Renée Lévy

Renée Lévy, née le à Auxerre et guillotinée le à Cologne, est une professeure et résistante française. Elle est inhumée dans le Mémorial de la France combattante.

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Biographie

Jeunesse

Renée Léa Lévy, petite-fille d’Alfred Lévy, grand-rabbin de France de 1907 à 1919, est née le à Auxerre où ses parents Léon Lévy et Berthe Lucie Lévy, professeurs de lettres enseignaient depuis plusieurs années. En 1909, Léon Lévy, son père à l’âge de 45 ans, est emporté après une courte maladie. « Son état, quoique grave, ne laissait pas prévoir une fin aussi brusque », journal de l’Yonne, lundi . Berthe Lucie Lévy vient s’installer à Paris avec Renée et Germaine, sa sœur aînée (Germaine Grun, née le à Auxerre, avocate, déportée par le Convoi No. 48[1], en date du à Auschwitz, elle y mourra en 1943). Berthe Lucie Lévy obtient une chaire d’enseignante au lycée Victor-Hugo à Paris, rue de Sévigné dans le 3e arrondissement, Renée a sept ans.

De 1913 à 1924, Renée Lévy étudie là où enseigne déjà sa mère, faisant ses classes élémentaires puis ses études de lettres classiques au lycée Victor-Hugo dans ce quartier du vieux Paris : avec le musée Carnavalet à droite et la bibliothèque Saint-Fargeau à gauche.

Renée Lévy qui souhaitait devenir professeur d’anglais passe les premiers certificats de la licence. Mais comme ces études l’obligent à faire des séjours en Angleterre et que sa sœur vient de se marier, elle hésite à laisser seule sa mère. Elle réoriente ses études vers l’agrégation de lettres qu’elle obtient en 1932. D'abord nommée au lycée Fénelon de jeunes filles de Lille, puis au lycée Victor-Duruy à Paris, elle est nommée professeur au lycée Victor-Hugo en 1937 à Paris.

La guerre

En 1939, après l’éclatement de la guerre, un lycée provisoire fut créé à Cayeux-sur-Mer, dans le casino de la station balnéaire, pour les enfants des estivants afin qu’ils ne regagnent pas Paris menacé de bombardements. Des réfugiés y vinrent même des départements voisins, de la région parisienne et de Belgique. En vacances à Cayeux, Renée Lévy y est affectée comme professeur de lettres.

Le Musée de l'Homme

Après la défaite, à la suite de la promulgation de la loi du 4 octobre 1940 portant sur le statut des juifs (Journal Officiel du ) leur interdisant d'exercer dans la fonction publique, Renée Lévy rejoint le Groupe de résistance du musée de l'Homme, diffuse tracts et journaux, notamment le discours de Churchill du  : « Rassemblez vos forces pour l’aube, car l’aube viendra » et le journal clandestin Résistance. Pénétré par un agent de l'Abwehr, le Groupe du musée de l'Homme est désorganisé.

Le réseau Heurteaux

Renée Lévy passe alors au réseau Hector qui collecte des renseignements militaires. À l'automne 1941, le réseau est démantelé par l'Abwehr. Renée Lévy est arrêtée par les Allemands le . Un poste émetteur radio est trouvé à son domicile.

Captivité

Incarcérée à la prison de la Santé de Paris, Renée Lévy est déportée, en vertu du décret Nuit et brouillard. Le , elle est transférée en Allemagne où l’instruction de son dossier est confiée à la Gestapo. Pendant 18 mois, elle est détenue au secret absolu dans les prisons d'Aix-la-Chapelle, Essen, puis Prüm. Les lettres qu’elle tenta d’écrire à sa famille ont disparu avec la mort d’une camarade de détention. Le , elle est condamnée à mort par un tribunal spécial de Cologne et décapitée à la hache le suivant dans la cabane d'exécution de la cour de la prison de la ville.

Après-guerre

Le , le nom de Renée Lévy est tiré au sort pour inhumation au mont Valérien, à Suresnes, dans le Mémorial de la France combattante, avec quinze autres noms, dont celui de Berty Albrecht. La cérémonie a lieu le [2].

Distinctions

Hommage

Notes et références

  1. Voir, Klarsfeld, 1978.
  2. Frenay, La nuit finira
  3. Site de La Poste
  4. Voir, Grandes Dames en petits formats.

Voir aussi

Bibliographie

  • Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978.
  • Henri Frenay, La nuit finira, Robert Laffont, 1973, p. 555-558
  • Annie Rosès avec J.L.Rosselin, J.J.Becker et Jacqueline Leitmann, Portrait de Famille ou l'enfance retrouvée, Les Océanîles, 2009
  • Bibliothèque nationale de France / Estampe / Notice N° FRBNF41489193 - DLESGR-20090527-378
  • Jacqueline Leitmann, Celle qui repose au Mont Valérien, Voix et Visages, no 180, mai-, p. 5.
  • In memoriam Renée Lévy 1956, Association des anciennes élèves de Victor Hugo
  • Claude Lévy, Renée Lévy, universitaire et résistante, Archives juives, no 29/2, 1996, p. 124-126.
  • Jean Kohn, Renée Lévy, AMIF (Journal de l'Association des médecins israélites de France), no 186,, p. 711-712.
  • Jean Novosseloff, « Renée Lévy », sur Mémoire et Espoirs de la Résistance (consulté le )

Liens externes

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