Rhytisma acerinum

Rhytisma acerinum (la Tache goudronneuse) est une espèce de champignons parasites, assez fréquents, des feuilles de l'Érable sycomore (et d'autres espèces d'érables selon Sutton (1980) et Farr et al. (1989) en Europe et Amérique du Nord[3], de la fin de l'été à la chute des feuilles en Automne. Mais sa maturation se fait en hiver sur les feuilles mortes (Jones, 1925; Duravetz & Morgan-Jones, 1971, cités par Weber et Webster[3]).

Rhytisma acerinum
Tache goudronneuse de l'Érable sycomore
Classification selon MycoBank
Règne Fungi
Embranchement Ascomycota
Sous-embr. Pezizomycotina
Classe Leotiomycetes
Sous-classe Leotiomycetidae
Ordre Rhytismatales
Famille Rhytismataceae
Genre Rhytisma

Espèce

Rhytisma acerinum
(Pers.) Fr., 1819[1]

Synonymes

  • Melanosorus acerinum (Pers.) De Not.[2]
  • Melanosorus acerinus (Pers.) De Not.[2]
  • Melasmia acerina Lév.[2]
  • Polistigua acerinum (Pers.) Link[2]
  • Polystigma acerinum (Pers.) Link[2]
  • Rhytisma pseudoplatani Müll. Berol.[2]
  • Xyloma acerinum Pers.[2]
  • Xyloma gyrans Wallr.[2]
  • Xyloma lacrymans Wallr.[2]
Attaque fongique de la feuille, probablement due à Rhytisma acerinum avec une co-infection fongique et/ou bactérienne, plutôt observée en automne

Anamorphe

Anamorphe : Melasmia acerina Lév.

Histoire naturaliste, scientifique et technique

Ce champignon (le plus facile à identifier sur les feuilles) a été d'abord décrit par Elias Fries en 1823, et ensuite mieux étudié au XIXe siècle dont par exemple par Berkeley (1860) puis au XXe siècle (par Massee en 1915 et par ses successeurs).

Il a été depuis longtemps constaté que ses attaques étaient plus communes dans les zones urbaines et industrielles. Les données et études scientifiques accumulées depuis les années 1970 ont montré que les proliférations locales de ce champignon peuvent être considérées (tout comme la disparition de certains lichens) comme bioindicatrices de pollution de l'air par le dioxyde de soufre[4].

Biologie

Les ascospores, unicellulaires ont une forme d'aiguille, avec une petite zone mucilagineuse apicale[3]. Les spores contaminants sont émis en mars-avril (en Europe tempérée), c'est-à-dire au moment de la croissance des jeunes feuilles.

Bioindication

S'il ne s'agit pas de cas isolés (pouvant alors être expliqués par un affaiblissement de l'arbre touché), la répartition géographique et la fréquence des taches des Rhytisma acerinum sur les feuilles d'érable a été corrélée à la concentration moyenne annuelle de l'air en dioxyde de soufre l'un des facteurs des pluies acides, au point que la pollution atmosphérique par le soufre pourrait être estimé en calculant le nombre moyen de taches par unité de surface sur les feuilles d'érables.

En Europe et dans les pays où la lutte contre la pollution soufrée a été active, la pollution par le soufre tend à être remplacé par une pollution acide un peu moins forte, mais également eutrophisante, contribuant également à l'acidification des pluies, mais l'influence de ce paramètre sur le champignon ne semble pas avoir été étudiée.

Ce champignon tolère jusqu'à 90 g de SO2 par mètre cube d'air. Des protocoles simples de suivi pourraient être utilisés dans le cadre de dispositifs de type |sciences participatives.

Notes et références

  1. V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 6 août 2017
  2. BioLib, consulté le 6 août 2017
  3. Roland w.s. Weber, John Webster (2002) Teaching techniques for mycology : 18. Rhytisma acerinum, cause of tar-spot disease of sycamore leaves ; Mycologist, Volume 16, Issue 3, August 2002, Pages 120–123 (résumé)
  4. Bevan, R. J., & Greenhalgh, G. N. (1976). Rhytisma acerinum as a biological indicator of pollution. Environmental Pollution (1970), 10(4), 271-285 (résumé)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Christine M. Vick, R. Bevan (1976) Lichens and tar spot fungus (Rhytisma acerinum) as indicators of sulphur dioxide pollution on Merseyside ; Environmental Pollution (1970), Volume 11, Issue 3, November 1976, Pages 203–216

Références taxinomiques

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