Musée juif de Berlin

Le Musée juif de Berlin (en allemand : Jüdisches Museum Berlin) est le plus grand musée juif d'Europe (3 017,42 m2). Il donne aux visiteurs un aperçu de 1700 ans d'histoire juive allemande, dont l'évolution des relations entre Juifs et non-Juifs en Allemagne.

Après deux ans de rénovation, la nouvelle exposition permanente « Le passé et le présent juifs en Allemagne » a ouvert ses portes le 23 août 2020, portant sur l'histoire, la culture et le présent des Juifs en Allemagne.

Le musée comprend également des archives, une bibliothèque et l'Académie W. Michael Blumenthal, dédiées à la culture juive et l'histoire germano-juive.

Histoire

Créé par l'architecte américain d'origine polonaise Daniel Libeskind, il a été construit de 1993 à 1998 et inauguré en 2001. Situé dans le quartier de Kreuzberg à Berlin, il est composé de deux bâtiments abritant une exposition permanente et de nombreuses expositions temporaires.

Depuis 1997, le musée était dirigé par Werner Michael Blumenthal, qui fut secrétaire au trésor des États-Unis. Il accueille environ 850 000 visiteurs par an[1]. Peter Schäfer en est devenu directeur le , après que W. Michael Blumenthal a dirigé l'institution pendant 17 ans. Peter Schäfer a annoncé sa démission en . Hetty Berg est la directrice du musée depuis avril 2020.

De son ouverture en 2001 à décembre 2017, le musée a accueilli plus de onze millions de visiteurs et est l'un des musées les plus visités en Allemagne.

Architecture

Le Kollegienhaus
Le Glashof et le Kollegienhaus vus depuis les jardins du musée
Le jardin de l'Exil
La tour de l'Holocauste

L'ancien édifice : le Kollegienhaus

Vue aérienne du Musée juif de Berlin. À noter que le Glashof n'avait encore été construit.

La construction d'origine date de 1735 et fut commandée à l'architecte Philipp Gerlach par Frédéric-Guillaume Ier afin d'y abriter les services de l'administration royale. Puis il devint l'ancien siège de la chambre suprême de Prusse, la Kammergericht, qui y siégea jusqu'en 1913, date à laquelle la cour déménagea à Schöneberg dans le bâtiment de la Neues Kammergericht.

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'édifice fut sérieusement endommagé par les bombardements si bien que seuls les murs extérieurs résistèrent. Reconstruit en 1963, le Berlin Museum (de), le musée de la ville de Berlin prend possession des locaux en 1969. Il sert aujourd'hui d'entrée au musée juif. Les deux bâtiments sont reliés par un souterrain situé à plusieurs mètres de profondeur.

Le Glashof

Le Glashof est une extension du musée (2007) où l'on accède par le Kollegienhaus. Il s'agit d'une cour surmontée d'un toit en verre qui débouche sur des jardins extérieurs. Le Glashof représente une soukka, cabane construite durant la fête juive de Souccot. Il sert de lieu d'accueil pour des expositions, des concerts et des réceptions. C'est également ici qu'est remis le Prix de la compréhension et de la tolérance décerné annuellement par le musée. Le Glashof est un mot d'origine allemande. Ce musée retranscrit les émotions, les peurs et les espoirs des juifs pendant leur histoire.

Le nouvel édifice de Libeskind

La plus récente de ces deux constructions formant le musée fut édifié spécialement pour celui-ci entre 1993 et 1998 par l’architecte américain d'origine polonaise Daniel Libeskind, dont ce fut la première œuvre. Il est surnommé le Blitz éclair ») par les Berlinois à cause de son plan morcelé.

Il est constitué essentiellement de béton brut (structure) et de métal (enveloppe en zinc) qui va changer de couleur après plusieurs années et va marquer encore plus les entailles des fenêtres. Le bâtiment va tendre vers le bleu ou le vert. Daniel Libeskind a décidé de construire son musée dans le prolongement de l'opéra d'Arnold Schönberg Moise et Aaron en 3 actes dont la musique stoppe au second. Il a appelé son projet Between the lines - entre les lignes -, qui décrit la tension inhérente à l’histoire germano-juive selon deux lignes : une ligne droite et morcelée par des vides, une ligne tortueuse et ouverte à son extrémité. Un escalier en béton relie l'édifice baroque au bâtiment de Libeskind. Au dehors se trouvent deux édifices : la « Tour de l'Holocauste » et le « Jardin de l'Exil ».

Les axes

Le sous-sol du musée est composé de trois axes qui s'entrecroisent et symbolisent le destin des Juifs au XXe siècle.

