Parti communiste du Chili
Le Parti ouvrier socialiste (POS) a été fondé à Iquique en 1912, par Luis Emilio Recabarren et une trentaine de mineurs. Il s'est transformé en adhérant à la IIIe Internationale (KomIntern) en Parti communiste du Chili (en espagnol : Partido Comunista de Chile) en 1922 (IIIe congrès du POS, Ier du PCCh). Hors-la-loi au Chili entre 1948 et 1958, ce n'est que plus tard, en 1970, qu'il accèdera au pouvoir lors de son union avec le Parti socialiste du Chili pour former l'Unité populaire chilienne.
Parti communiste du Chili (es) Partido Comunista de Chile | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
---|---|
Président | Guillermo Teillier |
Fondation | (Parti ouvrier socialiste) (Parti communiste du Chili) |
Siège | Santiago |
Secrétaire général | Lautaro Carmona |
Coalition | Nouvelle Majorité |
Organisation de jeunesses | Jeunesses communistes du Chili |
Positionnement | Gauche radicale |
Idéologie | Communisme Marxisme-léninisme Socialisme démocratique Progressisme |
Affiliation internationale | Forum de São Paulo, Solidnet. |
Adhérents | 52 356 (2017) |
Couleurs | Rouge |
Site web | http://www.pcchile.cl/ |
Représentation | |
Chambre des députés | 8 / 155 |
Assemblée constituante | 7 / 155 |
Élus régionaux (es) | 11 / 278 |
Maires | 6 / 345 |
Conseillers municipaux | 81 / 2240 |
Il retombe dans l'illégalité en 1973 après le coup d'État du général Augusto Pinochet. Les membres du parti montent alors une organisation de lutte armée contre la dictature, mais est très affaibli en 1976, sa direction clandestine étant décapitée à deux reprises par la DINA lors de l'affaire Calle Conferencia I et II.
Le parti redevient légal avec le retour de la démocratie en 1990, mais est maintenu à l'écart de la Concertation des partis pour la démocratie jusqu'aux élections parlementaires de 2009, où, pour la première fois depuis 1973, il obtient des sièges à l'Assemblée, en réussissant à faire élire trois de ses quatre candidats aux législatives, dont le président du PCCh, Guillermo Teillier, son secrétaire général, Lautaro Carmona, et l'avocat spécialisé dans la défense des droits de l'homme, Hugo Gutiérrez. Lors des élections parlementaires de novembre 2013, six députés communistes sont élus[1] dont Camila Vallejo[2]. De 2013 à 2018, le Parti communiste a été membre de la coalition du centre-gauche Nouvelle Majorité, soutenant le gouvernement de Michelle Bachelet.
Le parti a notamment compté parmi ses membres Pablo Neruda, Elías Lafertte, Violeta Parra et Víctor Jara.
Il est en 2017 le plus grand parti politique chilien avec près de 46 000 adhérents[3].
Idéologie
Karl Marx, avec l'humanisme socialiste, découvre l'homme, plus que dans les individus exceptionnels vers lesquels la Renaissance s'était tournée, dans l'homme social qui fait connaître son importance en tant qu'entité qui façonne la société. Dans la société, la nature de l'homme se réalise par la satisfaction de ses exigences naturelles, tant fondamentales que culturelles. Seul, "l'individu est une abstraction", comme l'avait dit Hegel.
Par conséquent, l'homme, selon le communisme, doit pouvoir se réaliser par la culture et la libre pensée. Un fait qui, selon le CP, n'existe pas au Chili, puisque l'influence étrangère limite la pensée de la société et les libertés propres à l'homme.
D'autre part, le PC affirme que le militant communiste est un révolutionnaire, dont l'objectif est de réaliser, en s'organisant avec le parti, les réformes sociales nécessaires afin de parvenir, de manière démocratique et constitutionnelle, à une plus grande justice sociale.
