Palais Catherine

Le palais Catherine (en russe : Екатерининский дворец, Iekaterininski dvorets), appelé aussi improprement palais de Tsarskoïe Selo (car il existe aussi à Tsarskoïe Selo le palais Alexandre), est un palais de Russie du XVIIIe siècle de style baroque, situé à Pouchkine (ancienne Tsarskoïe Selo, c'est-à-dire « village du Tsar »), à 25 km de Saint-Pétersbourg.

Pour le palais à Moscou, voir Palais Catherine (Moscou).

Histoire

Dans l'histoire et l'architecture du palais, les tendances architecturales de chacune des époques auxquelles le palais a survécu et les préférences personnelles des dirigeants russes de l'époque ont été reflétées. Le palais lui-même a été fondé en 1717 sous la direction de l'architecte allemand Johann Friedrich Braunstein en tant que résidence d'été de l'impératrice Catherine Ire. En , la cérémonie d'ouverture a été organisée dans le palais au cours de laquelle «ils ont tiré 13 fusils trois fois». L'empereur a assisté à la célébration. Selon le premier projet, le palais était un petit bâtiment de deux étages de style hollandais, typique de l’architecture russe du début du XVIIIe siècle, «pour 16 lumières». En 1743, l'impératrice Élisabeth Ire, qui venait juste de monter sur le trône, chargea les architectes russes Mikhaïl Zemtsov et Andreï Kvassov d'agrandir et d'équiper le palais. C'est sous l'impératrice Élisabeth Ire que le palais acquit son apparence et son style actuel. En , elle chargea l'architecte Rastrelli de reconstruire le palais, car elle le considérait trop vieux et trop petit. Après le démantèlement, de grands travaux de restructuration et de construction furent menés pendant quatre ans, et un palais moderne, construit dans le style baroque russe. Plus de 100 kilogrammes d'or sont allés aux finitions sophistiquées de la nouvelle façade et à de nombreuses statues sur le toit. En face de la façade majestueuse, un parc à la française est aménagé. Le , le palais, long de 325 mètres, est inauguré en présence de la Cour et de diplomates.

Traditionnellement, le palais est également associé au nom de Catherine la Grande, bien que l'impératrice elle-même ait considéré cette «crème fouettée» à l'ancienne. Selon la volonté de feue l'impératrice Élisabeth, la première chose que Catherine a ordonnée était de dorer les statues du parc. Quand certains d’entre eux avaient déjà été traités, après avoir appris le coût de ces travaux, Catherine ordonna leur suspension. Dans ses Mémoires, elle a réprimandé son prédécesseur pour le gaspillage. Durant tout son règne, elle a reconstruit le palais et le parc à son goût, les rendant plus confortables et plus modestes.

Architecture

Âme de Tsarskoïe Selo

Catherine II, dite la Grande, agrandit le palais existant. La galerie d'art du palais ne comptait qu'une douzaine d'œuvres originales, mais Catherine II envoie des ambassadeurs à travers l'Europe pour acquérir les plus belles œuvres existantes. Bientôt, la collection impériale compte près de quatre mille toiles.

Catherine aménage des pavillons et des jardins à l'anglaise autour du grand étang du palais.

Façade

La façade du palais Catherine mesure plus de 300 mètres de long. De couleur bleue avec des piliers blancs, elle est ornée de sculptures dorées.

Les intérieurs du palais de Catherine

L'escalier d'apparat

En 1752-1756, lors de la reconstruction du Grand palais de Tsarskoïe-Selo, Rastrelli disposa l'escalier d'apparat trop loin du portail d'entrée, dans la partie sud de l'édifice surmontée d'une coupole avec flèche. Sous le règne de Catherine II, l'escalier de Rastrelli fut démoli et sur ordre de l'impératrice, Cameron en conçut un autre en bois d'acajou dans la partie centrale du palais, à l'emplacement du salon chinois créé par Rastrelli. En 1860-1863, cet escalier fut lui aussi refait en marbre par Monighetti, en style rococo, avec balustrades ajourées et décor de vases.

La grande salle

La grande salle ou Galerie lumineuse, comme on l'appelait au XVIIIe siècle, est la plus grande salle d'apparat du palais. Elle fut créée selon le projet de Rastrelli en 1752-1756. Cette magnifique salle, de plus de 800 mètres carrés, était destinée aux réceptions officielles, aux grandes cérémonies et banquets et aux bals masqués.

