Renault ADP

Les Renault ADP constituent un type d'anciens autorails construits par Renault, commandés par les réseaux de l'État, du P.O.-Midi et de l'Est en 1935-1936 mais finalement livrés à la SNCF en 1938 et 1939, correspondant aux séries X 4960 et X 4980.

Renault ADP
Identification
Exploitant(s) SNCF
Désignation X 4961 à 4969 et 4981 à 4989
Type autorail
Motorisation 1 moteur diesel
Composition 1 élément
Concepteur Renault
Construction 1938-1939
Constructeur(s) Renault
Nombre 18
Mise en service 1938-1939
Période de service 1938-1972
Retrait 1972
Affectation Lignes secondaires
Caractéristiques techniques
Écartement standard (1 435 mm)
Carburant Gazole
Moteur thermique Renault V16 type 504
Puissance 368 kW
à 1500 tr/min
Masse en service 42 t
Longueur HT 25,110 m
Bogies 2 dont 1 moteur
Accès 2 portes latérales
Places assises 69 pl.
Climatisation Non
Vitesse maximale 120 km/h

Autorails puissants mais au moteur fragile, assurant pour certains un service sur des lignes difficiles du Massif central, le dernier d'entre eux est réformé en 1974.

Genèse de l'autorail et commandes

Le moteur à 12 cylindres en V monté sur les Renault VH depuis 1933 donne toute satisfaction, mais sa puissance de 220 cv se révèle limite pour exploiter dans de bonnes conditions des lignes au profil difficile. La solution proposée par Renault est la conception d'un nouveau moteur, le type 504, doté de 16 cylindres en V et développant une puissance de 500 cv[1]. Ce moteur tourne au banc d'essai à la mi-1935[2], et dès le mois de décembre de la même année il est installé sur un prototype où il se montre très performant en vitesse pure[1].

Sur la base de ce prototype, Renault construit seize exemplaires du Renault ADP destinés aux réseaux de l'Est, de l'État et du P.O-Midi, mais c'est la SNCF nouvellement créée qui en prend livraison en 1938-1939[3].

Caractéristiques et aménagements

Caractéristiques techniques

L'ADP Renault, réversible, est équipé à l'une de ses extrémités du moteur 504 qui attaque par l'intermédiaire d'un embrayage une boîte de vitesses mécanique transmettant le mouvement à un bogie ; moteur, embrayage et boîte de vitesses constituent un bloc fixé sur le châssis avec interposition de blocs amortisseurs en caoutchouc. L'autre bogie est porteur. Les radiateurs de refroidissement sont installés à plat en toiture et disposent d'une ventilation forcée[3]. Les ADP sont couplables[4].

En 1952, l'un des ADP abandonne son moteur Renault pour tester le MGO V 12-165 S de 650 ch et la transmission Mekydro dont des versions évoluées sont plus tard installées sur plus de 700 engins comme les X 2800 et les BB 63500[5]. Au bout de plusieurs années d'essais, le moteur et la transmission sont à nouveau changés : l'autorail est équipé d'un moteur Renault 578 d'une puissance de 420 ch et d'une transmission hydromécanique[2].

Diagramme simplifié d'un Renault ADP.

Aménagements intérieurs et livrée

Selon les réseaux à l'origine des commandes, les aménagements intérieurs des ADP diffèrent selon le rapport de places entre les classes de voyageurs (1re et 3e classe), le nombre de cabinets de toilette et la présence ou l'absence d'un compartiment postal[4].

Les autorails sont peints en rouge (bas de caisse) et crème (ceinture des baies et pavillons)[6]. La radiation de la série débutant en 1970, les ADP ne bénéficient pas du toit rouge adopté par beaucoup d'autorails à partir de 1968[7].

Carrière

Dépôts titulaires

Les premiers exemplaires sont affectés au dépôt de Caen, les suivants à celui d'Aurillac. Les mêmes dépôts conservent ces autorails  exception faite de l'exemplaire doté du moteur MGO et affecté à Bordeaux-Bastide  jusqu'à la radiation de la série qui intervient en grande partie à partir de 1970, les trois derniers exemplaires étant réformés à Aurillac le [8].

Carrière

La carrière des ADP est perturbée par des problèmes récurrents de fiabilité du moteur 504 (vibrations liées à la longueur du vilebrequin) qui obligent dès 1939 à limiter le régime du moteur à 1 400 tr/min. La survenue de la guerre contraint ces autorails à cesser une grande partie de leurs circulations[9].

Les ADP caennais circulent vers Cherbourg, Le Mans, Dol-de-Bretagne et Coutances. La dotation aurillacoise se rend à Brive-la-Gaillarde, Tulle, Clermont-Ferrand et doit affronter la difficile ligne Neussargues - Bort-les-Orgues[8].

Aucun autorail de cette série n'est préservé[2].

Notes et références

Notes

    Références

    1. Constant 1998, p. 18.
    2. Constant 1998, p. 22.
    3. Constant 1998, p. 19.
    4. Constant 1998, p. 20.
    5. André Rasserie, « Les inoubliables X 2800 : une grande réussite », Voies ferrées, no 114, , p. 26-27.
    6. Constant 1998, p. 23.
    7. Jehan-Hubert Lavie, « Autorails : les toits rouges gagnent en trois manches », Ferrovissime, no 36, , p. 4 (lire en ligne).
    8. Constant 1998, p. 20-21.
    9. Constant 1998, p. 20 et 22.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Olivier Constant, Encyclopédie du matériel moteur SNCF : Supplément à la revue « Le Train », vol. 3 : Les autorails depuis 1938 (1re partie), Publitrains, , 98 p. (ISSN 1267-5008).
    • Le Grand Atlas des trains et locomotives, Éditions Glénat, 2002. (ISBN 2-7234-4076-1)

    Articles connexes

    • Portail du chemin de fer
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