Nicolas Brimo

Nicolas Brimo, né à Tarbes, le , est un journaliste français. Depuis 1991, il exerce les fonctions d'administrateur délégué du Canard enchaîné, puis en devient le directeur des publications et de la rédaction en 2017. Il est également connu pour son activité de collectionneur.

Biographie

Nicolas Brimo est le fils d'Albert Brimo, professeur agrégé des facultés de droit, dirigeant du Centre national des indépendants et paysans et de Jacqueline Gourbeyre. Il descend de la famille Brimo de Laroussilhe, antiquaire du quai Voltaire, à Paris.

Journalisme

Journaliste au Nouvel Observateur en 1968, après avoir collaboré à l'hebdomadaire du Parti socialiste L'Unité, il entre en 1971 à la rédaction du Canard enchaîné comme pigiste. Il est alors le conjoint de Christine Cottin, attachée de presse de François Mitterrand, au Parti socialiste puis à l'Elysée, puis de Kathleen Evin, qui devient sa femme. Il devient l'administrateur délégué de l'hebdomadaire en 1991. Il fait paraître le dossier Hersant en 1977 en y détaillant les engagements de jeunesse de Robert Hersant et les procédés employés pour construire son groupe de presse.

Il succède à Michel Gaillard le en tant que directeur des publications et de la rédaction du journal[1].

Affaire Papon

Il signera l'article « Papon, aide de camp » dans Le Canard enchaîné du . Maurice Papon, ministre du budget en exercice, y est accusé d'avoir aidé, pendant la Seconde Guerre mondiale, l'occupant nazi à déporter, depuis Bordeaux, 1 690 juifs français ou réfugiés. C'est le début de l'affaire Papon

Michel Slitinsky, partie civile à l'origine des premières plaintes contre Maurice Papon, revenant sur le sujet en 1998, soulignera l'arrière-plan politique de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 1981 et le caractère de manœuvre politique qui préside au déclenchement de l'affaire. Nicolas Brimo avait consulté le candidat socialiste François Mitterrand pour choisir de concert la date du . Le titre de l'article était évocateur: « Quand un ministre de Giscard faisait déporter les Juifs ». Selon Eric Conan, la manœuvre politique aurait visé à faire basculer 200 000 voix juives dans le camp socialiste[2],[3]. Nicolas Brimo démentit toute accusation de « manoeuvre électorale » assurant que la date de parution de l'article était liée à la nécessité de vérifier un certain nombre de points de cette affaire[4],[5].

Collectionneur

Il constitua dès son adolescence avec son argent de poche, une bibliothèque qui constitua un des plus beaux fonds privés consacrés aux surréalistes, notamment à Aragon et à la période de la Résistance. Elle fut dispersée à Drouot en novembre 2003.

Notes et références

  1. Canard enchaîné numéro 5049, paru le 2 août 2017.
  2. Éric Conan, Le procès Papon : un journal d'audience Gallimard, 1998, p. 142.
  3. Eric Conan, Les Français et Vichy, lexpress.fr, 2 octobre 1997
  4. Dominique Simonnot, Maurice papon devant ses juges. J-6. En mai 1981, personne ne se déchaîne avec le «Canard». Le journal révèle le passé de Papon entre les deux tours de la présidentielle, liberation.fr, 2 octobre 1997
  5. Pascale Nivelle, Les principaux acteurs des trois mois de débat. Michel Slitinsky, partie civile. L'homme qui débusqua Papon, liberation.fr, 8 octobre 1997

Voir aussi

Bibliographie

  • Un mécanisme d'information politique  : la presse confidentielle sous la Quatrième République. Mémoire de maîtrise d'histoire sous la direction de René Rémond, Université de Paris X Nanterre, 1972.
  • Une milice patronale : Peugeot. Maspero, (1975) (avec la coll. de Claude Angeli et Marc-Rémy Donnalin)
  • Le dossier Hersant, Comment le Springer français a su passer des prisons de la République aux palais officiels, Maspero. Cahiers libres. (1977) (avec la coll. d’Anne Guérin)

Liens externes

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