Opéra de Rennes

L’opéra de Rennes est une salle à l'italienne située dans le centre-ville de Rennes. Il a été dessiné par Charles Millardet et bâti par Pierre Louise au XIXe siècle. Il est situé place de la Mairie, dont il constitue l'essentiel du côté oriental face à l’hôtel de ville.

Opéra de Rennes
Type salle à l'italienne
Lieu Rennes
Coordonnées 48° 06′ 40″ nord, 1° 40′ 43″ ouest
Architecte Charles Millardet
Inauguration 29 février 1836
Capacité 642
Gestionnaire Ville de Rennes
Protection  Classé MH (1961)
 Inscrit MH (1975, 1983)[1]
Site web opéra-de-rennes.fr
Logo de Opéra de Rennes.
Géolocalisation sur la carte : Rennes
Géolocalisation sur la carte : Bretagne

Le bâtiment accueille aujourd'hui essentiellement de l'art lyrique et organise quelques manifestations locales, tels que l'Opera en plein air.

Il est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis le .

Description

Situé sur la place centrale du centre-ville, son originalité est d'être inséré dans un projet immobilier comprenant logements et galeries à fonction marchande et protégés par une verrière, à l’arrière de l’opéra. Son autre originalité est de s'adapter à la forme de l'hôtel de ville de Rennes : l’avancée de l'opéra répond au creux de la mairie dessiné par Jacques V Gabriel.

Doté d'une salle à l'italienne de 642 places, c’est un des plus petits opéras de France. Principalement axé sur l’art lyrique, sa fréquentation est proche des 100 %[2].

L'actuel plafond de la salle est commandée le maire de Rennes, Jean Janvier, et réalisé par Jean-Julien Lemordant en 1914[3]. Ce Ciel de Jean-Julien Lemordant est son œuvre principale. Elle représente une danse bretonne avec une vingtaine de danseurs en costume breton et un couple de sonneurs. On connaît au moins 60 études préparatoires à cette grande composition, le musée des Beaux-Arts de Rennes en conservant une[4].

Le décor peint du salon dit des poilus salon est attribuée au peintre Camille Godet par Denise Delouche. Le décor, qui figure les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, a été réalisé en 1918 et reste mal documenté, fautes d'archives[5].

Auguste Jobbé-Duval (1847-1932) et son jeune frère Gaston Jobbé-Duval (1856-1929) firent la décoration du foyer[6]

Histoire

Établissements précédents

De 1693 à l’Incendie de Rennes de 1720, la salle de jeu de paume du Pigeon, située entre la rue Basse-Baudrairie et la place aux Arbres (actuelles rue Baudrairie et place de la Mairie) est louée aux comédiens comme lieu ordinaire de représentation.

Cette salle est réquisitionnée après l’incendie et les spectacles sont transférés à la plus vaste salle de jeu de paume du Cygne, également appelée salle de la Poulaillerie, entre les rues du Champ-Jacquet et de la Fracassière (actuelle rue de Penhoët). Le lieu est aménagé en 1737 en salle à l’italienne. La salle de la Poulaillerie est à son tour délaissée au milieu du XVIIIe siècle pour la salle du Pigeon réaménagée. Celle-ci accueille les représentations jusqu’à sa démolition en 1787. La salle de la Poulaillerie devient alors officiellement la salle de Comédie de Rennes jusqu’en 1836. Elle est réaménagée une dernière fois en 1797, avec une jauge de 811 personnes[7].

Établissement contemporain

Au début de la monarchie de Juillet, il est décidé de construire un théâtre sur la place aux arbres face à l’hôtel de ville. Cette construction répond au souhait de mettre Rennes au niveau de villes tels que Nantes, Lorient et Brest. Charles Millardet est chargé d'édifier un théâtre à l'italienne (théâtre ou scène et salle sont strictement séparés)[8].

Il est inauguré le après que sa construction eut démarré en 1832 sous de nombreuses polémiques[3]. En 1856, il subit un incendie et est reconstruit à l'identique.

L'Opéra, alors appelé « Théâtre », photographié au début du XXe siècle, avec une rame du tramway de Rennes.

La façade et ses toitures donnant sur la place de la mairie, ainsi que les souches de cheminées de l'immeuble du 11 Galerie du Théâtre font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [9].

