Propagule
Une propagule (du latin propagulum) est une structure de dissémination (propagation) et de reproduction. Cette définition, au sens large inclut aussi bien des structures végétatives que sexuées. Il existe de nombreuses définitions plus restrictives.
Certains restreignent le sens du mot et affirment qu'on ne parle de propagule que quand il ne s'agit pas de fruits ou d'individus issus de la reproduction sexuée. Dans ce cadre, les graines ne sont donc pas considérées comme propagule.
Des propagules peuvent être émises par de nombreux êtres vivants (animaux, végétaux, bactéries, champignons, sous de nombreuses formes comme les spores, kystes...) et être transportées passivement par le vent, l'eau ou activement par d'autres animaux, éventuellement sur de longues distances avec par exemple les oiseaux migrateurs[1], (de manière potentiellement importante[2]) ou les balanes transportées sur la peau des baleines.
En botanique
Il s'agit d'une unité de propagation d'une plante :
- spore ;
- excroissance pluricellulaire de bryophyte (souvent groupés en corbeilles à propagules) ;
- tubercule ;
- rhizome ;
- drageon pourvu de bourgeons, ou branches cassées munies de bourgeons dormants susceptibles de prendre racine plus loin, après s'être séparés de la plante-mère…
Les propagules peuvent se déplacer par :
- hydrochorie, très fréquente pour les espèces végétales aquatiques ou rivulaires[3],[4], ce qui a une grande importance pour la structure génétique des populations avec des systèmes amont-aval souvent dominants[5] et pour les banques de graines du sol ou des sédiments ;
- anémochorie ;
- zoochorie ;
- barochorie : chute directe à proximité de la plante-parent (pluie de propagules) ;
- et parfois par plusieurs des vecteurs impliqués dans la liste ci-dessus.
Étude des propagules
L'étude de la dispersion de la végétation se nomme la chorologie.
L'écologie du paysage s'intéresse aussi à la manière dont les propagules circulent et contribuent à la construction et à l'évolution du paysage et des écosystèmes, notamment à travers les notions de corridor biologique et de réseau écologique.
La pression propagulaire est un des facteurs explicatifs du succès de certaines espèces invasives. Elle traduit le nombre de propagules d'une espèce et leurs chances de survie dans un milieu duquel cette espèce est absente[6],[7],[8],[9],[10].
Cas particuliers
Quand il s'agit de pathogènes, l'épidémiologie considère les parties d'agents pathogènes susceptibles d'ainsi propager une maladie.
Il peut aussi s'agir d'espèces invasives, qui intéressent alors l'écologue.
Notes et références
- Jordi Figuerola & Andy J. Green ; « Dispersal of aquatic organisms by waterbirds: a review of past research and priorities for future studies » ; Freshwater Biology ;Volume 47 Issue 3, Pages 483 - 494 ; Published Online: 2002/01/25
- Green, A.J. & Figuerola, J. (2005) « Recent advances in the study of long-distance dispersal of aquatic invertebrates via birds ». Diversity and Distributions 11: 149-156.
- Gurnell, A., Goodson, J., Thompson, K., Clifford, N. & Armitage, P. (2007) « The river-bed: a dynamic store for plant propagules? Earth Surface Processes and Landforms », Journal of Ecology, 32, 1257-1272.
- Gurnell, A., Thompson, K., Goodson, J. & Moggridge, H. (2008) « Propagule deposition along river margins: linking hydrology and ecology ». Journal of Ecology, 96, 553-565.
- Imbert E. & Lefevre F. (2003) « Dispersal and gene flow of Populus nigra along a dynamic river system ». Journal of Ecology, 91, 447–456
- Britton-Simmons, Kevin H., and Karen C. Abbott. « Short- and long-term effects of disturbance and propagule pressure on biological invasion ». Journal of Ecology 96 (2008): 68-77
- Colautti, Robert I., Igor A. Grigorovich, and Hugh J. MacIssac. « Propagule pressure: a null model for invasions ». Biological Invasions 8 (2006): 1023-037.
- Groom, Martha J., Gary K. Meffe, and C. Ronald Carroll. Principles of Conservation Biology. 3rd ed. Sunderland: Sinauer Associates, Inc., 2006.
- Leung, Brian, John M. Drake, and David M. Lodge. « Predicting Invasions: Propagule pressure and the gravity of Allee effects ». Ecology 85 (2004): 1651-660.
- Lockwood JL, Cassey P, Blackburn T (2005) « The role of propagule pressure in explaining species invasions ». Trends in Ecology and Evolution, 20, 5, 223-228.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Boedeltje, G., W. A. Ozinga, and A. Prinzing. 2008. « The trade-off between vegetative and generative reproduction among angiosperms influences regional hydrochorous propagule pressure ». Global Ecology and Biogeography ; 17:50-58.
- Cellot, B., F. Mouillot, and C. P. Henry. 1998. « Flood drift and propagule bank of aquatic macrophytes in a riverine wetland ». Journal of Vegetation Science 9:631-640.