Nicolas Loir

Nicolas Pierre Loyr, dit aussi Nicolas Loir est un peintre et graveur français, né à Paris en 1624, et mort dans la même ville le .

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Biographie

Allégorie de la fondation de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture, Versailles, musée national du château

Jeunesse

Né dans une famille d'orfèvres, Nicolas Loir est le fils aîné de Nicolas I Loir, orfèvre reçu le [1], et le frère aîné d'Alexis I Loir (1640-1713).

Voyage en Italie (1647 - 1649)

Il se rend en Italie de 1647 à 1649 où il découvre l'œuvre de Nicolas Poussin (1594-1665) en compagnie d'André Félibien, secrétaire d'ambassade, en visitant la collection du chevalier Caziano del Pozzo, et réalise des œuvres s'inspirant du maître. Il obtient un grand succès avec son Darius visitant le tombeau de Sémiramis. Les copies qu'il réalisa des œuvres de Poussin furent souvent prises pour des originaux.

Retour en France

De retour en France, il réalise en 1650 pour la Compagnie des orfèvres un May pour Notre-Dame de Paris. Il reçoit des commandes de particuliers, peint des retables et des tableaux pour les édifices religieux : Prise d'habit de Saint Guillaume d'Aquitaine pour le parloir des Feuillants de la rue Saint-Honoré, une Sainte Marie l'Égyptienne au couvent des carmélites de la rue Saint-Jacques à Paris, et des décorations pour des intérieurs privés : galerie de l'hôtel de Senneterre (détruit par le percement de la place des Victoires). Il réalise une galerie de tableaux et d'autres ouvrages pour Henri du Plessis-Guénégaud dans son château près de Villeroy.

Il a peint et gravé lui-même plusieurs Sainte Famille.

Membre de l'Académie royale en 1663

Reine donnant audience à un vieillard. Placé à Versailles puis à Meudon

Il entre à l'Académie royale de peinture et de sculpture avec l'appui de Charles Le Brun et de Louis XIV en 1663. Il y sera successivement professeur, puis adjoint et recteur. Il ne présentera cependant son morceau de réception qu'en 1666 : Les Progrès de la Peinture et de la Sculpture sous Louis XIV. Pensionnaire du roi à partir de 1668 avec 4000 livres de pension, il travaille à la Manufacture des Gobelins, au château de Saint-Germain-en-Laye aux Tuileries, où il réalise plusieurs plafonds aujourd'hui disparus, ainsi qu'à Versailles où il réalise sept tableaux pour l'appartement de la reine Marie-Thérèse, dont un est conservé au musée de Brou à Bourg-en-Bresse. Ces dernières toiles seront placées au château de Meudon par Monseigneur, dans un souci de piété filiale envers sa mère.

C'est pour relever un défi entre peintres qu'il gagea réussir à traiter un sujet de plus de trois manières différentes sans aucune ressemblance, il réussit en une journée à faire douze Saintes familles toutes différentes.

Dézallier d'Argenville nous dit que c'était un homme d'un tempérament doux et modeste, profondément honnête, très estimé de ses contemporains.

Postérité

De son mariage avec Marguerite Cotelle, sœur du peintre Jean Cotelle le jeune, naquirent deux enfants dont un ne fit pas le métier de son père. Il eut pour élève François de Troy.

Il laissera à sa mort quatre vingt tableaux dont son frère, ainsi que Cochin, Boulanger et d'autres, feront de nombreuses estampes.

Jean Tiger (1623-1698) réalisa un portrait de Nicolas Loir le représentant tenant un dessin figurant Hercule sur le bûcher, œuvre conservée [2] au musée du château de Versailles.

Publications

  • Pour embellir desseins, Les Chaises Roulantes, publié par Nicolas Langlois I (1640-1703).
  • L'Hiver, ou Le Déluge de Poussin, conférence de Nicolas Loir le , in Mémoires inédites de Montaiglon, puis publié par Alain Mérot, Conférences de l'Académie royale Paris École nationale supérieure des beaux-arts, 1996.