L’axe de l'Exil représente l'émigration. Il mène au « Jardin de l'Exil », le seul espace extérieur du musée. Bien qu'à ciel ouvert, il n'en reste pas moins clôturé par des murs très hauts. Cette sortie à l’air libre n’étant en effet qu'un semblant de liberté, puisque l'exil n’est pas choisi mais forcé. Le sol du jardin est incliné de 10 degrés sur son angle nord, de manière que le visiteur soit désorienté et déstabilisé à chaque pas, comme l’est toute personne exilée contrainte de vivre dans un nouvel univers. Le jardin est composé de 49 piliers au sommet desquels sont plantés des oliviers, symboles de déracinement et d'arrachement à la terre natale, mais aussi symboles de paix et d'espoir. Le nombre de piliers s'explique par l'année de création de l'État d'Israël (1948), le 49e pilier au milieu du jardin représentant l'Allemagne et la ville de Berlin. De plus, le chiffre 7 (7x7 = 49) est un chiffre biblique sacré.

L’axe de l'Holocauste représente la mort. Il mène à la « Tour de l'Holocauste », une tour de béton brut ouverte par une maigre entaille à son sommet d'où parvient la lumière extérieure. La tour communique avec le reste du bâtiment par les sous-sols. Daniel Libeskind n'a pas souhaité donner une interprétation particulière à cette tour, même si beaucoup de visiteurs la comparent à une chambre à gaz. La faible lumière parvenant du sommet est souvent comparée à l'espoir.

L’axe de la Continuité représente la vie. C'est l'axe le plus long du musée. Il représente la continuité de la présence juive en Allemagne et mène aux trois niveaux d'exposition du musée au travers d'un grand escalier rappelant l'échelle de Jacob.

Les « Voids »

Le musée comporte dans son architecture cinq espaces vides, nommés « Voids »[2] (de l'anglais void : vide). Ils représentent des espaces à part, où il n'y a rien à exposer, à la suite de la destruction d'une partie de la culture juive au travers de la Shoah. Deux sont accessibles au public : l'installation Shalechet et la tour de l'Holocauste. L'entrée est totalement gratuite.

Les expositions

L'exposition permanente

La nouvelle exposition permanente intitulée "Le passé et le présent juifs en Allemagne" a été inaugurée le 23 août 2020. Sur plus de 3 500 mètres carrés, elle raconte l'histoire des Juifs en Allemagne, de leurs débuts à nos jours, d'un point de vue juif.

L'exposition est divisée en cinq chapitres historiques, allant des débuts de la vie juive en ashkénaze au mouvement d'émancipation des Lumières et à son échec jusqu'à nos jours. Le national-socialisme est le chapitre après 1945 qui occupe le plus de place. Ici, l'accent est mis sur des sujets tels que la restitution et les réparations, la relation avec Israël et l'immigration russophone depuis 1990. L'installation vidéo "Mésubin" (Le Rassemblement), en tant que "chœur final", rend visible la polyphonie de la vie juive contemporaine. Huit salles thématiques traitent des aspects religieux du judaïsme et de sa pratique vécue, des collections familiales du musée, ainsi que de l'art et de la musique, en évoquant des questions comme "Qu'est-ce qui est sacré dans le judaïsme ?", "Comment le Shabbat est-il célébré ?" ou encore "Quel est le son du judaïsme ?". En plus des objets originaux, l'exposition présente des médias audiovisuels, de réalité virtuelle, d'art, ainsi que des jeux interactifs.

Visite historique

Une installation vidéo dans le Libeskind Building, l'œuvre «Drummerrsss» de l'artiste israélien Gilad Ratman, réalisée pour l'exposition, constitue le prélude avant que les visiteurs ne passent par les axes et ne montent l'escalier qui mène aux salles d'exposition. Là, un point d'accueil conçu de manière sculpturale invite les visiteurs à arriver et à se joindre à eux.

Dans la visite suivante de l'exposition, la narration historique alterne avec des aperçus de la culture et de la religion juives. En plus des présentations classiques d'objets, les visiteurs peuvent également s'attendre à des installations artistiques, des stations pratiques et de la réalité virtuelle sur deux étages. Plus que jamais, l'exposition présente la richesse de la propre collection du musée : sur plus de 1000 objets, plus de 70 % proviennent du dépôt du musée lui-même.

Depuis 1700 ans, la culture juive en Allemagne est étroitement imbriquée dans son environnement. Les phases d'appartenance et de voisinage étroit ont façonné les relations germano-juives tout autant que l'exclusion, l'arbitraire et la violence. A travers les âges, les Juifs ont développé leurs traditions religieuses et laïques à partir de cette interaction ; le judaïsme ashkénaze, et plus tard le judaïsme allemand, ont émergé de l'interaction permanente avec l'environnement.

