Régiment de Pondichéry
Le régiment de Pondichéry est un régiment d'infanterie des colonies du royaume de France, créé en 1772, devenu sous la Révolution le 107e régiment d'infanterie de ligne.
Régiment de Pondichéry | |
Création | 1772 |
---|---|
Dissolution | 1792 |
Pays | Royaume de France |
Branche | Infanterie |
Fait partie de | 107e régiment d'infanterie |
Guerres | Campagne des Indes Guerre d'indépendance des États-Unis Guerres du Mysore Guerres de la Révolution française Guerre de la Première Coalition |
Batailles | Siège de Pondichéry (1778) Bataille de Gondelour (1782) Siège de Trinquemalé Bataille de Gondelour (1783) Siège de Pondichéry (1793) |
Création et différentes dénominations
- 1772 : Création du régiment de Pondichéry.
- 31 mai 1791 : Prend le nom de 107e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Pondichéry
Mestres de camp et colonels
- : N de Saint-Césaire
- : N des Auvergnes
- : N d'Albignac
- : Thomas comte de Conway[1]
- : François-Louis Teissèdre de Fleury
- : Michel comte de Laumur
- : Jean-Baptiste Seroux d'Agincourt
Historique des garnisons, combats et batailles du régiment
Origines
Ce régiment, fut créé par ordonnance royale du avec une partie de la légion de l'Ile-de-France qui se trouvait à Pondichéry sous les ordres de Pierre Jean Baptiste François Xavier Legardeur de Repentigny[2].
Par le Roi.
Sa Majesté voulant donner aux Troupes destinées à la garde de la ville de Pondichéry et de ses autres Possessions dans l'Inde, la même forme que celle des Troupes des autres Colonies, Elle a résolu de réformer les Compagnies d'Infanterie entretenues sous le nom de Bataillon de l'Inde et d'y substituer un Régiment sous la dénomination de Régiment de Pondichéry; Sa Majesté a en conséquence ordonné et ordonne ce qui suit[3] :
- Article premier.
Ledit régiment sera composé de deux bataillons, et chaque bataillon de neuf compagnies, dont une de grenadiers et huit de fusiliers.
- Article II.
Chaque compagnie de grenadiers sera commandée par un capitaine, un lieutenant en premier et un lieutenant en second, et composée d'un fourrier, de deux sergents, quatre caporaux, quatre appointés, quarante grenadiers et un tambour.
Les quatre caporaux, les quatre appointés et les quarante grenadiers seront distribués en quatre escouades de douze hommes chacune, dont un caporal et un appointé : la première et la troisième escouades formeront la première division, à laquelle sera attaché le premier sergent; la seconde et la quatrième escouades formeront la seconde division, à laquelle sera attaché le second sergent. La première division sera subordonnée au lieutenant en premier, et la seconde au lieutenant en second. Ces deux officiers en rendront compte tous les jours au capitaine qui en répondra au major, le major au lieutenant-colonel, et celui-ci au
colonel.
- Article III.
L'intention de Sa Majesté est, que les grenadiers qui viendront à manquer, soient remplacés sur le champ par les compagnies de fusiliers, chacune à son tour.
- Article IV.
Chacune des compagnies de fusiliers sera commandée par un capitaine, un lieutenant en premier et un lieutenant en second, et composée d'un fourrier, de quatre sergents, huit caporaux, huit appointés, quatre-vingt fusiliers et deux tambours. Les huit caporaux, les huit appointés et les quatre vingt fusiliers formeront huit escouades de douze hommes chacune, y compris un caporal et un appointé. La première et la cinquième escouades formeront la première subdivision, à laquelle sera attaché le premier sergent ; la seconde et la sixième escouades formeront la seconde subdivision, à laquelle sera attaché le second sergent ; la troisième et la septième escouades formeront la troisième subdivision, à laquelle sera attaché le troisième sergent ; la quatrième et la huitième escouades formeront la quatrième subdivision, à laquelle sera attaché le quatrième sergent. Les première et troisième subdivisions formeront la première division, lui sera subordonnée au lieutenant en premier ; la deuxième la quatrième subdivisions formeront la seconde division que commandera le lieutenant en second. Ces deux officiers en rendront compte tous les jours au capitaine qui en répondra au major, le major au lieutenant-colonel, et celui-ci au colonel.
