Paysage de fantaisie

Paysage de fantaisie est un roman de Tony Duvert publié en aux éditions de Minuit. Il est récompensé en par le prix Médicis.

Paysage de fantaisie
Auteur Tony Duvert
Pays France
Genre roman
Éditeur Minuit
Date de parution
Nombre de pages 231
ISBN 2707303410

Résumé

Dans une maison de campagne, des enfants sont dressés pour la prostitution.

Style

Premier « point de bascule[1] » de l'œuvre de Duvert, c'est un livre subversif (Madeleine Chapsal) qui allie à une narration et un style très déstructurés inspirés du Nouveau Roman, de la pornographie, de l'intransigeance stylistique et du réalisme social. Dans la suite des premiers ouvrages de Duvert, Paysage de fantaisie est « une espèce de nouveau roman, sans ponctuation, sans majuscules, sans phrases au sens habituel du mot, mais avec en revanche des blancs à l'intérieur des alinéas[2] ». Cependant, il l'a rédigé plus lentement que les précédents, en trois ans (1970-1972), et à l'écriture du fantasme s'ajoutent « des passages d'une extraordinaire netteté réaliste et dans lesquels la petite société des enfants apparaît comme dans aucun autre livre de la littérature auparavant[1] ».

Le titre du roman provient du nom français d'un tableau de Francesco Guardi conservé au musée de l'Ermitage[3]

Accueil critique

Ce roman est particulièrement bien reçu, dès sa sortie, par les critiques littéraires des grands médias français (Claude Mauriac[4], Madeleine Chapsal[5], Jean-François Josselin[6], François Nourissier[7], Dominique Rolin[8], etc.). Pour Madeleine Chapsal de l'Express c'est « un très grand livre. Par moments, insoutenable. Un livre où la lecture difficile retrouve sa dimension trop souvent perdue d'activité subversive[5]. » Pour Bertrand Poirot-Delpech du Monde, Duvert s'affirme avec cet ouvrage comme « le jeune auteur qui monte, qu'on ne va tarder à citer et à imiter[9] ». Pour Claude Mauriac du Figaro « l'auteur (...) révèle dans ce passage continu de l'abominable au délicieux et de l'exécrable à l'exquis, des dons et un art que le mot talent ne suffit pas à exprimer[4]. »

En , grâce au soutien de Roland Barthes, le roman obtient le prix Médicis, alors que la presse attendait plutôt la récompense pour Bernard Noël[10].

Cette publicité supplémentaire permet à certaines voix discordantes de s'exprimer. Jack Kolbert de la French Review écrit ainsi début 1974 dans un bilan de l'année littéraire 1973 : « Nous devons avouer qu'un ouvrage, dont l'érotisme nous semble toucher à la plus basse pornographie, ait été récompensé par l'un des grands prix littéraires français, nous paraît abusif[2]. »

Éditions

Notes et références

  1. Sebhan (2010), p. 71
  2. Jack Kolbert, « L'Année Littéraire 1973 », The French Review, vol. 47, n°6, mai 1974, p. 1048.
  3. Francesco Guardi, Paysage de Fantaisie. Quatrième de couverture de la première édition de Paysage de fantaisie.
  4. Claude Mauriac, « Une littérature corrosive », Le Figaro littéraire n°1396, 17 février 1973, II, p. 16.
  5. Madeleine Chapsal, « La fête cruelle de Tony Duvert », dans L'Express n°1124, 22-28 janvier 1973, p. 74-5.
  6. Jean-François Josselin, « Un romancier du plaisir », dans Le Nouvel Observateur n°430, 5-11 février 1973, p. 66.
  7. François Nourissier, « Astucieusement faisandé », dans Le Point n°21, 12 février 1973, p. 67.
  8. Dominique Rolin, « Superbement amoral », dans Le Point n°21, 12 février 1973, p. 67.
  9. Quatrième de couverture de Paysage de Fantaisie.
  10. Gilles Sebhan, Tony Duvert. L'Enfant silencieux, Paris : Denoël, 2010, p. 75
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