Ce processus historique, l'extermination des Juifs européens lors de l'Holocauste, le nouveau départ de la vie juive en Allemagne après 1945 et les thèmes du présent sont présentés dans l'exposition permanente du musée. Les destins personnels illustrent les différentes réactions aux défis historiques et politiques. Les objets soulignent la nature multiforme de l'histoire juive allemande.

L'exposition a été conçue par l'entreprise commune chezweitz GmbH / Hella Rolfes Architekten BDA.

La précédente exposition permanente

La précédente exposition permanente "Zwei Jahrtausende deutsch-jüdischer Geschichte" (Deux mille ans d'histoire judéo-allemande) a donné un aperçu de l'Allemagne du point de vue de sa minorité juive. Tout a commencé avec les villes médiévales de SchUM sur le Rhin, Speyer, Worms et Mayence.

Les visiteurs ont vécu la période baroque à travers Glikl bas Judah Leib (1646-1724, alias Glückl von Hameln) et son journal intime, qui illustre sa vie de marchande juive à Hambourg. Le XVIIIe siècle a été vécu à travers l'héritage intellectuel et personnel du philosophe Moses Mendelssohn (1729-1786). Ces opinions ont été complétées par la description de la vie juive à la cour et dans le pays. L'image de l'émancipation du XIXe siècle était marquée par l'optimisme, les réalisations sociales et politiques et une prospérité croissante. Mais aussi les revers et les déceptions des communautés juives de l'époque ont été thématisés. Les expériences des soldats juifs allemands de la Première Guerre mondiale étaient au début du XXe siècle.

Dans la section sur le national-socialisme, les visiteurs ont vu comment les Juifs allemands ont réagi à leur discrimination croissante et comment celle-ci a conduit, par exemple, à la création de nouvelles écoles et de nouveaux services sociaux juifs. L'exclusion et l'extermination des Juifs ont cependant rapidement mis fin à ces initiatives. Après la Shoah, 250 000 survivants se sont retrouvés dans des camps de personnes déplacées, où ils attendaient l'occasion d'émigrer. Dans le même temps, de nouvelles petites communautés juives émergèrent en Orient et en Occident. À la fin de l'exposition, deux grands processus nazis de l'après-guerre ont été thématisés : le procès d'Auschwitz à Francfort (1963-1965) et celui de Majdanek à Düsseldorf (1975-1981). La visite de l'exposition s'est terminée par une installation audio dans laquelle des Juifs qui ont grandi en Allemagne racontent leur enfance et leur jeunesse après 1945. Ils marquèrent le début d'un nouveau chapitre de la vie juive en Allemagne.

Vue du musée depuis la rue

Les expositions temporaires

Les expositions spéciales traitent de sujets de différentes époques, présentés dans différents genres.

This Place (2019–2020) ; A wie Jüdisch. In 22 Buchstaben durch die Gegenwart (2018–2020) ; James Turell : Ganzfeld "Aural" (2018–2019) ; Welcome to Jerusalem (2017-2019) ; Cherchez la femme (2017) ; Golem (2016-2017) ; Snip it! Stances on Ritual Circumcision (2014-2015) ; A Time for Everything. Rituals Against Forgetting (2013-2014) ; The Whole Truth … everything you always wanted to know about Jews (2013) ; Obsessions (2012–2013) ; How German is it? 30 Artists' Notion of Home (2011–2012) ; Kosher & Co: On Food and Religion (2009–2010) ; Looting and Restitution: Jewish-Owned Cultural Artifacts from 1933 to the Present (2008–2009) ; Typical!: Clichés about Jews and Others (2008) ; Home and Exile : Jewish Emigration from Germany since 1933 (2006–2007) ; Chrismukkah: Stories of Christmas and Hanukkah (2005–2006) ; 10+5=God (2004) ; and Counterpoint: The Architecture of Daniel Libeskind (2003).

Historique

Un premier musée exposant la culture juive est fondé à Berlin en 1934 à Oranienburger Strasse, mais sera fermé en 1938 pendant le régime nazi. L'idée de la réouverture d'un tel musée en Allemagne apparaîtra en 1971, puis prendra forme en 1975 à travers la naissance d'une association qui promeut ce projet. En 1978, à la suite d'une exposition sur l'histoire juive, le musée de Berlin ouvre un département spécial. Un concours est lancé en 1988. Le bâtiment est livré en 1999, mais aucune collection n'y est présentée au début. En effet, le bâtiment est livré sans élément de scénographie. Il faudra attendre un deuxième concours pour que les collections puissent être transportées depuis le Martin-Gropius-Bau où elles étaient stockées de manière provisoire. Durant les premières années, le musée a été proposé vide au visiteur, sans aucune œuvre exposée. Cela n'a pas empêché la fréquentation des lieux par quelque 250 000 visiteurs en deux ans. Il sera finalement inauguré en 2001.