Il est faux de dire que le parti communiste chilien s'éloigne du marxisme-léninisme classique. Le Parti communiste du Chili, depuis ses débuts jusqu'à aujourd'hui, est de pensée marxiste-léniniste (ML). Tout au long de l'histoire, il l'a appliquée de différentes manières, en s'adaptant à la réalité matérielle du pays, étant l'un des rares partis marxistes à n'avoir jamais abandonné la dispute politique électorale, ce qui lui a valu les critiques du secteur de l'ultra-gauche. La résolution de "coexistence pacifique" de l'Union des républiques socialistes soviétiques dans les années 50, a pénétré profondément dans les politiques du parti, approfondissant la politique du Front populaire et atteignant son point culminant avec la candidature de Salvador Allende de l'Unité populaire. La thèse politique défendue par Allende était celle d'un socialisme démocratique fondé sur la dispute démocratique. Le parti n'était pas étranger à la politique de l'Unité Populaire, sans jamais quitter les concepts marxistes de la lutte des classes. Après la dictature militaire de Pinochet, le réarmement politico-idéologique du parti a eu lieu, toujours marxiste-léniniste.
Il appartient actuellement à la Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers et au Forum de Sao Paulo. Et en matière de politique étrangère, elle soutient les projets de gauche latino-américains, y compris les socialismes du 21e siècle, soulignant sa position favorable aux gouvernements de Nicolás Maduro au Venezuela, de Díaz-Canel à Cuba et d'Evo Morales en Bolivie.
Résultats électoraux
Élections à la Chambre des députés
Année | Voix | % | Sièges |
---|---|---|---|
1918 | 1 548 | 0,6 | 0 |
1921 | 4 814 | 2,2 | 2 |
1924 | 1 212 | 0,5 | 0 |
1925 | 19 446 | 6,7 | 9 |
1932 | 3 350 | 1,1 | 1 |
1937 | 7 543 | 5,1 | 1 |
1941 | 65 671 | 14,1 | 17 |
1945 | 46 133 | 10,3 | 15 |
1961 | 157 572 | 11,8 | 16 |
1965 | 290 635 | 12,7 | 18 |
1969 | 383 049 | 16,6 | 22 |
1973 | 578 695 | 16,2 | 24 |
1993 | 336 034 | 5,0 | 0 |
1997 | 398 588 | 6,9 | 0 |
2001 | 320 668 | 5,2 | 0 |
2005 | 339 547 | 5,1 | 0 |
2009 | 133 718 | 2,0 | 3 |
2013 | 255 242 | 4,1 | 6 |
2017 | 274 935 | 4,6 | 8 |
Élections au Sénat
Année | Voix | % | Sièges |
---|---|---|---|
1937 | 7 543 | 7,1 | 1 |
1941 | 28 449 | 12,2 | 3 |
1945 | 25 708 | 12,8 | 3 |
1961 | 75 123 | 12,2 | 3 |
1965 | 5 | ||
1969 | 181 488 | 18,0 | 9 |
1973 | 5 | ||
1993 | 65 073 | 3,5 | 0 |
1997 | 357 825 | 8,4 | 0 |
2001 | 45 735 | 2,6 | 0 |
2005 | 104 687 | 2,2 | 0 |
2009 | |||
2013 | 6 467 | 0 | |
2017 |
Élections présidentielles
Année | Candidat | Voix | % |
---|---|---|---|
1920 | Luis Emilio Recabarren | 681 | 0,4 |
1925 | José Santos Salas | 74 091 | 28,4 |
1927 | aucun | ||
1931 | Elías Lafertte | 2 434 | 0,9 |
1932 | Elías Lafferte | 4 128 | 1,2 |
1938 | soutien à Pedro Aguirre Cerda | ||
1942 | soutien à Juan Antonio Ríos | ||
1946 | soutien à Gabriel González Videla | ||
1952 | soutien à Salvador Allende | ||
1958 | soutien à Salvador Allende | ||
1964 | soutien à Salvador Allende | ||
1970 | soutien à Salvador Allende | ||
1989 | soutien à Patricio Aylwin | ||
1993 | soutien à Eugenio Pizarro | ||
1999 | Gladys Marín | 225 224 | 3,2 |
2005 | soutien à Tomás Hirsch | ||
2009 | Jorge Arrate | 433 195 | 6,2 |
2013 | soutien à Michelle Bachelet | ||
2017 | soutien à Alejandro Guillier |
Références
- (fr)Solidarité Internationale PCF, « Deux jeunes communistes, figures du mouvement étudiant, élues au Chili avec huit députés du PC : une première depuis 1973 »
- (fr)Texte par Ségolène Allemandou pour France 24, « Les étudiants chiliens portent le combat de la rue au Congrès »
- « El Partido Comunista es el que más militantes ha inscrito, con casi 46.000 adherentes », Diario El Día, (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
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