Office des Affaires étrangères (Allemagne)
L’office des Affaires étrangères (en allemand : Auswärtiges Amt, en forme courte AA) est le département ministériel du gouvernement fédéral responsable de la politique étrangère, des relations diplomatiques et des affaires européennes pour l'Allemagne.
Pour les articles homonymes, voir Ministère des Affaires étrangères et AA.
Office des Affaires étrangères (de) Auswärtiges Amt | |
Situation | |
---|---|
Création | |
Type | Département ministériel |
Haus am Werderschen Markt | Mitte, Berlin (Allemagne) |
Coordonnées | 52° 30′ 53″ N, 13° 23′ 58″ E |
Langue | Allemand |
Organisation | |
Ministre fédéral | Heiko Maas |
Personnes clés | Konrad Adenauer Willy Brandt Hans-Dietrich Genscher Joschka Fischer |
Dépend de | Gouvernement fédéral allemand |
Site web | auswaertiges-amt.de |
Bien qu'il constitue juridiquement un ministère, il continue de porter le titre d'« office » (Amt) pour des raisons historiques[1]. Il siège depuis dans la Haus am Werderschen Markt, quartier de Berlin-Mitte, mais garde néanmoins le surnom « la Wilhelmstraße » puisque ses bureaux se trouvaient originellement dans cette rue, de à .
Missions
L’office des Affaires étrangères est une administration fédérale suprême.
Organisation
Il est organisé en onze sections :
- section 1 : Section centrale ;
- section 2 : Section politique ;
- section 2A : Délégué du Gouvernement fédéral pour les questions de désarmement et de contrôle des armements ;
- section 3 : Section politique ;
- section E : Section européenne ;
- section GF : Questions mondiales, Nations unies, droits de l’homme, aide humanitaire ;
- section 4 : Économie et développement durable ;
- section 5 : Section juridique ;
- section 6 : Politique culturelle et éducative étrangère ;
- section K : Communication, relations publiques, médias ;
- section 7 : Protocole.
Le ministre porte le titre de ministre fédéral des Affaires étrangères (der Bundesminister des Auswärtigen, ou plus couramment der Außenminister). Il est assisté :
- de deux ministres d’État (Staatsministern im Auswärtigen Amt)[2], dont un ministre d’État pour l’Europe (Staatsminister für Europa) ;
- de deux secrétaires d’État (Staatssekretäre im Auswärtigen Amt).
Histoire
Création
L’office est constitué en 1870 comme un ministère de la confédération de l'Allemagne du Nord, dirigé par le secrétaire d’État aux Affaires étrangères (Außenstaatssekretär) ; sa compétence est élargie en 1871 au nouveau Reich allemand. Il s'agit alors d’une administration impériale (Reichsbehörde), qui n’est pas dirigée par un « ministre », mais qui est responsable devant le chancelier impérial : Otto von Bismarck est en effet déterminé à garder la haute main sur la politique extérieure. Finalement, l’organisme a gardé ce nom (« Auswärtiges Amt ») jusqu’à nos jours, bien qu’il soit de facto devenu ultérieurement un ministère, notamment dès l'époque de la république de Weimar en 1919.
Empire
Sous l’Empire, l’office s’installe aux nos 74-76 de la Wilhelmstraße, à Berlin-Mitte, avenue qui accueille également d’autres ministères. À l’époque bismarckienne, il est organisé en deux sections :
- la « section I » s’occupe des questions politiques et des relations avec les gouvernements étrangers ; à sa tête est placé le secrétaire d’État, assisté d’un sous-secrétaire d’État ;
- la « section II » s’occupe des affaires commerciales, juridiques, consulaires, artistiques et scientifiques, de la situation des sujets allemands à l’étranger et des migrations ; à sa tête est placé le directeur de l’office.
Bien que l’Office soit responsable de la politique étrangère de l’Empire, les États fédérés gardent alors suffisamment de marge de manœuvre pour gérer leurs propres relations diplomatiques.
L’habileté diplomatique de Bismarck donne vite à « la Wilhelmstraße » une bonne réputation dans les relations diplomatiques. Après son retrait, l’empereur Guillaume II joue un rôle accru dans la conduite de la politique étrangère ; l’office occupe cependant une fonction assez importante pour rester au cœur du dispositif diplomatique et éventuellement faire sentir son opposition aux revirements de l’empereur.
En 1885, les affaires juridiques sont transférées à une « section III » ou « section juridique » (Rechtsabteilung). En 1890, une section coloniale (Kolonialabteilung) est créée, qui devient en 1907 l’office impérial des Colonies (Reichskolonialamt). En 1915, une « section IV », chargée de la transmission des dépêches, est créée.
