Philippe Lebon

Philippe Lebon dit d'Humbersin, né le à Brachay (Haute-Marne) et mort le à Paris, est un ingénieur et chimiste français, inventeur du gaz d'éclairage et, en 1801, du premier moteur à explosion.

Ne doit pas être confondu avec Philippe le Bon.

Pour les articles homonymes, voir Lebon.

Biographie

Fils d'un ancien officier royal, Lebon est d'abord élève à l'École d'Ingénieurs des Ponts et Chaussées de Paris à partir du 10 avril 1787[1]. Il en sort major puis devient professeur de mécanique à l'École royale des ponts et chaussées.

La thermolampe de Lebon, dans son brevet de 1799[2]

En 1786, ses travaux le conduisent à mettre en évidence les propriétés du gaz de distillation du bois, qu'il appelle gaz hydrogène carburé ou gaz hydrogène. Il l'utilise par la suite pour l'éclairage et le chauffage, avec une première application pour l'éclairage de la ville de Paris, après avoir obtenu le 21 septembre 1799 le brevet pour son « thermolampe » qui va révolutionner l'éclairage urbain. Il installe pour la première fois ce système dans l'hôtel de Seignelay à Paris le 11 octobre 1801[3]. Le système se compose d'un vaste four à bois dont les gaz, produits par distillation, sont acheminés au moyen de tuyaux dans les différentes pièces de l'hôtel pour les éclairer, tandis que le chauffage de l'hôtel est assuré par la chaleur produite par le four.

William Murdoch, élève et collaborateur de James Watt, s'appuie par la suite sur les travaux de Lebon et améliore le système. Londres voit ses premières rues éclairées avec des lanternes à gaz à partir de 1807, sous l'impulsion de l'Allemand Frédéric-Albert Winsor. En 1816, la compagnie Winsor arrive à Paris où elle initie l'éclairage au gaz.

Dans ses recherches sur l'action du gaz et de la vapeur, Lebon améliore le principe de la machine à vapeur[4] par le procédé de condensation. En 1801, Philippe Lebon dépose un brevet pour un moteur à gaz à combustion interne[5], mais ce moteur reste à l'état de projet et Lebon, qui meurt en 1804, n'a jamais pu vraiment présenter son invention.

La mort de Lebon comporte une part de légende. Pour Louis Figuier, « Il meurt le 2 décembre assassiné de treize coups de couteau en traversant les Champs-Élysées à Paris, où il s'était rendu pour assister au sacre de Napoléon dans l'église Notre-Dame »[6]. En fait, Lebon est mort chez lui le , il ne pouvait donc pas revenir du sacre. L'acte de décès de Paris 8e arrondissement (ancien) indique « le douze frimaire an XIII… mort la surveille » ce qui ramène au dix frimaire ; par ailleurs, l'acte de décès de la paroisse du Saint-Sacrement à Paris indique « ce jour, trois décembre mil huit cent quatre, a été présenté… décédé d'avant-hier… ». Ces deux pièces ne laissent aucun doute sur la date effective du décès le 1er. Quant à l'assassinat, la servante de Lebon, présente dans l'appartement au moment du décès, ne l'évoque nullement dans sa déposition auprès du juge de paix[7] le samedi 10 frimaire (1er).

Honneurs

Notes et références

Références

  1. Amédée Fayol, Philippe Lebon, inventeur du gaz d'éclairage, , p. 39.
  2. Désiré Magnier, Nouveau Manuel complet de l'Éclairage au Gaz, Manuels Roret, , p. 5
  3. Michel Raoult, Histoire du chauffage urbain, Éditions L'Harmattan, , p. 31.
  4. Amédée Fayol, op. cit., p. 32.
  5. Pietro Redondi, L'accueil des idées de Sadi Carnot et la technologie française de 1820 à 1860, Vrin, 1980, p. 36.
  6. Louis Figuier, Les Merveilles de la science, tome 4, Paris, 1867-1869, p. 106
  7. Cf. le détail de cette affaire dans Jacques Quehen, « L’industrie du gaz de ville en Normandie », Études Normandes,, 14e série, no 48, 1er trimestre 1955, p. 197-224. (DOI 10.3406/etnor.1955.3185, www.persee.fr/doc/etnor_0014-2158_1955_num_14_48_3185)
  8. Site de « L’Adresse Musée de La Poste » : http://www.ladressemuseedelaposte.fr/Philippe-Lebon-le-gaz-d-eclairage : consulté le 28 septembre 2015.
  9. « LeBon », sur Philatélie francaise (consulté le ).
  10. « LE GAZ D'ÉCLAIRAGE LE BON 1767-1804 », sur wikitimbres (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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