- Article V.
L'état-major dudit régiment sera composé d'un colonel, d'un lieutenant-colonel et d'un major, avec un aide-major et un sous-aide-major par bataillon, d'un quartier-maître & de deux porte-drapeaux aussi par bataillon, et d'un tambour-major.
Le major aura le commandement sur tous les capitaines.
- Article VI.
Il sera en outre attaché au premier bataillon un aide-major et un sous-aide-major de plus, pour, sous l'autorité du major, discipliner et exercer les Cipayes entretenus pour le service de Sa Majesté.
- Article VII.
Ledit régiment roulera avec les autres Régiments des Colonies, lesquels n'auront avec celui-ci d'autre rang que l'ancienneté des colonels ; et où ils se trouveraient dans le cas de marcher ensemble en corps ou par détachement, le commandement appartiendra au grade supérieur, et à grade égal, à l'ancienneté de commission.
- Article VIII.
Les capitaines, lieutenants en premier et lieutenants en second, commanderont entr'eux dans les places et en campagne, selon l'ancienneté de leurs commissions, brevets ou lettres.
- Article IX.
Les appointements des officiers et la solde des soldats dudit régiment seront payés sur le pied qui suit, à compter du jour de la publication de la présente ordonnance, le tout sans aucune augmentation pour raison de logement, ou pour tenir lieu de rations, ou à quelque titre que ce soit.
- Article X.
Les officiers, tant de l'état-major que des compagnies, jouiront de leurs appointements en entier, à la seule déduction des quatre deniers pour livre attribués aux invalides de la Marine, et les capitaines supporteront en outre la retenue des quatre deniers pour livre sur la solde des bas-officiers et soldats de leurs compagnies.
- Article XI.
Veut et entend Sa Majesté, que, sur la solde réglée â chaque fourrier, sergent, caporal, appointé, grenadier, fusilier et tambour, il en soit affecté seize deniers par jour par chaque fourrier et sergent, et huit deniers par chaque caporal, appointé, grenadier, fusilier et tambour, pour s'entretenir de linge et de chaussure.
Le décompte de la retenue pour linge et chaussure sera fait tous les quatre mois, afin que chacun puisse connaître sa situation; et pour cet effet le Chef de chaque chambrée sera tenu d'y afficher le décompte de chacun.
Régiment de Pondichéry (1773-1791)
Le régiment de Pondichéry n'est totalement organisé que le .
Guerre d'indépendance des États-Unis
Par ordonnance royale en date du le régiment est réduit à 1 bataillon composé de 10 compagnies, dont une de grenadiers, une de chasseurs et huit de fusiliers[4], qui fut charger de supporter la défense des possessions françaises en Inde, avec quelques compagnies de Cipayes contre les forces Anglaises durant la campagne des Indes dans le cadre Guerre d'indépendance des États-Unis.
Après avoir défendu vaillamment Mahé, le régiment de Pondichéry et deux compagnies de canonniers sont assiégés dans Pondichéry, le , par les troupes de la compagnie des Indes anglaise durant dix semaines.
Dans la capitulation de qui suivit, le , il fut expressément convenu avec le général anglais Munro (en) que le régiment garderait ses drapeaux et serait transporté à l'Ile de France aux frais de Sa Majesté Britannique. Cette capitulation fut finalement violée. Non-seulement le régiment de Pondichéry fut embarqué pour la France, au lieu d'être conduit à l'Ile de France, mais, le , le navire français le Sartines, frété par le gouvernement de Madras pour transporter une partie du corps, ayant été rencontré dans le sud du cap Saint-Vincent par le vaisseau anglais de 50 canons, le Romney, commandé par le capitaine Roddam Home, fut traité en ennemi. En vain, le capitaine du Sartines arbora-t-il le pavillon de cartel, l'Anglais fit l'aveugle et lui envoya plusieurs bordées qui tuèrent le capitaine du Sartines et deux hommes du régiment de Pondichéry. Quand le navire fut près de couler bas, l'Anglais l'abandonna. II faisait quatre pouces d'eau par heure, quand il parvint le à mouiller dans la rade de Cadix.
Le régiment de Pondichéry se rembarqua pour l'Inde en 1780 sur la flotte du comte du Chilleau.