République de Weimar
La république de Weimar donne à l’office le statut d’un ministère, tout en maintenant son titre (en allemand : Auswärtiges Amt), et à son responsable le titre de ministre des Affaires étrangères du Reich. Le Reich assure la pleine responsabilité de la politique extérieure, et les services doivent être réorganisés.
Walther Rathenau est brièvement ministre en 1922 avant d’être assassiné. Gustav Stresemann est ministre d’ à , et s’inscrit par bien des aspects dans la tradition de Bismarck.
Troisième Reich
Les nazis prennent le contrôle du ministère en arrivant au pouvoir. Konstantin von Neurath puis Joachim von Ribbentrop occupent à eux deux ce poste pendant la quasi-totalité de la durée du régime hitlérien (de à ) ; deux ministres se succèdent en sur les derniers jours du régime : Arthur Seyss-Inquart et Lutz Schwerin von Krosigk.
République fédérale
En 1949, les Länder de l’Ouest se constituent en République fédérale, mais au regard du statut d'occupation, le pays ne pouvait jusqu'ici disposer de diplomatie souveraine. L'Allemagne ne recouvrera sa souveraineté diplomatique que le . L’office des Affaires étrangères créé à ce moment-là et officiellement transféré le suivant dans la nouvelle capitale, Bonn.
Konrad Adenauer cumule alors pendant plus de quatre ans sa fonction de chancelier fédéral et avec celle de ministre des Affaires étrangères.
Le maintien du nom indique que la République fédérale d’Allemagne déclare prendre la suite du Reich allemand — le nom officiel de l’Allemagne jusqu’en 1945 — en assumant toute la responsabilité de ses actions commises, contrairement à la République démocratique allemande (RDA) qui se considère comme créée ex nihilo, et qui constitua son propre ministère des Affaires étrangères (Ministerium für auswärtige Angelegenheiten).
Réunification
Après la chute du mur de Berlin, l’office établit son siège principal dans la maison du Werderscher Markt, à proximité du palais de la République. La plus grande partie de son siège est une ancienne extension de la Reichsbank, qui a ensuite accueilli le comité central du Parti socialiste unifié d’Allemagne (SED) de RDA ; un nouveau bâtiment est ajouté qui donne directement sur le Werdescher Markt. L’office conserve comme siège secondaire ses anciens locaux de Bonn.
Ministres
Notes et références
- Une situation similaire est rencontrée au Royaume-Uni où le ministère des Affaires étrangères est couramment appelé, même en français, « Foreign Office ». Mais à propos de l'Allemagne, l'usage du nom « Auswärtiges Amt » n'est pratiquement jamais utilisé en français.
- En Allemagne, un ministre d’État (Staatsminister) est de rang inférieur à un ministre. Le ministère traduit « ministre adjoint ».
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Auswärtiges Amt » (voir la liste des auteurs).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Auswärtiges Amt » (voir la liste des auteurs).
Annexes
Bibliographie
- (en) Ludwig Biewer, The History of the German Foreign Office. An Overview, document du site internet de l’office des Affaires étrangères, [lire en ligne]
- (de) Enrico Brandt, Christian F. Buck, Auswärtiges Amt, 4e édition, VS-Verlag, Wiesbaden, 2005 (ISBN 3531147234) [présentation en ligne]
- (en) Christopher R. Browning, The Final Solution and the German Foreign Office. A study of Referat D III of Abteilung Deutschland 1940-43 Holmes & Meier, New York et Londres, 1978 (ISBN 0841904030)
- (de) Jens Ruppenthal, « Die Kolonialabteilung im Auswärtigen Amt der Weimarer Republik », dans Ulrich van der Heyden et Joachim Zeller (direction), »…Macht und Anteil an der Weltherrschaft.« Berlin und der deutsche Kolonialismus, Unrast-Verlag, Münster, 2005 (ISBN 3-89771-024-2) [présentation en ligne]
- (de) Berndt von Staden, Zwischen Eiszeit und Tauwetter. Diplomatie in einer Epoche des Umbruchs (Erinnerungen), WJS-Verlag, Berlin, 2005 (ISBN 3-937989-05-6) [présentation en ligne]
- Eckart Conze, Norbert Frei, Peter Hayes, Moshe Zimmermann: Das Amt und die Vergangenheit. Deutsche Diplomaten im Dritten Reich und in der Bundesrepublik. München (Karl Blessing Verlag) 2010, (ISBN 3896674307 et 978-3896674302).
Articles connexes
Liens externes
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