Propofol

Le propofol (diisopropylphénol) est un anesthésique général intraveineux de courte durée d'action. Il peut être utilisé dans l'induction et l'entretien de l'anesthésie générale et la sédation de patients ventilés dans les services de réanimation. Le propofol est aussi utilisé de manière courante en médecine vétérinaire.

Propofol

Structure du propofol
Identification
Nom UICPA 2,6-bis(propan-2-yl)phénol
Synonymes

2,6-bis(1-méthyléthyl)phénol,
2,6-diisopropylphénol

No CAS 2078-54-8
No ECHA 100.016.551
No CE 218-206-6
No RTECS SL0810000
Code ATC N01AX10
DrugBank DB00818
PubChem 4943
ChEBI 44915
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C12H18O  [Isomères]
Masse molaire[1] 178,2707 ± 0,0112 g/mol
C 80,85 %, H 10,18 %, O 8,97 %,
pKa 11
Précautions
SGH[2]

Attention
H302, H315, H319, H335, P261 et P305+P351+P338
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité 100 % (IV)
Métabolisme Hépatique
Demi-vie d’élim. 30 à 60 minutes
Excrétion

Rénale

Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique Anesthésique général
Voie d’administration Intraveineuse

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le propofol est synthétisé en 1970 par Glenn et est devenu l’anesthésique de référence moderne des années 1990. Il va permettre le développement de l’anesthésie à objectif de concentration (AIVOC)[3].

Le propofol n'est pas un barbiturique et a d'ailleurs largement remplacé le thiopental (Pentothal) dans l'induction anesthésique, permettant une récupération plus rapide du patient. Le propofol n'est pas un analgésique : lors de gestes douloureux, il doit être associé à un analgésique comme le sufentanil (Sufenta) afin d'atténuer la perception douloureuse.

Utilisation

Le propofol permet :

  • l'induction de l'anesthésie générale, chez des patients adultes ou enfants de plus de trois ans ;
  • l'entretien d'une anesthésie générale chez les adultes ou les enfants de plus de trois mois ; (depuis 2001, au Canada, le propofol est contre-indiqué pour la sédation des enfants de 18 ans ou moins qui reçoivent des soins intensifs[réf. souhaitée]) ;
  • la sédation en unité de soins intensifs/réanimation pour les adultes intubés et ventilés mécaniquement.

Cet hypnotique est aussi utilisé dans les services d'urgence pour désengorger les blocs opératoires de petites interventions qui nécessitent une anesthésie générale (AG).

Une ampoule de 20 ml de propofol 1 %.

Commercialisation et emploi

Très hydrophobe, la préparation commerciale se présente sous forme d'émulsion lipidique.

Le propofol est autorisé pour l'induction et l'entretien des anesthésies dans plus de 50 pays[réf. nécessaire]

Des versions génériques sont commercialisées.

Mode d'action

Le Propofol exerce très probablement son activité anesthésiante en se liant aux canaux GABAA. L'activation de ces canaux entraîne une baisse globale de l'excitabilité du cerveau et, par un mécanisme mal compris, entraîne l'anesthésie générale.

Effets secondaires

Le propofol entraîne peu de nausées[4]. Son injection peut être douloureuse dans près de 70 % des cas[5]. La douleur peut être minimisée si l'injection est faite sur une grosse veine du bras ou si elle est accompagnée de lidocaïne[6]. Le propofol à doses importantes provoque un arrêt respiratoire qui peut avoir des conséquences fatales.

Le PRIS, ou propofol infusion syndrome, en français « syndrome de perfusion au propofol » ou « syndrome de perfusion du propofol », rare, mal expliqué mais potentiellement mortel, représente un risque : des patients perfusés, notamment plus de 48 heures à des doses supérieures à 4 mg·kg-1 par heure, risquent bradycardie réfractaire, voire asystolie, associée à une acidose métabolique, une rhabdomyolyse, des lésions cardiaques et cérébrales qui peuvent être retardées[7],[8],[9].

Divers

Le propofol fait partie de la liste modèle des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en )[10].

Le propofol a causé la mort par overdose de Michael Jackson le [11].

Notes et références

Notes

    Références

    1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
    2. « Histoire-de-l-anesthesie », sur char-fr.net (consulté le )
    3. (en) Apfel CC, Korttila K, Abdalla M. et al. « A factorial trial of six interventions for the prevention of postoperative nausea and vomiting » N Engl J Med. 2004;350:2441-51.
    4. (en) Picard P, Tramèr MR, « Prevention of pain on injection with propofol: a quantitative systematic review » Anesth Analg. 2000;90:963-9.
    5. (en) Jalota L, Kalira V, George E, Shi Y-Y. et al. « Prevention of pain from propofol injection: systematic review and meta-analysis » BMJ 2011;342:d1110
    6. (en) Parke TJ, Stevens JE, Rice AS, Greenaway CL, Bray RJ, Smith PJ, Waldmann CS, Verghese C, « Metabolic acidosis and fatal myocardial failure after propofol infusion in children: five case reports », BMJ, vol. 305, no 6854, , p. 613-6. (PMID 1393073, PMCID PMC1883365, lire en ligne [PDF])
    7. Laquay N, Prieur S, Greff B, Meyer P, Orliaguet G, « Le syndrome de perfusion du propofol [Propofol infusion syndrome] », Ann Fr Anesth Reanim, vol. 29, no 5, , p. 377-86. (PMID 20399595, DOI 10.1016/j.annfar.2010.02.030, lire en ligne [PDF])
    8. (en) Annen E, Girard T, Urwyler A, « Rare, potentially fatal, poorly understood propofol infusion syndrome », Clin Pract, vol. 2, no 3, , e79. (PMID 24765478, PMCID PMC3981310, DOI 10.4081/cp.2012.e79)
    9. (en) WHO Model List of Essential Medicines, 18th list, avril 2013
    10. « Le Propofol à l'origine de la mort de Michael Jackson » Le Parisien, 27 septembre 2011

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