion professionnelle et de décerner des Prix "Robert Abdesselam" récompensant des travaux de recherche sur la défense du droit des marques et sur les organisations internationales en faveur du maintien de la paix.

Notes et références

  1. « Assemblée nationale - Les députés de la Ve République : M. Robert Abdesselam », sur le site de l'Assemblée nationale (consulté le ).
  2. « Marguerite Tedeschi étudie à l'École des Beaux-Arts de Paris sous la direction de Laurens et de Lefebvre. Primée au Salon de Paris en 1911, elle se rend ensuite en Algérie où elle décide de s'installer. Elle explore le sud du pays, se rend à Bou-Saada, Laghouat, Ghardaia. Elle expose au Salon de la Société des Artistes Orientalistes et au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Sa période de production artistique est finalement assez courte puisqu'elle cesse de peindre en 1920 », cité par Peintres orientalistes français
  3. Biographie de Marguerite Tedeschi
  4. Eric Belouet et Michel Dreyfus, Robert Abdesselam, une vie criblée de balles, Quatre Chemins, 2009, p. 386
  5. Archive Le Monde du 05/05/1960
  6. Décret du 30 décembre 1995
  7. http://www.fondationdefrance.org/La-Fondation-de-France/Fonds-et-fondations-sous-egide/Toutes-les-fondations/Robert-Abdesselam

Voir aussi

Bibliographie

  • Eric Belouet et Michel Dreyfus (préf. Michel Lacoste), Robert Abdesselam, une vie criblée de balles, Paris, Quatre Chemins, coll. « TEMOIN. ET DOC. », , 376 p. (ISBN 978-2-84784-192-3)
  • René Mayer, Dictionnaire biographique des Français d'Afrique du Nord, Édition , préface de Claude Cohen-Tannoudji
  • Raphaël Delpard, Les oubliés de la guerre d'Algérie, Neuilly-sur-Seine, M. Lafon, , 349 p. (ISBN 978-2-84098-910-3), p. 289

Articles connexes

Liens externes

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