Richard Bright (médecin)

Richard Bright (né le 28 septembre 1789 à Bristol – mort le 16 décembre 1858 à Londres) est un médecin anglais, pionnier de l'étude des affections rénales. Il a laissé son nom à une forme de néphrite chronique. Il est l'un des frères de Sarah Anne Bright, pionnière de la photographie.

Biographie

Fils benjamin de Sarah et Richard Bright Sr., banquier et négociant, son père l'encouragea à poursuivre une carrière scientifique. En 1808, il s'inscrivit à l'Université d'Édimbourg en philosophie, économie et mathématiques, mais changea pour la médecine l'année suivante. En 1810, il accompagna Sir George Mackenzie pour une expédition géographique estivale en Islande puis reprit ses études au Guy's Hospital de Londres et rentra au mois de septembre 1813 à Édimbourg pour y soutenir sa thèse[1], consacrée à l’érysipèle contagieux[2].

Bright éprouvait une fascination pour la Hongrie qui l'amena à passer l'année 1815 au château de Festetics à Keszthely. Une plaque commémorative y rappelle son séjour : « À la mémoire du savant médecin et voyageur anglais qui fournit l'une des premières descriptions exactes du Lac Balaton[3]. »

Ses recherches sur les causes et les symptômes des néphrites l'amenèrent à identifier une affection particulière, la « maladie de Bright[4] », qui l'ont fait considérer depuis comme le « père de la néphrologie. » L’hydropisie désignait alors une maladie caractérisée par une accumulation d’œdèmes dans le corps.En 1820, Bright, constatant que l’urine de ses patients coagulait à la chaleur, en inféra la présence d’albumine, qu'il sut relier aux graves anomalies rénales retrouvée lors des autopsies : pour la première fois dans l’histoire de la médecine, une corrélation était démontrée entre une anomalie organique et une analyse chimique[5]. Ses travaux, qui avaient trouvé un écho en France grâce à l'exposé qu'en avait fait Pierre Rayer[6] dans son Traité des maladies des reins (1839-1841), furent couronnés du prix Montyon de Médecine (1838).

Il fut élu Fellow de la Royal Society[7] en 1821. Il fut le premier à découvrir[8],[9] le lien entre l’hypertrophie ventriculaire gauche et la dilatation de l'aorte chez les patients atteints d'insuffisance rénale terminale[10] (1827).

Il continua d'être employé par le Guy's Hospital jusque dans les années 1830, comme enseignant et chercheur, et s'imposa, aux côtés de Thomas Addison et Thomas Hodgkin, comme l'un des piliers de cet établissement.

Il fut également le premier à décrire[11] la crise motrice dite de Jackson chez les épileptiques[12] (1836).

Le 11 décembre 1858, Bright, « qui se savait atteint depuis quelques années d'une maladie valvulaire aortique, fut saisi d'une grande prostration, de dyspnée et de douleurs sigmoïdiennes[13]. » Il succomba quelques jours plus tard[2] et fut inhumé dans le Cimetière de Kensal Green. Il laissait deux fils : l'aîné, James Franck Bright, fut historien ; l'autre, médecin. Lasègue a rédigé sa notice nécrologique pour les Archives générales de médecine[14].

Cénotaphe de Richard Bright dans l'église St James de Piccadilly.

Notes

  1. Gerge Dunea, « Richard Bright », sur Hektoen International (consulté le )
  2. « Richard Bright, M.D. (1789-1858): Father of Nephrology », sur Annette & Irwin Eskind Biomedical Library (consulté le )
  3. G. Booksay, « Dr. Richard Bright and Lake Balaton », Medical history, vol. 14, no 1, , p. 106–107 (PMID 4904725, PMCID 1034021, DOI 10.1017/S0025727300015209)
  4. « Richard Bright 1789-1858: Physician in an Age of Revolution and Reform », New England Journal of Medicine, vol. 329, no 1823, (DOI 10.1056/NEJM199312093292422)
  5. Luc Perino, « Albumine mentale », Le Monde, (lire en ligne)
  6. Jean-François Vincent, « Un exemplaire exceptionnel des Reports of medical cases de Richard Bright (1789-1858) », sur Le blog actualités de la BIU Santé,
  7. « Library Archive », sur Royal Society (consulté le )
  8. R. Bright, Reports of Medical Cases, Selected with a View of Illustrating the Symptoms and Cure of Diseases by a Reference to Morbid Anatomy., vol. 1, Longmans, 1827–1831.
  9. R. Bright: Cases and observations, illustrative of renal disease accompanied with the secretion of albuminous urine. In: Guy's Hospital Reports. 1836, S. 338–379.
  10. K. Tyralla et K. Amann, « Morphology of the heart and arteries in renal failure. », Kidney International, no 84, , p. 80–83 (ISSN 0098-6577, PMID 12694316, DOI 10.1046/j.1523-1755.63.s84.1.x).
  11. Richard Bright, « Fatal epilepsy, from suppuration between the dura mater and arachnoid in consequence of blood having been effused in that situation. », Guy's Hospital Rep, vol. 1, , p. 36–40
  12. Barbara I. Tshisuaka: Bright, Richard. 2005, S. 210.
  13. « Richard Bright identifie la néphrite chronique », Le Généraliste,
  14. « Richard Bright, sa vie et ses œuvres », Archives générales de médecine, , p. 257-274
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