Notonectidae

Les Notonectidae (notonectes) sont une famille d'insectes aquatiques prédateurs classés parmi les punaises (hétéroptères) aquatiques qui sont des insectes au rostre piqueur/suceur, proches des nèpes, mais plus petits (15 mm environ). Leur piqûre justifie leur surnom d'abeilles d'eau[1],[2].

Historique et dénomination

La famille des Notonectidae a été décrite par l’entomologiste français Pierre André Latreille en 1802.

Noms vernaculaires

  • l'abeille d'eau
  • la notonecte

Taxinomie

Cette famille se décompose en 2 sous-familles :

Description

Ces espèces comptent parmi les insectes aquatiques les plus communs des eaux dormantes ou à très faible courant. Elles sont facilement reconnaissables à leur attitude au repos, face ventrale vers le haut, inclinée sous la surface de l'eau, et aussi par une nage saccadée.

Leurs pattes postérieures natatoires très développées et garnies de franges ciliées ainsi que leur forme hydrodynamique (élytres en « V ») leur permettent une nage saccadée, mais rapide et précise. La notonecte est active toute l'année et peut voler facilement[3]. Elle est carnassière, dévorant les insectes et leurs larves, parfois aussi de petits têtards. Avec sa forte trompe, elle perce sa proie et la vide en la suçant. Cette trompe sert aussi de moyen de défense, très occasionnellement contre l'homme. Sa piqûre est assez douloureuse.[4]

Vision

Comme d'autres insectes, aquatiques notamment, les Notonectidae sont dotés d'yeux composés et d'une vision sophistiqués, adaptés à leur environnement et mode de vie, et à la géométrie optique et aux propriétés dioptriques particulières, qui ont intéressé les scientifiques[5],[6]. En position d'attente, une notonecte a trois champs de vision distincts; correspondant à la zone d'eau qui se trouve en dessous et devant elle, à la zone de miroir de la surface de l'eau et à la zone où cette surface est transparente. On a montré vers la fin des années 1970 que les facettes de la cornée de cet œil sont (chez le mâle comme chez la femelle) constituées de deux couches homogènes mais à indice de réfraction différent ; dans la couche distale (côté externe de l'œil) l'indice de réfraction est élevé, et dans la couche proximale (côté interne de l'œil) il est faible[6].

  • Les deux couches sont séparées par une zone de transition en forme de cloche. Cette zone asphérique a presque exactement la forme qui serait nécessaire pour anticiper et corriger l'aberration sphérique due à la forme de l'œil[6]. Le système de double lentille cornéenne dont les surfaces extérieures ne sont que légèrement convexes, permet a priori à ces espèces prédatrices de bien voir, et de plusieurs manières sous l'eau, mais aussi hors de l'eau quand elles volent pour trouver de nouveaux habitats ou à se reproduire, ceci sans grand changement de plan focal nécessaire quand l'insecte sort de l'eau ou y plonge[6].
  • Des ommatidies (ou ommatidium) sont présentes dans l'œil. Elles sont perpendiculaires à la surface de la cornée dans la région centrale, mais de plus en plus penchées au fur et à mesure de la courbure de l'œil. Ceci confère à l'insecte un large champ visuel en dépit de la légère courbure de l'œil. C'est peut-être aussi ce qui lui permet de bien percevoir la lumière polarisée renvoyée par les surfaces en eau. 75 % des axes optiques de toutes les ommatidies sont dans l'espace visuel binoculaire de l'animal, ce qui laisse penser qu'il voit en relief[6].
  • Deux zones d'acuité visuelle[7] élevée sont démontrées par l'observation du comportement de la « pseudopupille »[8] de chaque œil quand on met en rotation de l'animal sur un axe transversal[6]. Un animal horizontalement au repos, tête en bas sous la surface de l'eau semble bénéficier d'une de ces zones. L'autre zone de haute acuité visuelle est plus étroite (elle se situe à 43 ° ± 3 °) et est ventrale, de sorte qu'elle permet à l'animal de viser la surface de l'eau juste au-delà de la limite de la zone totalement réfléchissante. Avec ces ommatidies l'animal peut donc observer juste au-dessus de la surface de l'eau[6].
  • La partie basse (ventrale) de l'œil présente un système optique organisé de telle manière que la dimension verticale d'un petit objet est toujours imagée dans l'œil via un même nombre d'ommatidies, indépendamment de la distance, si l'objet mesure de 1,5 à 4,5 cm et situé entre 0 et cm face à l'animal dans le plan de la surface de l'eau. La zone de 1 à 1,5 cm est considérée comme la zone de haute acuité avec laquelle l'animal balaye la surface[6].
  • Les propriétés de sensibilité au mouvement des connexions neuronales ont commencé à être étudiées à la fin des années 1970 (Schwind, 1978) sur la base des gradients mesurés dans le réseau optique.

Habitat

Les notonectes passent la plupart de leur temps sous l'eau, mais peuvent voler pour trouver de nouveaux habitats ou si le niveau de leur plan d'eau s'assèche.

Articles connexes

Notes et références

  1. Christian Meyer, « Notonectes », sur Dictionnaire des sciences animales, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, (consulté le )
  2. (fr) Référence DORIS : [http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=939 espèce Notonecta glauca (Linnaeus, 1758) ]
  3. Michael Chinery, Insectes de France et d'Europe occidentale, Paris, Flammarion, , 320 p. (ISBN 978-2-08-128823-2), p. 86-87 : Notonecta glauca
  4. OPIE, « Quels sont les insectes susceptibles de piquer ou de mordre l'homme ? ( OPIE ) », sur www.insectes.org (consulté le )
  5. Schwind, R. ; Visual system of Notonecta glauca : A neuron sensitive to movement in the binocular visual field. J. Comp. Physiol. 123, 315-328 (1978)
  6. Rudolf Schwind ; Geometrical Optics of the Notonecta Eye : Adaptations to Optical Environment and Way of Life ; J. Comp. Physiol. 140, 59-68 (1980) ; (Article complet en PDF)
  7. Snyder, A.W.: Acuity of compound eyes : Physical limitations and design. J. Comp. Physiol. 116, 161-207 (1977)
  8. Stavenga, D.G.: Pseudopupils of compound eyes. In: Handbook of Sensory Physiology, Vol. VII/6A. Comparative physiology and evolution of vision in invertebrates. Autrum, H. (ed.), pp. 357 440. Berlin, Heidelberg, New York: Springer 1979

Liens externes

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