Cet ensemble fait l'objet de protections au titre des monuments historiques. La façade et la toiture de l'opéra, ainsi que plusieurs éléments intérieurs, tels que le décor du plafond de la salle font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [9]. Les façades et les toitures donnant sur la place de la Mairie, la rue de Brillac et la rue de Coëtquen et les éléments non-protégés du passage dit de la Galerie du théâtre font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [9].

L'opéra a été restauré en 1997-1998.

De 2005 à 2017, la direction de l'Opéra est assurée par Alain Surrans[10], nommé par la suite directeur d'Angers-Nantes Opéra en 2017[11].

En , c'est Matthieu Rietzler qui a pris la direction de l'Opéra de Rennes.

Opéra en plein air

Initiée en 2009, et renouvelée tous les deux ans[12], l'œuvre lyrique de fin de saison est retransmise en direct sur la place de la Mairie devant 6 000 à 8 000 spectateurs[13],[14], ainsi que dans plusieurs autres lieux de la ville et de la région, permettant ainsi de toucher un plus large public[15],[16].

AnnéeTitreCompositeurMise en scène
2009Don GiovanniWolfgang Amadeus Mozart-
2011L'Enlèvement au sérailWolfgang Amadeus MozartVincent Vittoz
2013La traviataGiuseppe VerdiJean-Romain Vesperini
2015La CenerentolaGioachino RossiniJérôme Savary
2017CarmenGeorges Bizet Nicola Berloffa[17]
2019Le Vaisseau fantômeRichard WagnerBeverly et Rebecca Blankenship
2021 La chauve-souris Johann Strauss II Bruno de Lavenère[18]

Architecture

Extérieur

Intérieur

Identité visuelle

Références

  1. Notice no PA00090754, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Opéra de Rennes », sur Réunion des Opéras de France (consulté le ).
  3. Mussat et al. 1998
  4. Dépôt du musée national d'art moderne, 1994, diamètre 150 cm.
  5. Guillaume Kazerouni et Benoît Ollier, Camille Godet 1879-1966. Un peintre, dessinateur et pédagogue en Bretagne, Gand, Snoeck, , 224 p. (ISBN 978-94-6161-365-3)
  6. Capucine Lemaître, Les Jobbé-Duval, une famille d'artistes sur cinq générations, dans Place publique, patrimoine, p. 101/pp.98-101.
  7. Marie-Claire Mussat Place Publique Rennes, « Quand le seul théâtre était le jeu de paume », sur www.placepublique-rennes.com, (consulté le )
  8. Jean-Yves Veillard ; Alain Croix, Dictionnaire du patrimoine rennais, Rennes, Apogée, , 511 p. (ISBN 2-84398-167-0), p. 336
  9. « Théâtre et immeubles dits Galeries du Théâtre », notice no PA00090754, base Mérimée, ministère français de la Culture
  10. Les Trois Coups, « Entretien avec Alain Surrans, directeur de l’Opéra de Rennes - Les Trois Coups », Les Trois Coups, (lire en ligne, consulté le )
  11. « Rennes. Alain Surrans futur directeur d'Angers - Nantes Opéra », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
  12. « Opéra en plein air. Pour voir Carmen à Rennes, voyagez léger », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
  13. « 12 000 yeux et oreilles pour La Cenerentola en plein air », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
  14. « Opéra de Rennes : 7 000 personnes font un triomphe à Carmen », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
  15. « Rennes: L’opéra «Carmen» joué en direct et en plein air jeudi soir », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  16. « En 2017, à Rennes, retour de l'opéra en plein air avec Carmen », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
  17. Agnès Le Morvan, « Carmen, opéra culte et envoûtant », Ouest-France, (lire en ligne)
  18. https://www.opera-rennes.fr/sites/default/files/2021-06/Programme%20de%20salle%20La%20Chauve-souris%20sur%20%C3%A9crans.pdf

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Yves Veillard, Rennes au XIXe siècle : architectes, urbanisme et architecture, Rennes, Éditions du Thabor, , 518 p., p. 207-220
  • Marie-Claire Mussat, Jean-Yves Andrieux, Daniel Bizeray, Denise Lelouche, Sylvie Clair-Pondard et Catherine Laurent, L’opéra de Rennes : Naissance et vie d'une scène lyrique, Editions du Layeur, , 191 p. (ISBN 978-2-911468-19-3)

Article connexe

Liens externes

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