Musée municipal des Capucins
Le musée municipal des Capucins est le musée de la ville de Coulommiers. Il est situé dans le parc des Capucins, dans l'ancienne église Notre-Dame-des-Anges[1] du couvent des capucins fondé par Catherine de Gonzague à proximité de son château.
Lieu
De l'église conventuelle au musée
En 1615, Catherine de Gonzague propose aux capucins de la province de Paris d'édifier un couvent à proximité du château qu'elle construit à Coulommiers. Elle pose la première pierre de l'église le 19 avril 1617[2]. L'église est consacrée le 13 juillet 1625 par André de Sauzeau, évêque de Bethléem[3],[4]. Elle est achevée vers 1630[2].
Fidèle à l'architecture capucine, la façade offre une grande sobriété. Les écussons des armes des familles de Longueville, de Clèves et de Gonzague sont gravés de chaque côté de la porte[3]. À l'intérieur, la nef, unique et vaste, ne comporte pas de déambulatoire, comme le veut la tradition franciscaine. La voûte de la nef mesure 16 mètres de hauteur et l'église 33 mètres de longueur[2]. Le maître-autel, situé au fond, dans le chœur surélevé sur le palier de l'étage, a été déplacé à Meaux[3]. Deux escaliers de bois en vis permettent d'accéder à cet étage[3].
L'église est occupée par les capucins à partir de 1617[2] et est abandonnée en 1790[2] ou 1791[5] lors de la Révolution française.
Le maître-tanneur Thomas-Joseph Desescoutes acquit le couvent des capucins lors de sa vente comme bien national[5]. Il passe, par succession, à son gendre, Antoine-Jean-François Ménager, puis au gendre de ce dernier, le marquis de Varennes. En 1861, Anatole Dauvergne décrit l'église et la grotte aux coquillages[5]. En 1865, la propriété est vendue à Abel Stanislas Leblanc, meunier des Grands Moulins de Pantin. En 1883, la famille Abel-Leblanc fait restaurer l'église[5]. À la mort d'Édouard Abel-Leblanc, en 1915, la ville en hérite et transforme l'ancienne église en musée municipal[5],[6].
L'église et sa grotte aux coquillage sont classées Monument historique par un arrêté du 14 janvier 1930[7].
- Vue depuis le parc des Capucins
- Façade de l'église
- Écusson des armes de Longueville, de Gonzague et de Clèves
La grotte aux coquillages
La grotte aux coquillage est une chapelle funéraire de style baroque recouverte de coquillages. Édifiée vers 1623-1624 et située dans la partie basse du chœur, Catherine de Gonzague aurait souhaité y être inhumée[4]. Sur les parois, sept niches en bas-relief représentent les propriétés de la famille de Catherine de Gonzague dont le château de Coulommiers, l'église elle-même et des villages des environs[2] ainsi que des scènes de la vie de Saint-François d'Assises et du Christ[8]. Entre chaque niche, les colonnes étaient recouvertes de coquillages, dont il ne subsiste aujourd'hui que les empreintes sur les murs et quelques éclats[9]. Ces colonnes supportent des statues pierres décapitées lors de la Révolution française et dégradées lors des occupations postérieures de l'ancienne église[8]. Sur la voûte, des peintures à l'huile représentent la Trinité entourée d'angelots[3],[8].
Monument susceptible de disparaître faute de restauration, la grotte fait partie des sites identifiés par la mission dirigée par Stéphane Bern pour bénéficier des fonds de l'édition 2018 du loto du patrimoine[7].
- Vue de l'intérieur de la grotte aux coquillages
- Autel et niche centrale de la grotte aux coquillages
- Vue de l'intérieur de la grotte aux coquillages
- Peinture à l'huile sur la voûte représentant le Christ
- Peinture à l'huile sur la voûte représentant Dieu le Père
- Peinture à l'huile sur la voûte
- Statue décapitée d'ange ou d'archange sur une colonne de la grotte
- Statue décapitée de Catherine d'Alexandrie
- Détail d'une niche
- Détail d'une niche
Collections
Le musée présente une collection d'objets de l'histoire briarde de la préhistoire au début du XXe siècle[10]. Il accueille une collection variée de toiles du XVIe siècle à nos jours, dont des représentations du château de Coulommiers construit par Salomon de Brosse, dont il ne reste aujourd'hui que quelques ruines. Des globes céleste et terrestre de Coronelli[11], ainsi qu'une statue de Sainte-Marguerite qui se trouvait dans la chapelle éponyme du hameau de Pontmoulin sont également exposés. Une section consacrée à la vie quotidienne avant la révolution industrielle expose l'art de la tannerie, industrie autrefois présente à Coulommiers. Une pharmacie de style Empire expose des pots en porcelaine de Paris, des bocaux en verre et des instruments de préparation [11],[12]. Le musée possède 200 photographies de la photographe Yvette Troisproux[13].
- Intérieur du musée municipal des Capucins
- Statue de Sainte-Marguerite
- Pharmacie de style Empire
Références
- « L'Eglise Notre-Dame-des-Anges », sur Coulommiers Pays de Brie Tourisme (consulté le )
- Yves Richard, Coulommiers et ses villages, Les Presses du Village, , 64 p. (ISBN 2-84100-039-7), p. 14
- Yves Richard, Coulommiers, Les Presses du Village, , 224 p. (ISBN 2-84100-2322), p. 69-72
- « La Grotte de Coquillages », sur Coulommiers Pays de Brie Tourisme (consulté le )
- Ernest Dessaint, Histoire de Coulommiers, Coulommiers, Imprimerie Ernest Dessaint, , 292 p., p. 132-135
- Yves Richard, Coulommiers, Les Presses du Village, , 224 p. (ISBN 2-84100-2322), p. 33
- « Seine-et-Marne. Coulommiers : la Grotte aux Coquillages, un joyau méconnu », sur actu.fr (consulté le )
- Fondation du patrimoine, « Grotte aux coquillages de Coulommiers », sur Sauvons notre patrimoine (consulté le )
- Sébastien Roselé, « Coulommiers mise sur sa grotte aux coquillages au Loto du Patrimoine », sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le )
- S. R., « Coulommiers : le musée de Capucins rouvre ses portes ce samedi 28 avril », Le Parisien, (lire en ligne)
- Jessica Chen, « Coulommiers : le musée des Capucins rouvre ses portes », sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le )
- Guy Devaux, « Une pharmacie ancienne au musée des Capucins de Coulommiers (Seine-et-Marne) », Revue d'Histoire de la Pharmacie, vol. 100, no 380, , p. 375–378 (lire en ligne, consulté le )
- « Coulommiers : Les photographies d’Yvette Troispoux exposées à Paris », sur actu.fr (consulté le )
Liens externes
Bibliographie
- Ernest Dessaint, Histoire de Coulommiers, imprimerie Ernest Dessaint, 1925
- Yves Richard, Coulommiers et ses environs, Les Presses du Village, imprimerie Saint-Paul, 1996
- Yves Richard, Coulommiers, Les Presses du Village, 2000
- Emmanuelle Loizeau, La grotte de coquillages de Coulommiers, Ville de Coulommiers, imprimerie André-Pouyé, 2003
Articles connexes
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