Organisations royalistes françaises

Les organisations royalistes françaises du XXIe siècle professent, soit le traditionalisme, soit le nationalisme, soit la démocratie. Plusieurs sont issues de l'Action française.

Légitimistes

Pour la première fois depuis la mort du Comte de Chambord en 1883, les successions légitimiste de France et carliste d'Espagne investissent des princes différents à la mort d'Alphonse-Charles de Bourbon en 1936. Après la seconde guerre mondiale, le rappel par la branche aînée (Jacques-Henri de Bourbon) de ses droits sur le trône de France[1] ravive le légitimisme.

Les principales organisations légitimistes sont le Secrétariat de Mgr le Duc d'Anjou, le Mémorial de France à Saint-Denys, l'Institut de la Maison de Bourbon, l'Union des cercles légitimistes de France (UCLF) qui promeut la Charte internationale de la légitimité[2], Présence du souvenir bourbonien (PSB) et le Cercle d'action légitimiste (CAL). Toutes promeuvent la royauté traditionnelle et ne se réclament donc ni du nationalisme, ni de la démocratie. Elles soutiennent les droits de Louis de Bourbon.

Structure Fondation Positionnement Doctrine Volonté Statut actuel Influence
Secrétariat de Mgr le Duc d'Anjou (le Bureau) contre-révolution, traditionalisme légitimisme informer sur internet au nom du Prince, faire connaître et valoriser la royauté, créer des échanges entre les Français fidèles à la royauté et à son successeur légitime aux ordres directs de Mgr le Duc d'Anjou
Institut de la Maison de Bourbon (IMB) 1973 contre-révolution, traditionalisme légitimisme promouvoir la connaissance de l'histoire de France et du règne de la Maison royale, être le conservatoire des traditions et transmettre les valeurs qui ont fait la France dans la fidélité indéfectible à l'aîné des Capétiens reconnaissance par Mgr le Duc d'Anjou
Mémorial de France à Saint-Denys 2050 perpétuer l’ordonnance du 21 janvier 1815 du roi Louis XVIII instituant une messe célébrée en la basilique Saint-Denis chaque 21 janvier et chaque 16 octobre en mémoire de l'exécution du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette protection de Mgr le Duc d'Anjou
Union des cercles légitimistes de France (UCLF) contre-révolution, traditionalisme légitimisme restaurer la monarchie française traditionnelle de droit divin
Présence du souvenir bourbonien (PSB) contre-révolution, traditionalisme légitimisme faire connaître le principe incarné par l’Aîné de la Maison de Bourbon avec des études, des réunions, des conférences à caractère historique relatives à l’histoire des Capétiens; réunir tous les Français fidèles à la monarchie
Cercle d'action légitimiste (CAL) 2018 contre-révolution, traditionalisme légitimisme faire rayonner la doctrine sociale de l'Eglise dans les sphères sociales et politiques

Conservateurs, nationalistes et démocrates

Démocrates le plus souvent, ces mouvements prônent le rétablissement de la monarchie parlementaire en France, telle qu'elle fut de la fin du règne de Louis XVI à Napoléon III, ou telle qu'elle l'est actuellement en Grande-Bretagne et dans la plupart des pays d'Europe du Nord (des Belgique, Pays-Bas, Luxembourg au Danemark et à la Suède).

Parti Fondation Positionnement Idéologie Volonté Statut actuel Influence
Restauration nationale 1955 Extrême droite[3],[4] Orléanisme, Nationalisme français, Souverainisme, National-conservatisme Instauration d'une monarchie et défense de l’intérêt national Fusionné dans Action française Charles Maurras
Action française (ex-Centre royaliste d'Action française) 1898 Extrême droite, droite contre-révolutionnaire et traditionaliste Revendique une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée
Alliance royale 2001 Droite à extrême droite Royalisme Instauration d'une monarchie constitutionnelle prenant comme base la Constitution de la Ve République Bertrand Renouvin
Rassemblement démocrate pour la monarchie Centriste Social-démocratie, démocratie-chrétienne et gaullisme
Nouvelle Action royaliste 1978 Gauche Royalisme, Gaullisme, Gaullisme de gauche Instaurer une monarchie constitutionnelle en France Bertrand Renouvin

La Restauration nationale et le Centre royaliste d'Action française forment l'essentiel des formations monarchiques fidèles à l'héritage du maurrassisme.

L'Alliance royale, plus proche de Bertrand Renouvin que des idées de Charles Maurras, critique à l'égard du nationalisme, propose une réforme des institutions visant à instaurer la "démocratie équitable". L'élection par collèges des représentants aux assemblées régionales et à l'assemblée nationale permet une représentation véritable. Le Roi gouverne avec ses conseillers dans les domaines de la Justice, de la Diplomatie, de la Sécurité intérieure et extérieure (ce que les républicains nomment "le domaine régalien"). Le Roi désigne le Premier ministre qui nomme son gouvernement, sur un modèle proche de l'actuelle constitution.

Le Rassemblement démocrate pour la monarchie regroupe les royalistes démocrates, qui est un modèle de régime politique mélangeant social-démocratie, démocratie-chrétienne et gaullisme, visant à rétablir un roi. Leur principe est : « couronner la Démocratie ». De tendance centriste, il prône une union nationale.

Enfin, la Nouvelle Action royaliste conduite par Bertrand Renouvin tente une synthèse entre les principes politiques de la monarchie constitutionnelle et les idéaux de citoyenneté et les valeurs républicaines. Marquée à gauche, elle a présenté un candidat à l'élection présidentielle de 1974 et soutenu la candidature de Jean-Pierre Chevènement en 2002.

Notes et références

  1. Le 20 juillet 1946 à Menaggio, province de Côme (Italie), le duc d’Anjou et de Ségovie Jacques-Henri de Bourbon fit une déclaration enregistrée devant notaire. Il déclara notamment : « notre qualité de chef salique de la maison de France comporte pour nous seul le droit héréditaire de porter les armes appartenant au chef de cette maison soit: "d’azur à trois fleurs de lis d’or", [...] en la même qualité à laquelle est attaché héréditairement le droit de faire valoir nos titres au trône de France, nous déclarons ne renoncer aucunement à ce droit ».
  2. UCLF, « Charte de la légitimité Vexilla regis prodeunt », sur https://vexilla-regis-prodeunt.com/,
  3. Girardet Raoul, « L'héritage de l'« Action française » », Revue française de science politique, no 4 (7e année), , p. 765-792 (DOI 10.3406/rfsp.1957.392438, lire en ligne).
  4. La Restauration nationale : Un mouvement royaliste sous la 5e République (préface de Nonna Mayer), Paris, Éditions Syllepse, coll. « Mauvais temps », , 371 p. (ISBN 978-2-913165-87-8) (texte remanié d'une thèse de doctorat soutenue en 1997.) « Née des retombées de la guerre de 1870 et de l'Affaire Dreyfus, l'Action française disparaît en 1944, compromise par ses liens avec le régime de Vichy. Elle renaît dès 1945 à travers une publication clandestine. Lentement, les partisans de la monarchie et du maréchal Pétain reconstruisent leurs réseaux. À la veille de la guerre d'Algérie, l'organisation royaliste est reconstituée sous le nom de Restauration nationale. Elle se range aux côtés des partisans de l'Algérie française et l'Organisation de l'armée secrète trouve en elle un de ses meilleurs soutiens. Cette réapparition du courant royaliste sur la scène politique, et sa permanence durant ces 50 dernières années, va marquer l'histoire d'après-guerre de l'extrême droite en France. »
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