Richard Chanfray
Richard Chanfray (dit Saint-Germain ou Richard Saint-Germain), né le à Lyon et mort le à Ramatuelle, est une personnalité médiatique française, chanteur occasionnel.
Pour les articles homonymes, voir Saint-Germain.
Alias |
Le Comte de Saint-Germain Saint-Germain Richard Saint-Germain |
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Naissance |
Lyon, Rhône, France |
Décès |
(à 43 ans) Ramatuelle, Var, France |
Nationalité | Française |
Activité principale |
Personnalité médiatique |
Autres activités | |
Conjoint |
Dalida (compagne de 1972 à 1980) |
Il affirme être le comte de Saint-Germain, aventurier prétendument alchimiste et immortel. Il est principalement connu pour avoir été pendant plusieurs années le compagnon de la chanteuse Dalida.
Biographie
Un temps antiquaire, Richard Chanfray se fait ensuite connaître en prétendant être le comte de Saint-Germain, personnage qui avait notamment fréquenté la cour de Louis XV. En 1972, il est découvert par le grand public à l'occasion d'une émission de l'ORTF, intitulée Le Troisième œil, consacrée à l'alchimie : dans un reportage sur lui, il déclare à l'antenne être le célèbre alchimiste « immortel » du XVIIIe siècle, affirme être âgé de « 17 000 ans » et, en présence du magicien Gérard Majax, exécute un numéro de « transformation du plomb en or ». En 1975, à la télévision espagnole, il renouvelle son expérience d'alchimiste devant une dizaine de scientifiques.
Devenu une vedette médiatique, l'aventurier gagne encore en notoriété en devenant le compagnon de la chanteuse Dalida, à laquelle il a été présenté par Pascal Sevran[1]. La légende veut que le « comte » soit arrivé chez elle, le , vêtu d'une cape noire et d'une chemise à jabot[2]. À cette époque Dalida est dépressive : les suicides de Luigi Tenco et de Lucien Morisse, ainsi que le décès de sa mère, l'ont fragilisée. Leur liaison dure neuf ans, jusqu'en 1981. Pascal Sevran consacre en 1973 à l'« immortel » un livre intitulé Le Comte de Saint-Germain, aujourd'hui, dont il avoue par la suite qu'il s'agissait d'un ouvrage « bidon »[3]. Dalida ne se fait pas d'illusion sur la mythomanie de Richard Chanfray, qui vit à ses crochets mais dont elle apprécie la « folie douce »[1]. Outre sa personnalité haute en couleur, le « comte de Saint-Germain » se fait également remarquer par son côté fantasque, mégalomane et caractériel. Pascal Sevran témoigne par la suite qu'avec lui « deux dîners sur trois tournaient au drame »[4].
Durant sa relation avec Dalida, Richard Chanfray alimente les chroniques mondaines, ce qui lui permet d'envisager une carrière de chanteur. En 1975, sous la houlette d'Orlando, le frère de Dalida, il enregistre, en duo avec celle-ci, le titre Et de l'amour, de l'amour. En 1976, il sort Pour une femme chez Polydor puis, en 1977, Le Frimeur, chez Sonopresse et, en 1978, Gallaxie Express. Il s'occupe aussi, un temps, du courrier du cœur et de l'horoscope de revues pour adolescentes.
Dans la soirée du , rentrant d'un dîner au restaurant dans l'hôtel particulier de la rue d'Orchampt, le couple aperçoit de la lumière dans la chambre de Maria, la femme de chambre alors en vacances au Portugal. Entrant dans l'hôtel particulier, Richard Chanfray s'empare d'une carabine offerte par Dalida. Le couple monte au troisième étage et découvre dans la chambre un individu allongé sur le lit : il leur dit être l'ami de la femme de chambre, ce que celle-ci confirmera ultérieurement. Alors que ce dernier fait un pas en avant, Richard Chanfray tire et l'intrus est blessé d'une balle entre deux vertèbres. Dalida et Richard Chanfray appellent la police. Hospitalisé, l’individu porte plainte. Richard Chanfray est arrêté alors qu'il se trouve avec Dalida dans sa ville de Corse et incarcéré en préventive à Fresnes — pendant un mois — pour coups et blessures volontaires[5]. Dalida verse l'argent de sa caution. Ce fait divers médiatisé perturbe sérieusement sa relation avec la chanteuse, qui prend fin début 1981[3].
Il apparaît comme acteur dans le téléfilm Le Coffre et le Revenant, réalisé par Roger Hanin en 1980.
Le dans la soirée, sur un chemin isolé de Ramatuelle près de Saint-Tropez, Richard Chanfray est retrouvé mort à l'intérieur d'une voiture, en compagnie de sa nouvelle compagne, Paula Loos, née Guily, âgée de 51 ans[6]. Les amants auraient succombé par asphyxie aux gaz d'échappement raccordés par un tuyau à l'habitacle d'une Renault 5, après l'ingestion de barbituriques[7].
Richard Chanfray est incarné par Christophe Lambert dans le téléfilm Dalida, Le film de sa vie de Joyce Bunuel (2005), et par Nicolas Duvauchelle dans le biopic Dalida de Lisa Azuelos (2017).
Singles
- 1972 : Les Révélations (Briand)
- 1975 : Et de l'amour, de l'amour, en duo avec Dalida (International shows / Sonopresse) (n°16 des ventes françaises[8])
- 1976 : Pour une femme (Polydor)
- 1977 : Le Frimeur (GT / Sonopresse)
- 1977 : Du gazon dans les soucis (Sonopresse)
- 1978 : Gallaxie express (Sonopresse)
- 1980 : La Déposition (Carrère)
Bibliographie
- Pascal Sevran, Le Comte de Saint-Germain, Nouvel Office d'Edition, 1973
Notes et références
- Dalida : la douleur secrète , Paris Match, 14 janvier 2017
- Saline, Dalida, entre violon et amour, éditions Publibook, page 101.
- Les plus folles histoires d'amour: Des romances hautes en couleur, La Boîte à Pandore, 2018
- Aymeric Mantoux, Benoist Simmat, NRJ, l'empire des ondes: dans les coulisses de la première radio de France, Mille et une nuits, 2008, page 68
- Paris Match n°1416, 17 juillet 1976 : "Le fait divers frappe chez Dalida : une aventure de Saint-Germain"
- Mortelles vanités, dans le n°12 de l'édition française du magazine Rolling Stone, dirigé par Lionel Rotcage, décembre 1988, une longue enquête de Pierre-François Moreau retrace le parcours chaotique des deux amants.
- « Richard Chanfray », sur jesuismort.com
- Chartsventes, « DALIDA », sur World singles charts and sales TOP 50 in 58 countries, (consulté le )
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