Philippe de France (1116-1131)
Philippe de France, né le et mort à Paris le , est le fils aîné de Louis VI le Gros et d'Adèle de Savoie. Il est sacré et associé à son père en 1129 mais meurt accidentellement deux ans et demi plus tard.
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Philippe de France | |
La mort accidentelle de Philippe de France représentée dans une enluminure ornant un manuscrit des Grandes Chroniques de France, vers 1332-1350, British Library. | |
Titre | |
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Roi des Francs associé | |
– (2 ans, 5 mois et 29 jours) |
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Avec | Louis VI le Gros |
Couronnement | |
Biographie | |
Dynastie | Capétiens |
Date de naissance | |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris |
Père | Louis VI le Gros |
Mère | Adèle de Savoie |
Biographie
Dans l’idée d'assurer la continuité dynastique capétienne, Philippe est désigné comme le successeur de son père à Senlis à l'occasion de la fête de Pâques 1120, alors qu’il n'a que quatre ans[1]. À l'âge de treize ans, il est ensuite associé à son père sur le trône de France et sacré à Reims le dimanche par l’archevêque Renaud de Martigné[2].
Le , alors qu'il se déplace à cheval dans Paris, rue du Martroi-Saint-Jean selon l'historien Henri Martin[3], à l'occasion d'un rassemblement de l'ost royal réuni pour combattre les seigneurs de Vexin, un porc affolé se jette au pied de sa monture qui se cabre, le fait tomber et l'écrase lourdement[4]. Transporté dans une maison voisine, Philippe meurt peu après de ses blessures[4]. Il semble que cet accident soit à l’origine de l’interdiction de la divagation des porcs dans les rues de Paris[5].
Philippe est inhumé le à Saint-Denis et rapidement remplacé par son frère, Louis VII, qui, âgé de onze ans, est sacré sur les conseils de Suger dès le .
Le médiéviste Michel Pastoureau a consacré un ouvrage complet sur la mort peu familière de ce roi, où il suggère qu'elle a eu des conséquences importantes sur l'histoire de France. Selon son interprétation, cette mort aurait poussé sur le trône un roi médiocre, peu préparé au gouvernement, là où Philippe semblait à l'inverse avoir des dispositions. Enfin, cette mort déshonorante pour la dynastie, à cause d'un animal domestique considéré comme sale et impur, aurait poussé son père et les dynastes suivants, à choisir comme emblème dynastique la sainte Vierge et ses attributs : la fleur de lys et le bleu, ce dernier devenant la couleur de la France par excellence, survivant même à la Révolution[3]. Sans toutefois convaincre, cette proposition séduit des universitaires comme Dominique Goy-Blanquet, spécialiste du Moyen Âge européen, pour qui « à défaut d’être convaincant, l’argument sert de prétexte à des pages comme toujours riches et variées »[6] ou Ariel Suhamy, maître de conférences, qui écrit « l’hypothèse du cochon est mieux que vraie, elle est vraisemblable »[7].
Ascendance
Annexes
Sources primaires
- Orderic Vital, Histoire ecclésiastique, livre 13. (Éd. de Paris, 1855, t. 5, p. 26.)
- Suger, Vie de Louis-le-Gros, chap. 21. Consultable sur Gallica.
- Gautier Map, De nugis curialium.
Bibliographie
- Éric Bournazel, Louis VI le Gros, Paris, Fayard, , 524 p. (ISBN 978-2-213-63423-4, présentation en ligne).
- Michel Pastoureau, Le roi tué par un cochon : une mort infâme aux origines des emblèmes de la France ?, Paris, Éditions du Seuil, coll. « La librairie du XXIe siècle », , 232 p. (ISBN 978-2-02-103528-5). Réédition : Michel Pastoureau, Le roi tué par un cochon : une mort infâme aux origines des emblèmes de la France ?, Paris, Éditions Points, coll. « Points. Histoire » (no H541), , 265 p., poche (ISBN 978-2-7578-7316-8).
Illustrations
- Ms 677 fo 67 vo et Ms 854 de la Bibliothèque municipale de Besançon
Notes et références
- Bournazel 2007, p. 156.
- Bournazel 2007, p. 434.
- Pastoureau 2015.
- Bournazel 2007, p. 229-230.
- Roland Jussiau et Louis Montméas, L'élevage en France : 10 000 ans d'histoire, Educagri, , p. 191
- Dominique Goy-Blanquet, « Histoire du cochon régicide » (consulté le )
- Ariel Suhamy, « Le Bleu et le Rose », (consulté le )
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