Nicolas Tournier

Nicolas Tournier, baptisé le à Montbéliard et mort en 1639 à Toulouse[1], est un peintre baroque français.

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Biographie

Tournier suit le métier de son père, André Tournier, « peintre protestant de Besançon ». On sait peu de sa vie avant son arrivée à Rome, où il a travaillé entre 1619 et 1626, et où il a été influencé par le travail du Caravage, et appartient au mouvement des caravagesques français. Ces peintres, dont font aussi partie Valentin de Boulogne, Nicolas Régnier, et Georges de La Tour, ont été redécouverts lors de l'exposition Les Peintres de la réalité tenue en 1934 au musée de l'Orangerie. Selon une première source, il était un élève de Valentin de Boulogne.

Les peintures romaines de Tournier sont stylistiquement proches des travaux de Bartolomeo Manfredi. Il a peint des sujets séculaires et religieux ; un exemple de ce dernier est la Crucifixion avec Saint Vincent de Paul (Paris, Louvre). Après 1626, Tournier était actif dans le sud de la France.

Nicolas Tournier a deux grandes périodes, l’une à Rome puis la deuxième à Toulouse, où il arrive en . Il y peint le Christ en croix pour l'église des Minimes et le Christ descendu de la Croix pour la cathédrale Saint-Étienne. On lui doit encore le Tobie et l'Ange de la cathédrale de Narbonne.

Son style pictural, bien qu’il suive pour l’essentiel le goût imposé chez les caravagesques, caractérisé par des lumières contrastées, des thèmes profanes et un ton général démystifiant, est toujours nuancé par un plus grand raffinement et élégance dans les postures, toujours maniériste dans ses racines, moins attiré par le vulgaire types que ses confrères caravagesques. Ses tableaux sont recréés dans le rendu minutieux du détail (tissus, bijoux, coiffures, vêtements), avec une sélection soignée et harmonieuse de la gamme chromatique[2]. De même, les types humains tendent à l’idéalisation et sont distribués dans l’espace suivant des motifs géométriques. Toutes ces caractéristiques éloignent en partie son art des postulats caravagesques et le rapprochent de l’autre grande école picturale italienne du baroque : le classicisme bolonais[3].

Le , le peintre, malade, fait son testament dans la maison de Pierre Affre où il loge.

Œuvres

Toulouse
  • Le Christ descendu de la Croix, 238 × 183 cm, huile sur toile, Musée des Augustins.
  • Le Christ porté au tombeau, 314 × 166 cm, huile sur toile, Musée des Augustins.
  • Le Portement de Croix, vers 1632.
    Ce tableau était à l'origine accroché dans la chapelle de la Compagnie des Pénitents Noirs de Toulouse. Pendant la Révolution, il fut confisqué par l'État et transféré au musée des Augustins de Toulouse, d'où il fut volé vers 1818. Après avoir été perdu pendant près de deux siècles, il réapparut en 2009 lors d'une vente immobilière à Florence ; Lorsque la Weiss Gallery de Londres l'a exposé lors d'une vente aux enchères à Paris en 2011, le gouvernement français l'a déclaré comme bien volé et l'a interdit de sortie du territoire. Voir « France bars UK gallery from leaving with 'stolen' art », BBC, (lire en ligne, consulté le ).
  • Paysanne portant des Fruits vers 1630 huile sur toile, Fondation Bemberg.
  • Paysanne à la coupe de fruits vers 1630 huile sur toile, Fondation Bemberg.
  • La Bataille des roches rouges, vers 1638, 260 × 550 cm, huile sur toile, Musée des Augustins.
  • Le Christ portant la Croix, vers 1632, 220 × 121 cm, Musée des Augustins.
  • Saint Pierre, 103 × 73 cm, huile sur toile, Musée des Augustins
  • Saint Paul, 96 × 71 cm, huile sur toile, Musée des Augustins
  • Un soldat, 96 × 71 × cm, huile sur toile, Musée des Augustins
  • Vierge à l'enfant, 117 × 106 cm, huile sur toile, Musée des Augustins
France hors Toulouse


Hors France
  • Compagnie à table, 1er quart du XVIIe siècle, 125,5 × 170,5, huile sur toile, Musée des beaux-arts de Budapest, Budapest.
  • Rome. Palazzo Corsini - Gallerie Nazionali di Arte antica, Camera verde : "Sinite parvulos" ("Laissez venir - à moi - les petits enfants"), Huile sur toile, 169 × 125 cm, Non daté, Inventaire 406.
  • Rome. Palazzo Spada , Salle IV : "San Giovanni Evagelista" ("Saint Jean l'Evangéliste"), vers 1620-26. Huile sur toile. Inventaire 162.

Notes et références

  1. Grove Art Online: "Nicolas Tournier".
  2. (es) Anthony Blunt, Arte y arquitectura en Francia 1500/1700, Madrid, Cátedra, , 479 p., 21 cm (ISBN 978-8-43760-106-9, OCLC 1026234161), p. 270.
  3. (es) Giuseppe Pacciarotti, La pintura barroca en Italia, Madrid, Ediciones Istmo, , 434 p. (ISBN 978-8-47090-376-2, OCLC 718252073), p. 62.

Bibliographie

  • Bernard Dupuy Du Grez, Traité de peinture, Toulouse, chez la veuve de J. Pech A. Pech, (lire en ligne), p. 212-214, 328-330
  • Axel Hémery, Nicolas Tournier, 1590-1639, un peintre caravagesque, (ISBN 978-2-85056-442-0).
  • Catalogue de l'exposition Nicolas Tournier, un peintre caravagesque, Musée des Augustins, musée des Beaux-Arts de Toulouse, 2001.
  • Jean-Louis Bonnet, Nicolas Tournier et les peintres montbéliardais en Languedoc, Société d'Études Scientifiques de l'Aude, 2001.
  • Pascal-François Bertrand et Stéfanie Trouvé (éd.), Nicolas Tournier et la peinture caravagesque en Italie, en France et en Espagne : Actes du colloque Framespa, Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. « Méridiennes », , 256 p. (ISBN 978-2-912025-11-1, lire en ligne)

Liens externes

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