Ostéopontine

L'ostéopontine est une protéine d'adhérence du tissu osseux reliant l'hydroxyapatite aux cellules osseuses. Elle fait partie de la phase organique du tissu osseux et appartient aux protéines non collagéniques de la matrice osseuse. Son gène est le SPP1 (pour « secreted phosphoprotein 1 ») situé sur le chromosome 4 humain.

Ostéopontine

Ostéopontine humaine complexée avec son anticorps (PDB 3CXD[1])
Caractéristiques générales
Nom approuvé Secreted PhosphoProtein 1
Symbole SPP1
Homo sapiens
Locus 4q22.1
Masse moléculaire 35 423 Da[2]
Nombre de résidus 314 acides aminés[2]
Entrez 6696
HUGO 11255
OMIM 166490
UniProt P10451
RefSeq (ARNm) NM_000582.2, NM_001040058.1, NM_001040060.1, NM_001251829.1, NM_001251830.1
RefSeq (protéine) NP_000573.1, NP_001035147.1, NP_001035149.1, NP_001238758.1, NP_001238759.1
Ensembl ENSG00000118785
PDB 3CXD, 3DSF
Liens accessibles depuis GeneCards et HUGO.

Rôles

Dans le tissu osseux où elle est abondamment exprimée, l'ostéopontine se localise au niveau des lignes cémentantes et de la paroi des canalicules et des logettes des ostéocytes (les cellules résidentes dans l'os). Cette protéine inhibe aussi fortement la minéralisation, permettant ainsi aux ostéocytes de maintenir leurs contacts avec les cellules restant à la surface osseuse. L'ostéopontine peut être détectée par immunohistochimie ou par une coloration argentique qui visualise ses séquences riches en acide aspartique[3].

L'ostéopontine est aussi sécrétée dans l'urine par les cellules des tubes contournés distaux et elle empêche la précipitation du calcium en évitant la formation de calculs rénaux.

Elle est également exprimée dans les macrophages, les cellules endothéliales et épithéliales et intervient dans l'inflammation, dont le recrutement local des leucocytes[4].

En médecine

Le taux de cette protéine augmentait considérablement et de façon précoce chez les personnes atteintes d'un mésothéliome pleural (cancer de la plèvre dû à l'inhalation de fibres d'amiante). La recherche de cette protéine serait d'autant plus intéressant que le délai de latence avant la déclaration de la maladie est très longue : de 20 à 40 ans. Il serait ainsi plus facile de faire le lien entre une exposition et la maladie.

Elle intervient dans la fibrose du muscle cardiaque[5] en facilitant l'expression du micro-ARN 21[6], le tout résultant en une insuffisance cardiaque[7]. Le dosage de son taux sanguin est d'ailleurs corrélé avec le pronostic de cette dernière[8].

Annexes

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Jiamu Du, Sheng Hou, Chen Zhong, Zheng Lai, Hui Yang, Jianxin Dai, Dapeng Zhang, Hao Wang, Yajun Guo et Jianping Ding, « Molecular Basis of Recognition of Human Osteopontin by 23C3, a Potential Therapeutic Antibody for Treatment of Rheumatoid Arthritis », Journal of Molecular Biology, vol. 382, no 4, , p. 835-842 (PMID 18694758, DOI 10.1016/j.jmb.2008.07.075, lire en ligne)
  2. Les valeurs de la masse et du nombre de résidus indiquées ici sont celles du précurseur protéique issu de la traduction du gène, avant modifications post-traductionnelles, et peuvent différer significativement des valeurs correspondantes pour la protéine fonctionnelle.
  3. Osteopontin is histochemically detected by the AgNOR acid-silver staining. Histol Histopathol. 2008 Apr;23(4):469-78. PMID 18228204
  4. Mazzali M, Kipari T, Ophascharoensuk V, Wesson JA, Johnson R, Hughes J, Osteopontin – a molecule for all seasons, QJM, 2002;95:3–13
  5. Lenga Y, Koh A, Perera AS, McCulloch CA, Sodek J, Zohar R, Osteopontin expression is required for myofibroblast differentiation, Circ Res, 2008;102:319–327
  6. Lorenzen J, Schauerte C, Hubner A et al. Osteopontin is indispensible for activator protein-1-mediated angiotensin II-related miR-21 transcription during cardiac fibrosis, Eur Heart J, 2015;36:2184–2196
  7. Singh K, Sirokman G, Communal C et al. Myocardial osteopontin expression coincides with the development of heart failure, Hypertension, 1999;33:663–670
  8. Rosenberg M, Zugck C, Nelles M et al. Osteopontin, a new prognostic biomarker in patients with chronic heart failure, Circ: Heart Fail, 2008;1:43–49
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