Philipp Otto Runge

Philipp Otto Runge, né le à Wolgast et mort le à Hambourg, est un peintre, dessinateur, écrivain et théoricien de l’art allemand, considéré comme l'un des plus grands représentants de l’art romantique avec Caspar David Friedrich.

Pour les articles homonymes, voir Runge.

Biographie

Né dans une famille de charpentiers de marine, Runge décide de devenir artiste après avoir lu des poèmes de Tieck.

Il étudie à l'académie de Copenhague (1799-1801) sous la direction de Jens Juel, puis s'installe à Dresde, où il fait la connaissance de Caspar David Friedrich. En 1803, il déménage pour Hambourg. Runge avait un état d'esprit mystique et panthéiste et a essayé de rendre dans son œuvre l'harmonie de l'univers en utilisant le symbolisme de la couleur, des formes et des nombres. Il a aussi écrit de la poésie et projeta dans ce but une série de quatre tableaux intitulée Les Heures du Jour, destinés à être exposés dans un bâtiment spécial et accompagnés de musique et de poésie[1]. Il cherchait ainsi à atteindre l'« art total », comme d'autre artistes romantiques. Il a peint deux versions du Matin (Kunsthalle de Hambourg), mais les autres moments sont restés au stade de dessin.

Runge se marie en avec Pauline Bassenge. Le couple aura quatre enfants, Otto Sigismund, en 1805, Maria Dorothea, en 1807, Gustav, en 1809, et un dernier, Philipp Otto, posthume (il est né le lendemain de la mort de Runge), en 1810.

Runge était aussi un des meilleurs portraitistes allemands de son époque ; plusieurs de ses portraits sont visibles à Hambourg.

La sphère des couleurs

La sphère des couleurs de Runge.

En 1810, après plusieurs années de recherche sur les couleurs et de correspondance avec Johann Wolfgang von Goethe, auteur d'un Traité des couleurs, il publie Die Farbenkugel (La sphère des couleurs), dans lequel il organise toutes les couleurs dans un schéma en trois dimensions. Les couleurs pures y figurent un grand cercle chromatique où le vert s'oppose au rouge et le jaune au violet autour de l'équateur, entre le pôle noir et le pôle blanc. Le gris se trouve au centre. L'axe central représente l'échelle de valeurs des gris, allant du noir à la base au blanc au sommet. Sur la surface de la sphère, les couleurs sont réparties en allant du noir vers le blanc en passant par les couleurs en sept étapes. Cette sphère préfigure les études psychologiques de Hering et les espaces de description des couleurs par luminosité, teinte et saturation du siècle suivant, mais, comme Goethe, Runge prétend atteindre, par l'ordre des couleurs, une réalité supérieure, en quoi il se sépare de Johann Heinrich Lambert et de Tobias Mayer autant que de Isaac Newton. Son classement des couleurs débouche sur des principes esthétiques. Les couleurs se juxtaposent suivant trois principes : la monotonie, quand elles suivent la progression de celles de l'arc-en-ciel, l’harmonie, quand on passe d'une couleur à sa complémentaire, l'union des deux ouvrant vers le centre gris de la sphère, et la disharmonie, qui laisse l'œil insatisfait, lorsqu'on saute d'un tiers de circonférence, du rouge au bleu, ou du vert au violet. Runge appliquera ces principes dans ses derniers ouvrages, d'inspiration symboliste[2].

Runge est mort de la tuberculose à Hambourg.

Peintures et dessins

  • De nombreux autoportraits (1799, 1802, 1806, 1810)
  • Triomphe de l'Amour (Triumph des Amor ; 1800)
  • Die Heimkehr der Söhne (1800)
  • Kupferstich-Vignetten zu Ludwig Tiecks Minnelieder-Übersetzungen (1803)
  • Die Zeiten (Vier Kupferstichvorlagen, 1803)
  • Die Lehrstunde der Nachtigall (1803)
  • La Mère à la Source (Die Mutter an der Quelle ; 1804)
  • Pauline im grünen Kleid (1804)
  • Nous Trois (le peintre, sa femme et son frère Daniel) (Wir drei ; 1805)
  • Le Petit Perthes (1805), huile sur toile, 143 × 95 cm, Château de Weimar[3]
  • Les Enfants Hülsenbeck (1805-1806), huile sur toile, 132 × 144 cm, Kunsthalle de Hambourg[4]
  • Le Repos pendant la Fuite en Egypte (1805-1806), huile sur toile, 98 × 132 cm, Kunsthalle de Hambourg[5]
  • Le Calme (Die Ruhe auf der Flucht ; 1805-1806)
  • La Leçon du rossignol (deuxième version, 1804), huile sur toile, 104 × 85 cm, Kunsthalle de Hambourg[6]
  • Le Matin (première version) (1808), huile sur toile, 109 × 85 cm, Kunsthalle de Hambourg[7]
  • Le Grand matin (Der große Morgen, 1809), Stylo noir sur crayon, pinceau gris, 81 × 111 cm, Kunsthalle de Hambourg[8]
  • Arions Meerfahrt (Le Voyage en mer d'Arion), (1809), aquarelle sur papier, 51 × 118 cm, Hambourg, Kunsthalle.
  • D'innombrables papiers découpés / zahlreiche Scherenschnitte


Notes et références

  1. Philipp Otto Runge et Novalis
  2. Pierre Pinchon, La lumière dans les arts européens 1800-1900, Paris, Hazan, , p. 43-44, 54-55 ; Silvestrini et Fischer, op. cit.
  3. James Stourton, Petits Musées, grandes collections, La Martinière, , 271 p. (ISBN 2-86656-327-1), p. 180
  4. (de) « Les Enfants Hülsenbeck », sur Hanburger Kunsthalle (consulté le )
  5. Exposition au Louvre, « De l’Allemagne 1800-1939, de Friedrich à Beckmann », Dossier de l’art, vol. Hors série, no 205, , p.29
  6. « La Leçon du Rossignol », sur Musée d'Orsay (consulté le )
  7. (de) « Le Matin », sur Hamburger Kunstlhalle (consulté le )
  8. (de) « Le Grand matin », sur Hanburger Kunsthalle (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • (en) Thomas Sello, « Kinder müssen wir werden, wenn wir das Beste erreichen wollen », In: Lichtwark-Heft, no 75, Verlag HB-Werbung, Hamburg-Bergedorf, 2010 (ISSN 1862-3549).

Liens externes

  • Portail de la peinture
  • Portail de l’Allemagne
  • Portail des couleurs
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.