La collection

Des objets d'art, pour certains uniques tels un chandelier de Hanoucca réalisé en 1776 par le maître berlinois Georg Wilhelm Margraff, des lettres, des objets de la vie courante, des objets du culte en relation directe avec des éléments multimédia, des dessins d'enfants remplissent largement cet espace. Les scénographes veulent faire sentir la richesse de cette culture, sa diversité, mais aussi l'ampleur du choc qu'a représenté le nazisme allemand pour cette communauté.

Installation Shalechet de Menashe Kadishman

L’installation Shalechet – Feuilles mortes

Dix mille visages découpés dans des disques d’acier jonchent le sol du Memory Void, l'un des deux espaces vides de l’édifice de Libeskind accessibles au public. L’artiste israélien Menashe Kadishman a dédié son œuvre non seulement aux Juifs assassinés durant la Shoah, mais aussi à toutes les victimes de la violence et de la guerre. Les visiteurs sont invités à marcher sur ces visages et à écouter les sons produits par les disques de métal qui s’entrechoquent.

Le Rafael Roth Learning Center

Le Rafael Roth Learning Center était situé au sous-sol du Musée juif de Berlin jusqu'en . Ici, l'histoire juive a été présentée sous forme multimédia et interactive à 17 postes informatiques pour les visiteurs individuels et les groupes. Sous les mots-clés "Choses", "Histoires", "Visages", les visiteurs ont pu découvrir les points forts de la collection et s'immerger dans des expositions virtuelles plus importantes - par exemple sur la vie d'Albert Einstein ou sur l'immigration en Europe orientale entre 1880 et 1924 - et des interviews vidéo leur ont donné un aperçu de la vie juive actuelle en Allemagne. Le jeu vidéo Sansanvis Park a été développé spécialement pour les enfants. L'institution doit son nom à l'entrepreneur immobilier berlinois et mécène Rafael Roth (1933-2013).

Dans le cadre de la planification d'une nouvelle exposition permanente, le Musée juif a décidé de ne pas continuer à exploiter le Centre d'apprentissage avec son équipement technique après plus de 15 ans de succès.

L’Académie

Daniel Libeskind a également conçu l'extension de l'ancienne Blumengroßmarkthalle de Bruno Grimmek, à l'ouest de la Lindenstraße. La cérémonie d'ouverture et de baptême du Bau Eric F. Ross en l'honneur du patron a eu lieu le 17 novembre 2012. L'académie abrite une salle d'événements, les archives, la bibliothèque et des salles destinées à divers programmes éducatifs et au personnel universitaire. Les bâtiments sont regroupés autour du Jardin de la diaspora dans l'atrium du bâtiment. Les plantes de différentes zones climatiques sont logées sur des piédestaux en acier sans contact direct avec la terre et avec peu de lumière naturelle.

La place devant l'académie s'appelle Place Fromet et Moïse Mendelssohn depuis avril 2013. La dénomination a été précédée d'une longue discussion au niveau du district, à laquelle le Musée juif a participé.

Grâce à l’ouverture de l’Académie en 2012 et au programme l’accompagnant, le panel d’activités de notre musée jusqu’alors proposé a été enrichi. S’inspirant de la mission de ce dernier, à savoir se consacrer à l’histoire et à la culture juives en Allemagne, les programmes de l’Académie accordent également une place aux perspectives d’autres minorités religieuses et ethniques. Le fondateur et directeur W. Michael Blumenthal – qui a donné son nom au bâtiment de l’Académie – s’était soucié dès le départ de présenter le Musée juif de Berlin comme un établissement ayant pour rôle non seulement de présenter des thèmes historiques, religieux et sociaux dans des expositions, mais aussi de suivre de près et de débattre des évolutions politiques et sociales sous un angle judaïque. Pour ce faire, il se focalise sur la relation entre la population majoritaire et les minorités individuelles mais aussi, et plus particulièrement, sur l’échange et l’interconnexion entre les minorités.

Il en résulte un programme événementiel explorant les similitudes, contrastes et différences théologiques, politiques et séculaires entre le judaïsme et les autres religions et cultures. Par le biais de lectures, de conférences, d’ateliers et de débats publics, l'Académie propose une plate-forme de discussion sur des sujets sociopolitiques actuels.

Accès

Le musée est situé Lindenstraße 9-12, 10969 Berlin. Il est accessible par les stations de métro Hallesches Tor (U1-U6) et Kochstrasse (U6).

Notes et références

  1. Fréquentation du musée.
  2. (en) « The Libeskind Building - The Voids », sur Jüdisches Museum Berlin (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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