Œuvres dans les collections publiques

Le mariage de la Vierge, musée de Budapest, 1660.
En Allemagne
  • Berlin, Bildagentur Preußischer Kulturbesitz : Projet pour un décor de plafond, dessin ;
En France
Reine s'adressant à ses soldats, musée du Louvre. Ce tableau fut placé à Versailles, puis à Meudon
    • musée du Louvre :
      • Mercure présentant Psyché à Jupiter, deux dessins ;
      • Composition mythologique pour la décoration d'un plafond, dessin ;
      • Saint-Sébastien secouru par Irène et sa servante, dessin ;
      • Étude de trois anges sur des nuages, dessin ;
      • Vierge à l'Enfant avec le petit Saint-Jean, servie par un ange, dessin ;
      • Reine s'adressant à des soldats, huile sur toile ;
      • Prise d'habit de Saint-Guillaume d'Aquitaine, huile sur toile ;
      • Jupiter et Junon, huile sur toile , plafond déposé du Grand Cabinet de l'appartement de Marie Thérèse au château de Versailles ;
    • hôtel de Senneterre : galerie de peinture, détruite par la construction de la place des Victoires ;
    • monastère royal de Saint-Bernard, rue Saint-Honoré : Un cavalier qui descend de cheval et prend l'habit de l'ordre ;
  • palais des Tuileries :
      • Le Soleil assis sur son char avec plusieurs figures représentant les heures accompagnées des quatre parties du jour, antichambre des appartements du roi
      • quatre bas-reliefs imitant le bronze aux quatre coins du plafond, salle des Gardes ;
  • Marseille, musée des beaux-arts : Sainte Marie l'égyptienne ;
  • Quimper, musée des beaux-arts : Moïse sauvé des eaux ;
  • Rennes, musée des beaux-arts :
    • Le Repos de la Sainte famille en Égypte, huile sur toile ;
    • Saint-Paul rendant aveugle le faux prophète, huile sur toile ;
    • Allégorie, dessin ;
    • Le Repos en Egypte, huile sur toile ;
    • 'Naissance d'Adonis, dessin ;
  • Saint-Germain-en-Laye, château de Saint-Germain-en-Laye :
    • Deux femmes tenant une couronne de laurier ;
    • Flore entourée des Amours ;
  • Versailles, château de Versailles :
    • Allégorie de la Fondation de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture, ou Progrès des arts du dessin sous le règne de Louis XIV, ou Minerve et les arts, huile sur toile ;
    • Flore et Iris, plafond ;
En Hongrie
Cléobis et Biton, musée des Beaux-Arts de Budapest
En Roumanie

Hommage

Une salle de l'hôtel de Vigny à Paris porte son nom.

Notes et références

  1. Michèle Bimbenet-Privat, Les orfèvres parisiens de la Renaissance 1506-1620, Paris commission des travaux historiques de la ville de Paris, 1992.
  2. « Portait de Nicolas Loir », notice no 000PE007888, base Joconde, ministère français de la Culture.

Annexes

Bibliographie

  • Michèle Bimbenet-Privat, Les orfèvres et l’orfèvrerie de Paris au XVIIe siècle, 2 vol., Paris, 2002.
  • Claude Henri Watelet, P.Ch.Levesque, Dictionnaire des Arts et de la peinture, sculpture et gravure, Imp L.F.Prault, 1792.
  • Antoine Joseph Dézallier d'Argenville, Abrégé de la vie des plus fameux peintres avec leur portrait gravé, chez De Bure l'aîné, 1745.
  • François Xavier Feller, Dictionnaire historique ou histoire abrégée des hommes qui se sont fait un nom par leur génie suite de l'abbé F.X. de Feller, chez Méquignon fils aîné, 1818-1820, réédité par L. Lefort en 1832.
  • https://www.latribunedelart.com/la-resurrection-du-christ-de-nicolas-loir-le-neubourg-eglise
  • Jean-Baptiste de Boyer d'Argens, Examen critique des différentes écoles de peinture, Berlin, chez Haude et Spener, XIV, 528 pp. ; Genève, Minkoff Reprint, 1972, réédition augmentée ; Paris, Rollin, 1752, 239 p.
  • Maria Graham, Nicolas Poussin, Mémoire sur la vie de Nicolas Poussin, publié par Pierre Dufart, 1821.
  • La Garenne Lémot, Jean-Paul Barbe, Jackie Pigeaud, « Les Académies », in 6e entretiens, PU de Laval, 2005, 290 p. (ISBN 276378285X).
  • Dictionnaire de la peinture, Larousse.
  • G. Wildenstein, « Les graveurs de Poussin au XVIIe siècle », Gazette des beaux-arts, 1957.
  • G. Wildenstein, « Les Vierges de Nicolas Loir, contribution à l'histoire de l'académisme », Gazette des Beaux-Arts, 1959, pp. 145-152.
  • A. de Montaiglon, Le Livret de l'exposition faite en 1673 dans la cour du Palais Royal, Paris, 1852.
  • Octave Fidière, « LXI- Nicolas Loir », dans État-civil des peintres et sculpteurs de l'Académie royale : Billets d'enterrement de 1648 à 1713 publiés d'après le registre conservé à l'Ecole des beaux-arts, Paris, Charavay Frères libraires, (lire en ligne), p. 32
  • (nl) Cornelis de Bie, Het Gulden Cabinet, 1662, p. 491
  • (de) Georg Christoph Kilian, Allgemeines Künstlerlexikon, vol. 3, Augsbourg, (lire en ligne).
  • (en) « Nicolas Loir », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).

Articles connexes

Liens externes

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