Otium

L'otium est un terme latin remontant au milieu du IIe siècle av. J.-C. qui recouvre une variété de formes et de significations dans le champ du temps libre[1]. C'est le temps durant lequel une personne profite du repos pour s'adonner à la méditation, au loisir studieux[1]. C'est aussi le temps de la retraite à l'issue d'une carrière publique ou privée, par opposition à la vie active, à la vie publique. C'est un temps, sporadique ou prolongé, de loisir personnel aux implications intellectuelles, vertueuses ou morales avec l'idée d'éloignement du quotidien, des affaires (negotium = neg-otium), et d'engagement dans des activités valorisant le développement artistique ou intellectuel (éloquence, écriture, philosophie)[1]. L'otium revêt une valeur particulière pour les hommes d'affaires, les diplomates, les philosophes ou les poètes[2],[3].

Villa Getty, illustration du mode de vie pendant l'otium dans une villa de la Rome antique.

Cette période de temps libre, éloignée du quotidien, consacrée à des activités intellectuelles ou créatives, est devenue un enjeu social pour certains sociologues. Elle apparaît nécessaire et donc rémunérée pour certaines professions (chercheurs, universitaires...), elle s'étend maintenant dans certaines entreprises à des cadres et devient une revendication de nombreux salariés[4].

Sénèque loue les mérites de l'otium et le considère comme la caractéristique de l’homme vraiment libre, mais en ajoutant qu’il est bon de le consacrer à un rôle social ou politique dans la cité.

Notes et références

    1. Catherine Virlouvet (dir.) et Stéphane Bourdin, Rome, naissance d'un empire : De Romulus à Pompée 753-70 av. J.-C, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 796 p. (ISBN 978-2-7011-6495-3), chap. 7 (« La conquête du bassin méditerranéen »), p. 374.
    2. Julia Conaway Bondanella, « Petrarch's Rereading of Otium in De vita solitaria », Comparative Literature, American Comparative Literature Association (en), vol. 60, no 1, , p. 14–28 (lire en ligne, consulté le )
    3. Garrison, p. 282
    4. Jean-Claude Milner, Le salaire de l'idéal,

    Voir aussi

    Bibliographie

    • (en) Daniel H. Garrison, Horace: Epodes and Odes, Norman (Oklahoma), University of Oklahoma Press, (ISBN 0-8061-3057-1)
    • Jean-Marie André, L'otium dans la vie morale et intellectuelle romaine des origines à l'époque augustéenne, Presses universitaires de France, , 576 p.
    • Caroline Leblond et Filipe Ferreira, L’otium : loisirs et plaisirs dans le monde romain : Actes de la journée doctorale tenue à l’INHA (Paris) le 12 janvier 2012, , 117 p. (lire en ligne)

    Articles connexes

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