René Gervais

René Gervais, né le à La Teste-de-Buch en Gironde et mort le à Port-Louis dans le Morbihan, est un aviateur français, officier des services de renseignement pendant la Seconde Guerre mondiale.

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René Gervais
René Gérard

René Gervais vers 1941.

Naissance
La Teste-de-Buch (Gironde)
Décès
Port-Louis (Morbihan)
Allégeance  État français
 France libre
Arme Armée de l'air
Grade Lieutenant-colonel
Années de service 19281946
Commandement Escadrille de bombardement 6/21
Service de renseignement « Air »
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Autres fonctions Vice-président de la Fédération nationale aéronautique

Liste des compagnons de la Libération

Chef du Service de renseignement « Air » en France de 1942 à 1944, il collecte des renseignements pour le compte de la France libre et des Alliés. Il est compagnon de la Libération.

Après la guerre, il continue dans le renseignement, dirige une partie de la Direction générale des services spéciaux puis de la Direction générale des études et recherches. Il est plus tard le premier vice-président de la Fédération nationale aéronautique.

Biographie

Né en 1908, René Jean Gervais est le fils d'un comptable devenu menuisier. Sa mère est institutrice et devient directrice d'école[1].

Polytechnicien, jeune officier d'aviation

Il réussit le concours d'entrée à l'École polytechnique, qu'il intègre en 1928. À sa sortie, il choisit l'Armée de l'air, comme sous-lieutenant en [1].

Il commande l'escadrille de bombardement « 6/21 », de 1933 à 1934. Il passe ensuite au centre d'essais de Cazaux, où il sert jusqu'en [1]. Nommé le mois suivant au Centre d'essais du matériel aérien de Villacoublay, il y est encore lors de l'armistice de [1].

Officier de renseignement

Sollicité en par le colonel Ronin, son ancien commandant de groupe, il accepte immédiatement de continuer la lutte[1]. En , il fait partie du Service de renseignement de l'Armée de l'air (« SR Air »)[1]. Affecté dans la zone sud (zone libre), à la frontière espagnole, il est chargé d'étudier la pénétration allemande en Espagne[1].

Nommé à Vichy en , il y rassemble les renseignements sur l'occupation allemande en zone occupée, ainsi que sur l'industrie aéronautique allemande[1]. Il envoie ces renseignements par radio à Londres, à partir du poste dont il dispose comme adjoint[1].

Responsable du Service de renseignement « Air »

Au moment de l'invasion de la zone libre par les Allemands en , Gervais est choisi comme chef du Service de renseignement « Air » en France[1]. Son domicile est perquisitionné par la Gestapo en , heureusement en son absence ; mais cela interrompt ses liaisons. Il s'efforce alors de rétablir les liaisons radio avec Londres[1].

Il met en place et dirige un « important réseau de renseignement »[2], au profit des Alliés et de la France libre[2]. Il réceptionne les émetteurs-récepteurs radio, et les répartit sur le territoire[1]. Il remplit personnellement les missions les plus dangereuses, terrestres ou aériennes, presque mensuellement à partir de [1].

Gervais utilise les avions affectés à son service pour organiser le départ des agents trop recherchés, et des évadés[1]. Il communique régulièrement avec Londres et Alger, aussi bien par courrier codé que par radio et par liaisons aériennes, ce qui permet de transmettre les renseignements militaires importants[1]. Les renseignements qu'il donne ainsi vaudront les félicitations des états-majors français et alliés[1]. Il assure aussi les liaisons de commandement régulières, et quitte lui-même la France le pour Londres et Alger, puis obtient de revenir en France pour continuer sa mission malgré les recherches de la Gestapo, jusqu'en [1].

À cette date, les arrestations se multiplient dans son entourage proche, et il reçoit l'ordre formel de quitter le territoire français pour l'Afrique du Nord, par mesure de sécurité[1]. Il continue de diriger son réseau et d'animer de l'extérieur son service de renseignement, jusqu'à la Libération[1].

Après la Libération

Après la Libération, René Gervais continue de servir dans le renseignement, à Alger puis à Paris, comme responsable d'une section de la Direction générale des services spéciaux qui devient la Direction générale des études et recherches[1].

En au Maroc, il reprend de l'entraînement aérien, le continue ensuite en Angleterre puis en France. Il est compagnon de la Libération par décret du , et promu lieutenant-colonel le suivant[1].

Directeur d'entreprise, vice-président de la fédération

René Gervais démissionne de l'Armée de l'air en 1946, et devient directeur d'une entreprise de conserverie alimentaire, en Bretagne. Il participe à la juridiction consulaire en 1955-1956, comme juge-doyen du Tribunal de commerce de Lorient[1].

Il entre ensuite en 1963 chez Ratier-Figeac, un constructeur aéronautique, comme conseiller technique jusqu'en 1965. Il est par ailleurs vice-président de l'Association nationale des officiers de réserve de l'Armée de l'air, de 1963 à 1977[1].

Il est le premier vice-président de la Fédération nationale aéronautique, de 1972 à 1978[1].

René Gervais est mort le à Port-Louis dans le Morbihan; c'est là qu'il est enterré[1].

Hommages et distinctions

Notes et références

Bibliographie

  • « René Gervais », dans Vladimir Trouplin, Dictionnaire des compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, (ISBN 9782356390332, lire en ligne).
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : histoire des compagnons de la Libération, Paris, Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2 et 9782262016067).
  • « René Gervais », dans Universalia, Encyclopaedia Universalis France, , p. 66 [Extraits en ligne].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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