Portus

Portus désignait généralement autrefois un port.

C'est un mot d'origine latine qui sera utilisé en Europe surtout à l'époque carolingienne avec plusieurs sens possibles (sept au total selon JF. Niermeyer[1]). Dans le nord de la France, Valenciennes (au début du VIIIe siècle) est par exemple cité comme portus par le Gesta episcoporum ameracensium.

Définitions

Portus chez les auteurs anciens peut désigner ;

  • comme nom propre - en tant que toponyme, le port de Claude et de Trajan (empereurs Romains) aménagé à côté d'Ostie en Italie
  • un quai ou un port implanté sur la berge d'un fleuve[1], le mot semble alors aussi éventuellement ou par extension désigner la ville entière ;
  • un passage à bac[1] ;
  • une taxe (redevance) de passage (pont, gué, bac)[1] ;
  • un entrepôt ou magasin de marchandises[1] ;
  • une baie, un golfe, un estuaire où les bateaux pouvaient accoster ou trouver abri[1] ;
  • et enfin un col ou défilé[1].
  • une colonie marchande ou une agglomération commerciale située sur un fleuve, définition peu précise, associée aux mots civitas, vicus, castellum, trejectus. Portus est alors plutôt utilisé dans un contexte économique ou fiscal (octroi, perception ou dispense de tonlieu...). Le mot semble fréquemment utilisé sous cette acception aux IXe et Xe siècles et aurait donné en ancien néerlandais « Poorter (l'habitant d'une ville - Bruges par exemple- qui en avait acquis la citoyenneté (poorterschap) »[2].

Il figure, mais assez rarement sur diverses monnaies locales mérovingiennes (3 exemples[3]) puis (moins rarement) carolingiennes[3] avant de disparaitre des monnaies au Moyen Âge employé seule (monnaie de Valenciennes) ou accompagné du mot civitas (Tournai) ou vicus (Maastricht)[3].
Portus est alors souvent associé (préfixe) à un nom de ville construite dans une vallée au bord d'une rivière ou d'un fleuve navigable ; « Dans cette acception, le terme aurait été mentionné pour la première fois dans un diplôme mérovingien antérieur à 651 » Dans le Hainaut on parle de portus pour Huy et Dinant en 862, pour Gand vers 865, pour Namur en 868, pour Valenciennes en 865 et enfin pour Tournai Ename et Anvers au début du XIe siècle. L'époque carolingienne cite plus au sud les portus de Rouen, d’Amiens, ou plus à l'est de Maastricht et Quentovic ou Dorestad, source de taxes (tonlieux) pour Charlemagne, puis Louis le Pieux, cités dans les capitulaires royaux ;

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (fr)

Bibliographie

  • Callebaut 1978: Callebaut D., De vroeg-middeleeuwse portus te Ename, dans Conspectus MCMLXXVIII, p. 147-151 (=Archaeologia Belgica, 213).


Références

  1. Niermeyer 1962: Niermeyer J.F., Mediae latinitatis lexicon minus, 2 t., Leiden, 1962
  2. Verhulst Verhulst A.(1989), The Origins of Towns in the Low Countries and the Pirenne Thesis, Past and Present, n° 122, p.11-12
  3. Cockshaw 1991, p.159-169

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