Pierre Blanc (homme politique)

Pierre Blanc (italianisé en Pietro Blanc), né le à Beaufort (Département du Mont-Blanc) et mort le à Saint-Sigismond (Savoie), est un avocat savoyard, ancien député au Parlement du royaume de Sardaigne et député de la Troisième République.

Pour les articles homonymes, voir Pierre Blanc et Blanc (homonymie).

Ses collègues parlementaires l'appelaient familièrement « le Vieil Allobroge »[1],[2].

Biographie

Origines

Pierre Blanc naît le (selon Miguet)[3] ou plus probablement le (selon Charvin[1] ou la notice de l'Assemblée[4],[5] à Beaufort, dans le département français du Mont-Blanc. Sa notice sur le site de l'Assemblée nationale confond dans un premier temps Beaufort-sur-Doron et Beaufort-en-Santerre[4]. Pour rappel, le duché de Savoie, auquel appartient le Beaufortain, a été annexé par la France depuis 1792.

Après des études de droit, il est avocat en 1836[4].

Carrière au Parlement sarde

La Constitution de 1848 ouvre de nouvelles perspectives politiques. Ferdinand Palluel devient le premier député représentant la Savoie pour le collège d'Albertville au parlement du royaume de Sardaigne à Turin, mais il démission au mois de juillet. Pierre Blanc se présente et remporte l'élection. En , Ferdinand Palluel redevient député, il est remplacé par Charles Duverger de Saint-Thomas, puis Pierre Blanc est à nouveau député en . Il démissionne en . Il est remplacé le mois suivant, par un piémontais, le baron Alexandre Bianchi.

Durant les débats sur l'avenir de la Savoie, partisan d'un rattachement à la Suisse, il se présente en face au docteur Joseph Pelloux, député sortant et syndic de La Roche, pour le collège de Bonneville, mais perd[6].

Carrière au Parlement français

Il disparait du devant de la scène politique, jusqu'en 1876, où à soixante-dix ans il se présente comme député de gauche pour la circonscription d'Albertville. Lors de la crise du 16 mai 1877, il se trouve aux côtés des autres républicains pour signer le manifeste des 363 contre une « politique de réaction et d’aventure »[7]. En 1881, il se trouve être le doyen d'âge de la Chambre, après le député Bel, et, lors de chacune des nouvelles législatures, jusqu'à son décès en 1896, il sera appelé à faire le discours d'ouverture de la session. L'historien Jean El Gammal note des discours manquant quelque peu de relief[8].

Disparition

Pierre Blanc meurt le , à Saint-Sigismond (quartier d'Albertville)[4].

Henri Brisson prononce son éloge funèbre lors de la séance du  : « Nous reverrons longtemps, déclara-t-il, dans nos souvenirs, la physionomie de Pierre Blanc lorsqu'il accédait à ce bureau, respectueusement suivi par nos plus jeunes collègues, nos traditions étant d'attester à l'ouverture de nos travaux l'unité de l'effort humain, la solidarité des générations, l'autorité des vieux exemples, la jeunesse de nos espérances. ».

Hommage

La commune d'Albertville inaugure, en 1905, un monument à Pierre Blanc, un buste en bronze du sculpteur Jean-Baptiste Weitmen, qui sera installé sur la place de l'Hôtel-de-Ville[9]. La statue a depuis été déposée au musée de Chambéry.

La commune de Beaufort possède quant à elle une rue à son nom.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Marcel Charvin, Arêches Beaufortain, Jean Pacifique Viallet, missionnaire au Tonkin, 1871-1907, , p. 91-92.
  2. Louis Chabert, Les grandes Alpes industrielles de Savoie : évolution économique et humaine, L. Chabert, , p. 500.
  3. François Miquet, « Les représentants de la Savoie au Parlement sarde », Revue savoisienne, vol. XI - série II, no 36, , p. 171-178 et 250-270 (lire en ligne), notice p. 251-252.
  4. « base de données des députés français depuis 1789 » (voir ci-dessus)
  5. Un volume des Recueil des mémoires et documents de l'Académie de la Val d'Isère de 1931 donne le 20 juin.
  6. Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN 978-2-7171-0235-2), p. 210.
  7. Jean-Jacques Chevallier, Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789 à 1958, éd. Armand Colin, coll. « Classic », Paris, 20019.
  8. Jean El Gammal, Politique et poids du passé dans la France "fin de siècle", Limoges, Presses Universitaires de Limoges, , 789 p. (ISBN 2-84287-121-9, lire en ligne), p. 30.
  9. [PDF] « Monument à Pierre Blanc », sur le site anosgrandshommes.musee-orsay.fr.
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