Nicolas Fizes

Nicolas Fizes est un professeur de mathématiques et d'hydrographie, né le et mort en 1718, auteur d'Éléments d'astronomie. On lui attribue aussi avec une très bonne certitude le livret d'une œuvre en occitan, L'Opéra de Frontignan[1] ainsi que des poésies.

Biographie

Naissance et études

Plaque de la rue Fizes

Nicolas Fizes naquit à Frontignan le [2] ; son père était menuisier de marine. Il fit des études chez les jésuites et devint ingénieur aux armées et docteur en droit. Il occupa la première chaire de professeur de mathématiques et d'hydrographie de Montpellier[3].

Nicolas Fizes s'est marié avec Judith Fabre en l'église Sainte-Anne à Montpellier le [4]. Il était le père du médecin Antoine Fizes (1689–1765)[5], qui, durant sa dernière maladie, fut son suppléant à la chaire de mathématiques[6]. Son autre fils Pierre Fizes a été officier du Régiment de Normandie et s'est marié en 1729 à Clermont-l'Hérault avec Madeleine Galtier.

Une chaire d'hydrographie en faculté de droit

À cette époque, sous l'impulsion de Colbert, la France cherchait à améliorer l'enseignement de la navigation et de l'hydrographie. Des écoles furent créées et on exigea même des marins la réussite à des examens.

École d'hydrographie de Frontignan

Il dirigea à partir de 1689 une école d'hydrographie à Frontignan. Il enseigna alors dans la salle de la mairie, à quelques jeunes marins, des notions de mathématiques et d'astrologie. Mais cette école était jusqu'alors gratuite, et Fizes réclama un salaire de 150 livres par an, ce qui entraîna un conflit avec les consuls de Frontignan. L'école n'aura vécu que 7 ans, et ferma ses portes en 1696[7].

L'Opéra de Frontignan

Le livret de L'Opéra de Frontignan est « inspiré à la fois de l'Aminta, du grand poète italien Torquato Tasso, et du Pastor Fido, de l'Italien Guarini[8] ». L'opéra aurait été représenté la première fois aux célébrations de la paix de Nimègue en 1678 (Gaudin, II, p. 223). Il fut populaire au point que, quand Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville créa son Dafnís e Alcimadura, il fut accusé d'avoir plagié Fizes ; il est vrai que les deux œuvres empruntent sans vergogne les vieux airs à la mode.

Le livret conserve pour la postérité la langue de l'époque : l'Opéra est écrit « en vrai frontinhanenc[7] », comme il le fut déclaré à l'époque même, et les autres pièces en dialecte montpelliérain de ce temps-là[9].

Publications

Texte de l'Opéra

Poésies occitanes

Science

  • Traité d'arithmétique, Montpellier, 1688 — Mentionné par Alexandre Germain, p. 159, n. 3 et par Cablat et al.
  • Éléments d'astronomie, où sont expliqués les cercles de la sphère, les noms et les mouvemens des astres; avec les principes de la géographie, de la navigation, du calendrier, et des cadrans, Montpellier, chez l'auteur, 1689 (notice BnF no FRBNF30439289)
    « On lui a reproché de n'avoir pas admis explicitement le mouvement de la terre sur son axe ; mais il faut dire à sa décharge que l'objection qu'il développe contre ce mouvement est fondée sur la sphéricité de la surface des mers, laquelle était admise de son temps ; or, cette sphéricité, si elle était rigoureusement exacte, serait en effet contradictoire à la rotation du globe[3]. »Édouard Roche

Traduction

  • Antoine Fizes, Opera medica de tumoribus, suppuratione, cataracta… His accessit De hominis generatione exercitatio, digesta, concinnata, Montpellier, 1742 — « Latinitate donata a N. Fizes ».

Bibliographie

Compléments

Notes et références

  1. Lucien Albagnac, Contribution à l'histoire de Frontignan.
  2. Paroisse St-Paul de Frontignan, « Acte de baptême du 1/11/1648, né le 27, photo 36/214 cote 1 MI EC 108/3 », sur AD Hérault (consulté le ).
  3. Édouard Roche, « Notice sur l'observatoire de l'ancienne Société des sciences de Montpellier », dans Académie des sciences et lettres de Montpellier, t. 10, Montpellier, Boehm et fils, 1884, p. 135.
  4. Paroisse Sainte-Anne de Montpellier, « Acte de mariage photo 124/178 5 MI 1/35 », sur AD Montpellier (consulté le )
  5. Fiche WorldCat.
  6. Germain, p. 175. Il l'« occupa d'abord conjointement avec le célèbre astronome et ingénieur Clapiés ».
  7. Cablat et al..
  8. Marret.
  9. Gaudin.
  10. Léon Gaudin écrit : « ce petit imprimé est devenu si rare, que la pièce a été indiquée comme inédite par les bibliographies patoises qui l’ont relevée.
    Nous n’en connaissons, malgré toutes nos recherches, qu’un seul exemplaire, dont le titre manque, le même apparemment qui figura dans une vente de Villiers, faite à Montpellier, en 1837. C’est un petit in-8° de 64 pages, entièrement imprimé en italiques ».

Articles connexes

Liens externes

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