Les murs sont couverts de sculptures dorées du sol au plafond. Les fenêtres sont des deux côtés et les miroirs, la marqueterie du parquet... tout cela fait tourner la tête! À l'époque impériale, on allumait 700 bougies qui se reflétaient dans les miroirs et donnaient une sensation de fête éternelle.

Grâce aux 13 grandes fenêtres de chaque côté et les miroirs entre elles, l'architecte F. B Rastrelli a pu obtenir un tel effet que la salle semble énorme et sans fin. Tout le son est répété 32 fois ici. Cela a été créé exprès pour que la voix de l'impératrice soit plus redoutable et plus autoritaire.

Pendant la Seconde Guerre mondiale la Salle dorée, comme et les autres salles du palais, a été brûlée par les Allemands et ce qu'on voit aujourd'hui, c'est un effort colossal des travailleurs soviétiques qui ont reconstitué chaque détail de l'intérieur à l'identique[1].

La salle à manger des chevaliers

La salle à manger des Chevaliers, se disposant à côté de la grande salle, a été également conçue sur le projet de Rastrelli. Ses dimensions sont petites et pour cette raison l'architecte plaça sur les murs des glaces et installa de fausses fenêtres à miroirs, ce qui rend la pièce visuellement plus vaste et plus claire.

Sur les tables de la salle à manger des Chevaliers sont exposées des pièces des célèbres services dits « des ordres », qui sont décorés des insignes et des rubans des ordres russes.

Ces services furent exécutés, en 1777-1785, par la première manufacture privée de porcelaine appartenant à Francis Gardner.

Durant plusieurs dizaines d'années, ces services étaient utilisés pendant les jours des grandes fêtes consacrées aux patrons célestes des principaux ordres honorifiques: ordre de Saint-André, de Saint-Georges, de Saint-Alexandre-Nevsky et de Saint-Vladimir.

La salle des Tableaux

Cette salle d'apparat du grand palais de Tsarskoïe Selo, baptisée ainsi grâce à son ornementation originale - des tableaux disposées en tapisserie, c'est-à-dire les uns à côté des autres sur toute la surface des murs- fut conçue par Rastrelli dans les années 1750. La superficie de cette salle est 180 mètres carrés.

La principale collection des tableaux fut acquise par l'impératrice Élisabeth en 1745-1746. Les tableaux furent choisis par le peintre Georg Grooth à Prague et à Hambourg.

Au XVIIIe siècle, la salle servait aux réceptions diplomatiques, on y donnait des banquets et des soirées musicales et, au cours de la guerre de Sept Ans (1756-1763), elle fut le lieu de réunion de la Conférence de la Haute cour.

En été 1757, c'est ici que se déroula la remise solennelle des drapeaux et clés des villes prussiennes conquises[2].

Le salon d'ambre

Chaque pièce est ornée de sculptures, de miroirs et de statuettes. Une des pièces les plus spectaculaires du palais est la Chambre d'ambre. Autrefois la salle était couverte d'ambre véritable du sol au plafond. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château et les jardins ont beaucoup souffert des déprédations de l'armée allemande et à cette époque la Chambre d'ambre a disparu. Elle a, depuis peu, été reconstituée à l'identique sur financement allemand. L'enfilade au passage d'or, œuvre de Rastrelli, est composée de cinq portes dorées.

Parc

Une nymphe dans la parc du palais Catherine. Septembre 2018.

Le parc comporte de nombreuses folies (fabriques de jardin) : la Grotte (ou salon du Matin), l'Amirauté, la colonne de Tchesmé, les Bains turcs, la Pyramide, le pont de Marbre (ou palladien), la Tour en ruine, le Pavillon grinçant, la Gloriette, etc.

À l'extérieur, dans le magnifique parc de plus de 100 hectares, la construction la plus originale est la galerie Cameron, décorée de bustes de personnages et de dieux antiques, ou le pavillon d'Agate et le Jardin suspendu. Le parc paysager s'articule autour du Grand Étang avec la célèbre colonne de Tchesmé, commémorant la grande victoire navale sur les Turcs, et des pavillons comme les Bains turcs en forme de mosquée, pavillons néo-classiques aux volumes géométriques adoucis d'incrustations en relief.

Illustrations

Le palais Catherine en hiver.

Bibliographie

  • G. Khodassevitch,Tsarskoïe-Selo. Palais et parcs, traduit en français par N. Moultatouli, Saint-Pétersbourg, éd. Medny Vsadnik, 2013

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Notes et références

  1. Touiyek Anouar, « le palais de catherine: histoire, horraires, comment se rendre, que voir? », sur Guides à Pétersbourg (consulté le )
  2. I bott, Tsarskoe-Selo,
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