Paul Pellisson

Paul Pellisson-Fontanier, dit Paul Pellisson, né à Béziers le et mort à Paris le , est un homme de lettres français.

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Biographie

Né dans une famille protestante, il étudie le droit à Toulouse et exerce à Castres. Il est présenté aux membres de l’Académie française par son coreligionnaire Valentin Conrart et entreprend d’en écrire la première biographie : Histoire de l’Académie française depuis son établissement jusqu’en 1652[1]. Après qu’il en a commencé la lecture, celle-ci décide de lui accorder le droit – unique dans l’histoire de l’Académie – d’assister à ses séances avec tous les droits d’un académicien en attendant son élection au prochain siège vacant, ce qu’elle fait le . Six ans plus tard, à l’échec de ses efforts contre la candidature du frère aîné de Boileau-Despréaux, Gilles Boileau, qui avait critiqué ses amis Madeleine de Scudéry et Ménage, il cesse sa fréquentation pour n’y retourner qu’à la mort de Gilles Boileau.

Secrétaire de Nicolas Fouquet, il est emprisonné à la Bastille en 1661 à la suite de la disgrâce de celui-ci. Il reste incarcéré quatre ans, parce qu'il avait refusé de renier Fouquet et qu'il avait rédigé un Discours au roi, par un de ses fidèles sujets sur le procès de M. de Fouquet, puis une Seconde défense de M. Fouquet.

Libéré en 1666, il devient historiographe de Louis XIV. Son abjuration en 1670 lui obtient de riches bénéfices ecclésiastiques, en particulier le poste très rémunérateur d'intendant de Cluny. En 1677 il perd sa position d'historiographe, remplacé par Racine et Boileau.

Il apparaît dans les romans de son amie intime Madeleine de Scudéry sous les traits de Herminius et d’Acante. Il était également lié au cousin de Madame de Sévigné, Bussy-Rabutin, qui a dit de lui qu’il était « encore plus honnête homme que bel esprit. » Voltaire l’a décrit comme un « poète médiocre, à la vérité, mais homme très savant et très éloquent. »

A la fin de sa vie, il a des échanges épistolaires avec Leibniz par l'intermédiaire de Madame de Brignon, sur la réunion des églises et sur la conception dynamique de la matière que lui expose Leibniz, et qu'il approuve ; mais il échoue à la faire accepter par l'Académie[2],[3].

Œuvres

  • Histoire de l’Académie française depuis son établissement jusqu’en 1652 (1653). Réédition : Slatkine Reprints, Paris, 1989. Disponible sur Gallica Vol. 1 Vol. 2
  • Panégyrique du Roy Louis Quatorziènne, prononcé dans l'Académie françoise. Paris : 1671.
  • Réflexions sur les différends de la religion. Paris : 1686 Disponible sur Gallica
  • De la tolerance des religions, lettres de M. de Leibniz et reponses de M. Pellisson. Paris : Jean Anisson, 1692 Disponible sur Archive.org
  • Correspondance avec Leibniz, éditée par Foucher de Careil, Œuvre de Leibniz, t. 1, Paris, Didot, 1859 (lire en ligne).
  • Le Siège de Dole en 1668 : relation écrite pour Louis XIV. Dole : Bluzet-Guinier, 1873.
  • Œuvres diverses, 1624-1693, Disponible sur Archive.org Vol. 1 Vol. 2 Genève : Slatkine Reprints, 1971.
  • Lettres historiques, 1624-1693. Genève : Slatkine Reprints, 1971.

Pellisson a écrit des vers qui furent mis en musique par divers compositeurs de son temps : Bertrand de Bacilly, Michel Lambert, Sébastien Le Camus, Jean-Baptiste Lully, Louis Mollier. Ils apparaissent dans les Recueils des plus beaux vers mis en chant compilés par Bacilly à partir de 1661. On en trouve également dans le Recueil de pièces galantes, en prose et en vers, de Mme la Ctesse de La Suze et de M. Pélisson (Paris : Gabriel Quinet, 1664) Disponible sur Gallica.

Représentations cinématographiques

Annexes

Bibliographie

  • « Paul Pellisson Fontanier de l'Académie française », dans Charles Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, chez Antoine Dezallier, 1697, tome 1, p. 51-52 (lire en ligne)
  • « Paul Pélisson », dans Louis Ellies Dupin, Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, chez Pierre Humbert, Amsterdam, 1711, tome XVII, p. 240-247 (lire en ligne)
  • « Paul Pellisson Fontanier », dans Claude-Pierre Goujet, Bibliothèque françoise ou Histoire de la littérature françoise dans laquelle on montre l'utilité que l'on peut retirer des livres publiés en françois depuis l'origine de l'imprimerie, chez H.L. Guerin et L.F. Delatour, Paris, 1756, tome 18, p. 350-367 (lire en ligne)
  • Alain Niderst, Madeleine de Scudéry, Paul Pellisson et leur monde. Paris : Presses universitaires de France, 1976.
  • François Léopold Marcou, Étude sur la vie et les œuvres de Pellison, suivie d'une correspondance inédite du même. Paris : Didier, 1859.
  • Noémi Hepp, Deux amis d’Homère au XVIIe siècle, Paris : Klincksieck, 1970.

Article connexe

*Jean Sirmond : C'est en lisant cet auteur que Paul Pellisson commence à « aimer passionnément » la langue française et à croire « qu'avec du génie, du temps, & du travail, on pouvoit la rendre capable de toutes choses. »[réf. souhaitée]

Notes et références

  1. Paul (1624-1693) Auteur du texte Pellisson-Fontanier, Jean Baptiste Henri Du Trousset de (1653-1730) Auteur du texte Valincour et Pierre-Joseph d' (1682-1768) Auteur du texte Olivet, Histoire de l'Academie françoise .... [T. 1], Depuis son établissement jusqu'à 1652. Par M. Pellisson. Avec des remarques et des additions, (lire en ligne)
  2. Correspondance avec Leibniz dans Foucher de Cariel, Œuvres de Leibniz, t. 1, 1859, pp. LXVIII sq. et 151 sq. (lire en ligne).
  3. Pierre Costabel, Contribution à l'étude de l'offensive de Leibniz contre la philosophie cartésienne en 1691-1692, Revue Internationale de Philosophie, 1966, n° 76-77, p. 265 (lire en ligne).

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