Narcissus

Narcissus est un genre de plantes herbacées vivaces de la famille des Liliaceae selon la classification classique ; la classification phylogénétique propose de classer ce genre parmi la sous-famille des Amaryllidoideae, de la famille des Amaryllidaceae.

Pour les articles homonymes, voir Narcisse.

C'est le genre des narcisses et des jonquilles.

Étymologie

Du grec νάρκισσος narcisse »), lui-même de ναρκάω être engourdi »), probablement du fait des propriétés narcotiques du genre[1].

Dans la mythologie grecque, Narcisse était l'un des plus beaux hommes de Grèce, mais les dieux avaient décidé qu'il ne pourrait jamais regarder son reflet. La nymphe des sources Écho, qui avait été condamnée par Héra à ne pouvoir dire à ses interlocuteurs que la fin des phrases qu'elle voulait prononcer, tomba amoureuse de Narcisse. Elle fut rejetée par la vanité de Narcisse, et pour se venger, l'amante déçue demanda aux dieux de le punir par un amour impossible. En châtiment, Némésis (déesse de la vengeance) fit en sorte que Narcisse vît son reflet et en tombât alors amoureux. Il resta alors figé, face à l'eau d'où émanait son reflet. Écho, prise de désespoir, se jeta du haut d'une montagne : c'est de là que viendrait le mot « écho », et Narcisse fut transformé en plante. Cette plante porte son nom, à cause de l'inclinaison de ses fleurs en direction des points d'eau, de sa beauté reconnue et de son caractère toxique.

Description

Les narcisses sont des plantes bulbeuses, à feuilles basales et à tiges creuses, portant de une à plusieurs fleurs. Les fleurs comportent six sépales. Les étamines, au nombre de six, sont insérées dans une couronne ou paracorolle en coupe ou en trompette, formée par les pétales soudés entre eux. Le fruit est une capsule trilobée contenant généralement de nombreuses graines.

Les narcisses sont des plantes à bulbes dont la beauté est très appréciée dans les jardins. Il existe de nombreuses espèces et une multitude de variétés horticoles. Les narcisses sont des plantes toxiques, qui, comme les perce-neige, contiennent de la galantamine. La floraison a lieu de mars à juin, les fleurs étant de couleur blanche ou jaune selon les espèces. Leur odeur forte peut donner la migraine, à l'exemple du narcisse jaune. Quelques espèces toutefois, comme Narcissus serotinus et Narcissus viridiflorus, sont à floraison automnale.

Reproduction

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (mars 2020). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références vérifiables [comment faire ?] ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Les narcisses utilisent la reproduction (ou multiplication) asexuée qui est le processus par lequel un individu donne naissance à un ou plusieurs individus de même sexe sans intervention de phénomènes sexuels, c'est-à-dire sans formation de cellules reproductrices et sans fécondation. Au printemps, le bulbe germe en donnant des feuilles, une tige et des fleurs. L'ancien bulbe disparaît en donnant de nouveaux bulbes qui fleurissent l'année suivante. Dans le cas du narcisse, c'est à partir d'un ou plusieurs bourgeons à l'intérieur du bulbe. C'est le mode de multiplication le plus rapide.

La reproduction sexuée reste possible : il y a alors fécondation des fleurs par le pollen et production de graines. Mais les graines obtenues ne permettent d'obtenir des bulbes florifères qu'au bout de 5 à 6 ans.

Subdivisions infra-génériques

On distingue au sein du genre Narcissus deux sous-genres :

Liste d'espèces

Hybrides

Il existe de très nombreux hybrides horticoles[3], citons :

Narcisse tête-à-tête
  • Narcisse tête-à-tête, Narcissus x cyclazetta Chater & Stace, cf. Watsonnia[4] 24:532 (2003) = N. cyclamineus de Candolle x N. tazetta L.
Très courant chez les fleuristes, car sa petite taille permet de le cultiver facilement en pot sur un bord de fenêtre.
Selon Watsonnia : Tige de 15−25 cm. Les plus grandes feuilles font 15−20 cm x 8−15 mm. Les fleurs, parfumées, seules ou par deux pour un bulbe, se tiennent horizontalement. Les tépales jaunes font 13-20 x 10-15 mm.
  • Narcissus × boutignyanus Philippe, Fl. Pyren. (Philippe) 2: 335 (1859) = N. moschatus Linnaeus × N. poeticus Linnaeus
  • Narcissus × dordae Fernández Casas, cf. Fontqueria 53: 8 (1999) = N. abscissus (Haworth) Schultes & Schultes f. × N. macrolobus (Jordan) Pugsley

Album de photos


Remarques

  • On appelle parfois le narcisse jaune (Narcissus pseudonarcissus), narcisse sauvage. Cette dénomination est assez problématique, le narcisse jaune n'étant pas le seul narcisse à pouvoir être sauvage.
  • On appelle encore le narcisse jaune narcisse des prés ou encore narcisse des bois alors que celui-ci n'a pas le monopole de ces terrains.
  • نرگس (Nargis) est le mot venant du persan, dérivé de l'ourdou, pour la fleur de narcisse. Ce nom a été suggéré par le Pakistan lors de l'établissement de sa liste de noms de cyclones tropicaux.

Toxicité

Les narcisses (en particulier Narcissus pseudonarcissus et Narcissus poeticus) ont été responsables de quelques empoisonnements de chiens. Les animaux ont consommé des fleurs, l'eau dans laquelle ont trempé les fleurs coupées ou des bulbes. La dose létale pour un chien serait de 15 g de bulbes.

La partie de la plante la plus toxique est le bulbe. La plante contient des alcaloïdes dérivés de la phénanthridine. On retrouve la narcissine, la narciclasine, la galanthamine et la lycorine. Elle contient également des cristaux d'oxalate de calcium[5].

Les rongeurs connaissent la toxicité des narcisses et ne s'en approchent donc pas. C'est pour cette raison que certains jardiniers plantent parfois des narcisses autour des plantes susceptibles d'être attaquées par les rongeurs.

Symbolique

Langage des fleurs

Dans le langage des fleurs, le narcisse symbolise l'amour de soi-même et l'égoïsme[6].

Calendrier républicain

Dans le calendrier républicain, la Narcisse était le nom attribué au 11e jour du mois de ventôse[7].

Pays de Galles

Le narcissus est une des deux plantes emblèmes du pays de Galles (l'autre est le poireau).

Notes et références

  1. Couplan 2006, p. 143
  2. (en) A. FERNANDES, « L'EVOLUTION CHEZ LE GENRE NARCISSUS L. », Anal. Inst. Bot. Cavanilles, vol. 32 (2), , p. 843-872 (lire en ligne)
  3. Royal Horticultural Society, « Botanical names in the genus Narcissus » (consulté le )
  4. Référence Biodiversity Heritage Library : 45073296#page/594
  5. (en) Alexander CAMPBELL et Michael CHAPMAN, Handbook of poisoning in dogs and cats, Blackwell Science, , 272 p., p. 116
  6. Anne Dumas, Les plantes et leurs symboles, Éditions du Chêne, coll. « Les carnets du jardin », , 128 p. (ISBN 2-84277-174-5, notice BnF no FRBNF37189295).
  7. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, « Rapport fait à la Convention nationale, dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République française, au nom de la commission chargée de la confection du calendrier », 24 octobre 1793, p. 24.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Bibliographie

  • François Couplan, Dictionnaire étymologique de botanique, Delachaux et Niestlé, coll. « Les références du naturaliste », , 238 p. (ISBN 978-2-603-01410-3)
  • Portail de la botanique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.