Par ordonnance royale du , la 3e légion des Volontaires-étrangers de la Marine[5] et la compagnie établie à la suite de l'artillerie de l'Isle de France[6] sont supprimées et incorporées dans le régiment de Pondichéry pour former le 2e bataillon[7].
Arrivé en vue de Pondichéry en février 1782, il prit terre et contribua, dans le cadre des guerres du Mysore, avec le régiment d'Austrasie à la prise de Gondelour et au siège de Trinquemalé, et en 1783 à la défense de Gondelour.
A la paix, le régiment reprit possession de Pondichéry et des autres établissements français de l'Inde.
En février 1791, le régiment de Pondichéry n'arrivant pas a recruter, le 2e bataillon est incorporé dans le 1er bataillon pour le compléter[8].
107e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Pondichéry (1791-1793)
Par décret rendu par l'Assemblée nationale constituante, le , tous les régiments et bataillons coloniaux des régiments du Cap, de Pondichéry, d'Île de France, de la Martinique, de la Guadeloupe, Port-au-Prince et de l'Île de Bourbon, prendront les numéros 106, 107, 108, 109, 110 et 111. Il leur sera envoyé les drapeaux décrétés pour les régiments de ligne[9].
Guerres de la Révolution française - Guerre de la première Coalition
A la fin de , pendant la guerre de la Première Coalition, durant les guerres de la Révolution française, une armée anglaise, composée de 5 000 soldats européens et de 17 000 Cipayes vint mettre le siège devant Pondichéry. Cette ville résista pendant quarante et un jours de tranchée ouverte. Elle se rendit le , et les 570 hommes qui restaient encore du régiment de Pondichéry demeurèrent prisonniers de guerre et les 2 bataillons de cipayes Français furent licenciés.
Il n'est pas besoin de dire que les 189e et 190e demi-brigade que devait former le régiment de Pondichéry n'ont jamais existé. Ainsi disparaît pour toujours le 107e régiment d'infanterie ci-devant Pondichéry, partageant le sort de tous ces vieux régiments qui depuis deux siècles avaient défendu si intrépidement la patrie contre toutes les coalitions.
Bibliographie
- Louis Susane : Histoire de l'ancienne infanterie Française tome 7
- Victor Louis Jean-François Belhomme : Histoire de l'infanterie en France tome 3 et 4
- Émile Mignot de Lyden : Nos 144 Régiments de ligne
- L'Ile Maurice et la France dans la deuxième moitié du siècle
- L'Ile de France au moment de la rétrocession au roi (1767), d'après la correspondance du gouverneur Dumas et de l'intendant Poivre
- 107e régiment d’infanterie Pondichéry
- Ordonnance du roi, portant création d'un régiment d'infanterie, sous la dénomination de régiment de Pondichéry, pour la garde des possessions de sa majesté dans l'Inde. Du 30 décembre 1773
- Bataillons et dépôts coloniaux
- Les troupes coloniales sous l'ancien Régime
- Jean-Pierre Poussou : Rivalités maritimes européennes: XVIe-XIXe siècles
Notes et références
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- État des services de Thomas, comte de Conway aux Archives nationales d'outre-mer (ANOM) (voir en ligne)
- Dictionnaire biographique du Canada : Pierre Jean Baptiste François Xavier Legardeur de Repentigny
- Ordonnance du roi, portant création d'un régiment d'infanterie, sous la dénomination de régiment de Pondichéry, pour la garde des possessions de sa majesté dans l'Inde. Du 30 décembre 1773
- Ordonnance du Roi pour donner une nouvelle forme au Régiment de Pondichéry... du 21 juillet 1775
- La 3e légion des Volontaires-étrangers de la Marine avait été créée par ordonnance du
- Cette compagnie avait été créée par ordonnance du
- Ordonnance du Roi portant création d'un second Bataillon au régiment de Pondichéry...' du 3 mars 1781.
- Victor Louis Jean François Belhomme : Histoire de l'infanterie de France. H. Charles-Lavauzelle, Paris, 1893-1902, p. 461
- Réimpression de l'ancien Moniteur: Assemblée législative page 312
- Portail de l’histoire militaire
- Portail du royaume de France
- Portail de l’Inde
- Portail du monde colonial