Mythologie comparée

La mythologie comparée est une branche de la mythologie d'abord créée par Max Müller[1] pour étudier ensemble les mythologies de plusieurs peuples à la fois. C'est donc, tout comme la mythologie à échelle plus restreinte, une discipline qui se rattache à l'anthropologie et à l'histoire des religions.

Histoire de la discipline

Origines de la mythologie comparée

Dès l'Antiquité, les rencontres entre les différentes religions polythéistes aboutissent à des comparaisons « spontanées » entre leurs panthéons respectifs, même en dehors des phénomènes de syncrétisme. L'historien grec Hérodote, dans ses Histoires, cite une comparaison faite par des Égyptiens qui, pour expliquer leur propre panthéon aux Grecs, assimilaient Osiris à Dionysos[2]. Un autre exemple fameux est l'assimilation du panthéon grec par les Romains : la religion romaine se nourrit d'une bonne partie des divinités olympiennes de la religion grecque antique, Zeus devenant Jupiter, Athéna Minerve, etc. Cependant, ces phénomènes d'identification de divinités et de héros d'un culte à un autre n'ont pas de valeur scientifique aux yeux de l'histoire des religions (ainsi le Mars des Romains est extrêmement différent de l'Arès des Grecs) et ne sont pas à mettre sur le même plan que les démarches de mythologie comparée entreprises à partir du XIXe siècle

Max Müller : la naissance de la mythologie comparée

Ce n'est qu'au XIXe siècle que la comparaison entre différents ensembles de mythes observés chez des peuples différents naît avec le comparatiste et folkloriste Adalbert Kuhn, précédé pour le domaine germanique par Jakob Grimm. Elle est érigée en une discipline à ambition scientifique par les travaux du philologue et sanskritiste allemand Max Müller. La période dite « universaliste » étudiait des constantes des mythologies à travers toute la planète. James Frazer se rattache encore à cette tendance.

La méthode comparatiste de Georges Dumézil au contraire n'étudie des analogies qu'entre peuples partageant aussi des similitudes linguistiques et sociales. En l'occurrence, ses hypothèses se limitaient le plus souvent aux Indo-Européens (voir aussi Fonctions tripartites indo-européennes). La méthode comparatiste paraît plus réaliste que la méthode universaliste[réf. nécessaire]. De plus, étudier les mythologies de deux peuples ne parlant pas des langues de la même famille se révèle particulièrement ardu[réf. souhaitée].

Notes

  1. Max Müller, Essai de mythologie comparée, Éditions A. Durand, Paris, 1859, p. 47-100.lire en ligne sur Gallica
  2. Hérodote, Histoires, II, 42.

Voir aussi

Bibliographie

Revues

Articles connexes

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