Poor Laws

Les Poor Laws Lois sur les indigents ») se réfèrent à l'allocation d'une aide financière pour les plus pauvres en vigueur en Angleterre et dans le reste du Royaume-Uni entre le XVIe siècle et le XIXe siècle. Elles furent constituées par les nombreuses lois successives adoptées par le Parlement britannique. La longévité exceptionnelle (près de trois siècles) des Poor Laws renvoie en fait à des conceptions des systèmes sociaux qui ont beaucoup varié dans le temps. Il ne faut toutefois pas confondre l'État-providence et les Poor Laws puisque ces dernières étaient le fait non pas de l'État mais des civil parishes (paroisses civiles).

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Origines et évolutions des Poor Laws

Les Poor Laws sont nées de la volonté des Tudors de contrôler les populations pauvres tout en évitant une trop forte emprise des élites sur elles. En 1547, une loi peu appliquée autorise de marquer au fer rouge les vagabonds et de les asservir pendant deux ans. En 1572 puis 1576, de nouvelles lois imposent aux paroissiens aisés de payer une somme hebdomadaire dans le but d'aider les plus pauvres (les juges de paix étant chargés de lister la population considérée comme pauvre dans chaque paroisse). En parallèle, des ateliers paroissiaux ont permis à des sans-emplois de travailler.

La première Poor Law globale est promulguée sous Élisabeth Ire en 1601 pour régir l'assistance aux indigents. Elle est remaniée en 1660 en élargissant les droits aux soins des pauvres dans leur propre paroisse, puis en 1662 pour inciter les pauvres à se fixer dans leur paroisse, afin de limiter le vagabondage[1]. Au fil du temps, ces paroisses constituent un budget pour les soins accordés aux nécessiteux : un médecin pouvait être embauché pour traiter les pauvres d'une paroisse contre un salaire annuel. Ce système, basé sur la philanthropie et le paternalisme, peut apparaitre comme généreux, car il n'était pas inhabituel d'envoyer un pauvre malade aux thermes ou à Londres, en espérant que ça revienne moins cher que des soins de paroisse prolongés[2].

Ce système anglais se distingue de ceux de l'Europe continentale de la même période : il est moins bureaucratique, et les hôpitaux pour indigents sont rares. À cet égard, celui de Bristol, fondé en 1695, est considéré comme une exception[2].

En 1834, le Poor Law Amendment Act abroge ces lois. Un système de pensions sera mis en place au début du XXe siècle au Royaume-Uni et sera à la base des travaux de William Beveridge en 1942.

Bibliographie

  • Karl Polanyi, La Grande Transformation, 1944 ; trad. éd. Gallimard, 1983.

Notes et références

  1. Stéphane Jettot, François-Joseph Ruggiu, L'Angleterre à l'époque moderne, des Tudors aux derniers Stuarts, Armand Colin, p. 75-76.
  2. (en) Roy Porter, The Eighteenth century, Cambridge (GB), Cambridge University Press, , 556 p. (ISBN 0-521-38135-5), p. 463-464.
    dans The Western Medical Tradition, 800 BC to AD 1800, The Wellcome Institute for the History of Medicine, London.

Voir aussi

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